VSLM : opération séduction

Publié le 27 avril 2010

Production et filière de dimensions modestes (environ 5.000 producteurs organisés), le Veau Sous La Mère a tout de même réussi à déplacer un grand nombre de participants, le 24 mars dernier, à Esperce. L’interprofession y organisait une « Rencontre Terrain Express », qui réunissait des participants venus de Haute-Garonne et d’Ariège.

3h pour tout savoir (ou presque !) sur la production

Conscient de la nécessité de mieux faire connaître la production, surtout auprès des jeunes, le Comité Interprofessionnel « Veau Sous La Mère » (CIVO) s’est donné, entre autres missions, celle de faire se rencontrer les jeunes intéressés par la production et les acteurs professionnels intervenant dans le parcours de l’installation (Points Info Installation, Jeunes Agriculteurs, Chambres d’Agriculture, ADASEA, Banques, Organisations de Producteurs).

Des élèves de Bac Pro du lycée de St Gaudens, des apprentis BPREA du CFA Piémont Pyrénées et des adultes en formation au CFPPA de Pamiers, avaient donc fait le déplacement pour l’occasion, ainsi qu’une dizaine d’éleveurs de broutards en quête de diversification.

Mission accomplie: la réunion a permis de démontrer les nombreux atouts du Veau Sous La Mère.

– Le Veau Sous La Mère est la production allaitante qui dégage la meilleure marge, que ce soit par vache, ou par hectare de surface fourragère. La comparaison a été faite entre le système spécialisé Veau Sous La Mère, le système mixte « Veau Sous La Mère + Broutards », le système Broutards et le système Naisseur-Engraisseur. Pour obtenir le même résultat courant d’environ 30.000 €, les autres systèmes utilisent plus de matériel, plus de bâtiments, plus de surfaces, plus de cheptel et donc, au final, plus de capital d’exploitation. Les banques présentes à cette rencontre ont suivi la démonstration avec beaucoup d’intérêt : la bonne rentabilité de la production, la trésorerie dégagée rapidement et la régularité des cours sont autant d’atouts précieux pour monter un dossier de financement.

– Le Veau Sous La Mère est une production qui se modernise. Aujourd’hui, les éleveurs n’hésitent plus à faire appel au Service de Remplacement ou à recourir à un groupement d’employeurs. Pour améliorer les conditions de travail des éleveurs, le CIVO a même lancé, l’année dernière, une opération d’envergure intitulée « Travail’Vo », en partenariat avec les différentes Organisations de Producteurs. ELVEA 31 et Synergie étaient d’ailleurs présentes pour en témoigner. Utilisation d’un chien de troupeau, mécanisation de l’alimentation, du curage et du paillage, simplification de la tétée… cette opération est là pour aider les éleveurs à mettre en place des solutions d’amélioration du poste « Travail », adaptées à leurs problèmes et à leurs besoins.

– C’est une production qui garantit un bon revenu, pour autant que la qualité soit au rendez-vous. Ces critères de qualité sont : un poids de carcasse compris entre 130 et 150kg, une couleur blanc ou rosé clair, une conformation E ou U voire R+, un état d’engraissement 2 ou 3. Et pourtant, comme le dit Francis Rousseau du CIVO, « N’importe quel éleveur peut se hisser dans le haut de la qualité, avec de la volonté et de la rigueur dans le travail. Pour preuve, les nouveaux installés hors cadre familial obtiennent le plus souvent d’excellents résultats ».

 

Alexandre Caballud est un producteur convaincu de Veaux sous la Mère.
Alexandre Caballud est un producteur convaincu de Veaux sous la Mère.

Une passion qui paye

Alexandre Caballud s’est installé en novembre 2008 sur l’exploitation d’un cédant parti à la retraite. Son père fait du broutard, mais Alexandre a souhaité faire du Veau Sous La Mère, en raison de son goût pour le contact et les soins aux animaux. Il est pour l’instant locataire de ses terres, mais il projette de s’installer prochainement sur l’exploitation familiale. Son goût pour cette production est intact depuis son installation. Mais en plus, il arrive à vendre ses veaux à un prix très satisfaisant.

Il dispose d’un bon cheptel, qu’il continue à améliorer grâce à l’appui de son OP, Synergie Bétail et Viande ? C’est là son point fort. Son objectif pour le futur est de rester le plus régulièrement possible à ce niveau de qualité. Sa passion pour ses animaux compense l’astreinte liée à ses activités. Astreinte qui sera réduite lorsqu’il aura mené à bien son projet d’association avec son père, ce qui lui permettra de travailler dans de bonnes conditions. Cela dit, avec l’aide du propriétaire des terres qui le remplace, il trouve tout de même le temps de faire du ski, le dimanche, et de partir au bord de la Méditerranée…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia