Baisse de volumes en ovins

Publié le 17 février 2019

Les organisations départementales ovines de la région Occitanie se sont réunies en assemblée générale le 30 janvier 2019 à Auzeville-Tolosane. Situation du marché et actualités syndicales étaient à l’ordre du jour.

Claude Font, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale ovine, est venu à la rencontre des administrateurs régionaux et locaux de cette association spécialisée de la FNSEA. Il a exposé le principe de la construction du prix, obtenue suite aux États généraux de l’alimentation.

Suivre le Brexit de près

À présent, le prix sera basé sur le coût de production, qui est différent du prix de revient. Pour cela, charge à la FNO de savoir ce qui sera pris en compte dans ces charges à travers entre autres un tour de France du prix et des filières. Les contractualisations en cascade rendent cette construction du prix particulièrement périlleuse dans la filière ovine et sont loin de garantir une juste rémunération à l’éleveur, premier maillon de la chaîne de production.
Le marché de la viande ovine reste dépendant des importations, en provenance notamment d’Irlande et du Royaume-Uni. Le Brexit prévu dans les mois à venir devrait sans nul doute venir perturber le marché. Tandis que les importations ont progressé en 2018, les éleveurs s’inquiètent pour les mois à venir : dans un contexte de marché dynamique et de communication très large dont bénéficie la viande d’agneau pour valoriser
les modèles d’élevage et les nouvelles découpes (brochettes, haché,…), le cheptel français enregistre une baisse notable. Les abattages augmentent, d’où l’inquiétude de la FNO par la voix de Claude Font : « Comment renouveler le cheptel ? Quel est l’avenir de la production ? Les grandes surfaces vont-elles maintenir les linéaires dédiés à la viande ovine ou diminuer leur offre ? La principale réponse se trouve dans des prix
rémunérateurs pour favoriser les installations ».

D’où l’importance des aides Pac dans le revenu des éleveurs. A échéance 2020, la FNO s’est fixée comme objectif de débloquer la question de la non-transparence des Gaec. Les jeunes qui intègrent un Gaec doivent pouvoir souscrire aux aides ovines. En terre occitane, la rencontre ne pouvait se poursuivre sans aborder la question de la prédation. Dans l’Aude, 100 attaques de loup ont été recensées, un nombre conséquent aux dégâts causés mais trop faible pour pouvoir agir. En Ariège, 45 dégâts par des
ours auraient été recensés. Pour Jean-Pierre Forgues, président de la section ovine de la FDSEA 31, « la reconnaissance par le Gouvernement que le plan loup ne fonctionne pas est une première avancée. Mais nous avons face à nous des associations environnementalistes qui font du lobbying et rendent difficile les modifications de texte. »

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier