Trois questions à Denis Beauchamp

Publié le 26 octobre 2019

Denis Beauchamp est responsable céréales dans une coopérative de l’Allier. Il est aussi, depuis novembre 2018, président de l’association FranceAgriTwittos. Au travers de trois questions, il nous explique quels sont ses objectifs. Et comment elle insuffle un vent de communication positive.

Pouvez-nous nous présenter l’association FranceAgriTwittos ?

FranceAgriTwittos – une association asyndicale et apolitique – est née en novembre 2017. Nous étions quelques-uns à échanger sur Twitter à propos d’agriculture et à essayer d’expliquer notre métier au grand public. Un jour, Cyril Champenois, agriculteur dans les Ardennes, a eu l’idée de tous nous réunir au salon ferme expo à Tours : l’association a été créée ce jour-là.

Nous sommes aujourd’hui plus de 250, et nous avons tous la même envie : partager tout ce qu’il y a de beau dans l’agriculture, expliquer nos pratiques, les évolutions, etc. En un mot : parler sans aucun filtre de la réalité des choses, sans rien cacher. Et avec bienveillance car c’est de cette façon que l’on parviendra à changer les mentalités.

Tous nos membres ne sont pas forcément céréaliers, éleveurs ou vignerons. Il y a également des enseignants, des pépiniéristes, des salariés de coopératives – comme moi d’ailleurs (rires). Dans le département de la Haute-Garonne, nous comptons un adhérent. Il s’agit de Pierre Compere. Lui non plus n’est pas agriculteur. Ce qui est en revanche le cas du gersois Éric Dugers, vice-président de notre association et chargé de représenter le Sud-Ouest.

Twitter, c’est quoi ?

C’est un site de micro-blogging dont le fonctionnement est assez simple. On ne peut pas dépasser les 280 caractères, ce qui oblige à être concis. Des messages peuvent être envoyés en privé, d’autres en public. Outre écrire de petits textes, on va pouvoir partager des photographies ainsi que de courtes vidéos. On peut aussi user de « mot-dièse », des mot-clés précédés par le symbole #. Les agriculteurs utilisent d’ailleurs des mots-clés spécifiques comme #CeuxQuiFontLaviande ou #CeuxQuiFontLeLait. On peut parler de tout, partager des articles… Un céréalier va parler des traitements dans ses cultures, quand un éleveur parlera du bien-être animal…

Twitter, c’est aussi un réseau social très dynamique sur lequel il est possible d’avoir des retours et de l’interactivité avec tout type de personnes : d’autres agriculteurs bien sûr, des journalistes, des politiques, mais aussi de nombreux consommateurs qui – en bout de chaîne – mangent nos produits et qui cherchent à avoir des réponses… Finalement, Twitter, c’est le chaînon manquant du lien entre le monde agricole et le grand public.

Selon vous, les agriculteurs doivent-ils aujourd’hui être présents sur les médias sociaux ?

Ils doivent y être, s’ils en ressentent le besoin et s’ils se sentent prêts. Cela ne doit pas être une contrainte, ni une obligation. Être sur les médias sociaux, c’est s’exposer aussi, et il faut savoir garder la tête froide. Mais c’est également se rendre compte de l’intérêt que les gens portent à l’agriculture et du besoin qu’ils ont d’en savoir plus. Une partie de l’opinion se forme sur les médias sociaux. Si les agriculteurs ne sont pas là, ce sont les autres qui vont parler pour eux. Or, il n’y a pas plus légitime qu’un agriculteur pour parler d’agriculture.

Propos recueillis par Aurélien Tournier

Auteur de l’article : Aurélien Tournier

Journaliste.