Les Silos du Touch poursuivent leur croissance

Publié le 16 janvier 2020

Économie. L’entreprise familiale, dont le siège social est implanté à Pouy-de-Touges, près de Rieumes, ne connaît pas la crise. Elle recherche d’ailleurs des agriculteurs afin d’augmenter les surfaces de soja. Nous avons rencontré Paul Bousin, son dirigeant.

Les Silos du Touch, une société créée en 2004 par Michel Bousin et reprise en 2009 par ses deux fils, est une société spécialisée dans la collecte, le triage et l’exportation de graine de soja. « Nous sommes une entreprise assez atypique. Nous ne travaillons autour que d’un seul produit : le soja. On ne vend par ailleurs pas d’intrants, à part les semences », explique Paul Bousin, gérant de l’affaire familiale.

Des pointes à 50 quintaux

En réalité, l’activité s’articule autour de 4 métiers. Et en premier lieu, il y a donc la culture du soja. L’entreprise travaille ainsi avec près de 400 producteurs, répartis dans tout le Sud-Ouest. « Certains sont installés non loin de notre siège, d’autres sont dans la région toulousaine, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Gers, le Béarn, etc. En 2019, nous leur en avons acheté 30 000 tonnes. Nous nous développons aussi en Ariège et dans l’Aude », précise le dirigeant. Toute une équipe a été mise en place afin de les accompagner. «  Nous avons dernièrement recruté un sixième technicien », note-t-il également. Il faut dire que le soja s’intègre bien dans les itinéraires culturaux. Il présente également un véritable intérêt dans le cadre de la Pac. « Le soja est peu consommateur de produits phytosanitaires, il s’intègre également très bien dans les rotations. C’est un excellent précédent. Cette culture est robuste. Les agriculteurs n’ont par ailleurs pas besoin de changer tout leur matériel. Économiquement, on est largement compétitif au maïs, il y a des pointes à 50 quintaux, même s’il on est d’ordinaire entre 35 et 45  », énumère Paul Bousin.

Selon lui, la culture est simple. « N’importe quel agriculteur peut y arriver », lâche-t-il. Bien sûr, la qualité doit être au rendez-vous. « Notre cahier des charges n’est pas restrictif. L’essentiel, c’est que le grain arrive à maturité. Certains agriculteurs vont irriguer leurs parcelles pour s’en assurer, il faut effectuer le semi dans le bon intervalle de date. Lors de la moisson, il sera également important de bien régler sa machine afin de limiter les grains cassés », souligne-t-il encore.

Néanmoins, d’un point de vue sanitaire, ce n’est pas forcément de tout repos. La dernière campagne a d’ailleurs été marquée par l’arrivée de punaises. « Elles étaient vraiment présentes cette année. On ne va obliger personne à traiter. Mais le risque, c’est le baisse du rendement et le déclassement du grain. L’agriculteur reste indépendant et est responsable de ses actes. Nous, on a vu des différences entre ceux qui avaient traité et ceux qui n’ont rien fait », précise-t-il.

La culture du soja, c’est « no limit »

Il y a 15 ans, l’entreprise travaillait avec 5 ou 6 producteurs. Ils sont donc aujourd’hui environ 400. « Ce qui fait qu’on se développe, c’est que c’est intéressant économiquement. On arrive aussi à avoir des prix rémunérateurs », indique Paul Bousin. S’il y a des prix rémunérateurs, c’est que l’entreprise ne rencontre aujourd’hui aucune difficulté pour écouler ses stocks. « Nous connaissons une croissance de l’ordre de 30 à 40% par an. Nous sommes en développement. On recherche des surfaces, c’est no limit. Notre challenge, ce n’est vraiment pas la vente. C’est d’avoir de plus en plus de quantité à commercialiser. Les marchés, on les a. On n’a pas une problématique de débouchés. Notre challenge, c’est de faire pousser de la graine », souligne encore Paul Bousin. Pour attirer les producteurs, l’entreprise n’hésite par ailleurs pas à ajouter une prime allant de 30 à 70 euros par rapport aux prix pratiqués. « On paie plus que le marché », glisse-t-il.

La commercialisation, c’est d’ailleurs un autre métier de l’entreprise. « Nous travaillons en direct avec nos clients, de l’artisan à l’industriel », explique-t-on. Le débouché principal est l’alimentation humaine (galette,
tofu, etc.). Près de 95% des volumes sont exportés ; plus de 50% d’entre eux sur le marché asiatique. L’image de l’Hexagone n’y serait pas étrangère. « Si on se développe, c’est grâce à la marque France. Nous n’hésitons pas à la mettre en avant sur notre packaging. Elle est perçue à l’étranger comme le pays de la sécurité sanitaire. Toute la réglementation – même si certains pensent qu’elle ne va pas assez loin – doit demain être une force pour notre agriculture », commente Paul Bousin.

Stockage, semencier, etc.

Au sein de l’entreprise, les métiers sont divers. Outre la production et la commercialisation, Les Silos du Touch possèdent une usine avec deux lignes de production – qui tournent en 3×8. Il s’agit en effet de nettoyer et conditionner les graines. « Nous pouvons stocker la graine pendant des périodes assez longues, jusqu’à 12 mois pour certains clients. Elles sont ensuite conditionnées en vrac, en big bag ou dans des sacs », explique Paul Bousin.

La société haut-garonnaise fait également la part belle à la R&D. Il faut dire qu’elle développe ses propres variétés. Et les projets ne manquent pas. Elle vient d’ailleurs de lancer un réseau social.

Aurélien Tournier

Auteur de l’article : Aurélien Tournier

Journaliste.