Agroécologie : convaincre in situ

Publié le 3 juin 2019

Petit à petit, l’agroécologie fait ses preuves. C’est ce qu’a voulu illustrer Solagro à travers la 2e quinzaine de l’agroécologie en Occitanie dont
l’une des cinq visites a eu lieu sur la plateforme agroécologie d’Auzeville.

Pendant quinze jours, l’agroécologie dans toute sa diversité était à l’honneur ! Lors de la quinzaine que lui a consacrée l’association Solagro, de multiples thématiques ont été abordées à travers cinq visites d’exploitations dans toute l’Occitanie : le pâturage tournant dynamique
en bovin viande ; la gestion de l’enherbement en vergers diversifiés ; les cultures associées, mélanges prairiaux et l’autonomie alimentaire du troupeau en ovin lait ; la fertilité, les couverts végétaux et la réduction du travail du sol en grandes cultures bio. Lundi 20 mai, la 3e visite s’est
articulée autour des rotations longues et de la diversification en légumineuses en grandes cultures. Elle a eu pour théâtre la plate-forme expérimentale du lycée agricole de Toulouse-Auzeville.
Les élèves de BTSA APV (agronomie productions végétales) ont présenté aux agriculteurs et techniciens présents les résultats des expérimentations menées sur la plateforme sur la culture du pois chiche avec un précédent blé, avec un sorgho en interculture. La comparaison agronomique et économique entre le non-labour et le labour tourne à l’avantage du premier. La dégradation très difficile des résidus de sorgho en profondeur suite au labour apparait comme le principal enseignement à tirer de l’expérimentation. De même, les essais montrent que, sur certains sols,
le pois chiche peut avoir besoin d’azote en début de cycle, même si c’est une légumineuse. De nombreux autres résultats étaient présentés par les élèves et leurs enseignants Thomas Broué et Anne Pujos.
Pour Marine Gimaret, organisatrice de l’évènement Solagro, « c’est tout l’intérêt de ces journées que d’aller écouter ce que ces agriculteurs confiants et passionnés ont à transmettre ».

Comme à Auzeville, les parcours suivis par les exploitants offrent des sources d’inspiration pour les candidats au produire autrement, pour les agriculteurs qui s’interrogent sur la durabilité de leurs pratiques. Les cinq exploitations sont issues de la plateforme d’échanges « OSAE », créée en 2015 pour faire du lien et accélérer le partage des savoirs. De nombreux autres témoignages figurent sur la plateforme OSAE sur laquelle ils sont référencés ! La plateforme enregistre 150 connections par jour et la chaîne Youtube OSAE compte plus de 2000 abonnés. Convaincue que le déclic ne
se passe pas derrière un ordinateur, l’équipe de Solagro a tenu à venir convaincre in situ.

À chaque visite, les participants ont pu rencontrer des praticiens aguerris, des agriculteurs qui ont engagé des changements profonds : « Tous sont  ers d’être moins dépendants aux engrais, à la chimie, à l’énergie, à l’eau. Pratiquants depuis toujours ou récents convertis, ils ont évoqué comment ils ont régénéré des parcelles épuisées, maîtrisé des ravageurs, réduit leurs intrants, gagné en autonomie et donc en résilience. » Marine Gimaret l’assure : « Aucun ne regrette son choix, même si la démarche, plus savante, demande une grande maîtrise technique et un travail poussé pour trouver des informations, des retours d’expériences. »

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier