Les plans d’eau, des ressources à optimiser

Publié le 14 mai 2018

Le bassin-versant de la Garonne connaît un déficit d’eau structurel croissant, estimé aujourd’hui à 200 millions de m3 annuels pour respecter tous les usages de l’eau et les débits d’étiage. La gestion quantitative de l’eau est donc devenue une priorité, dont la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne a souhaité s’emparer. Comme le souligne Yvon Parayre, président de l’établissement consulaire, « le manque d’eau entraîne des pertes économiques, de compétitivité et d’emplois sur les territoires, tandis que la présence d’une ressource en eau est un facteur important de sécurisation et de développement des exploitations agricoles. »

Moins de plans d’eau

Les 360 plans d’eau du département, déclarés auprès des services de l’État, figurent parmi les outils de gestion globale de la ressource en eau. « Ils ont majoritairement été construits entre les années 1970 à 1990 pour sécuriser l’irrigation et ouvrir l’accès à des contrats de cultures spéciales à haut rendement, détaille Guillaume Ferrando, conseiller gestion de l’eau et environnement à la Chambre d’agriculture. Cependant, leur usage a pu évoluer au gré des départs en retraite des propriétaires, des changements d’activité, des transmissions,…».
C’est ainsi que pour actualiser ces informations, la Chambre d’agriculture mène depuis quelques mois une étude qui vise quatre objectifs. Le premier est de fournir aux organismes uniques de gestion collective des prélèvements une base de données des plans d’eau utilisables pour l’irrigation. Le deuxième objectif est d’identifier le potentiel de volume mobilisable pour soutenir l’hydrologie des cours d’eau aval. L’étude vise aussi à sécuriser l’irrigation sur des petits cours d’eau régulièrement soumis à restriction. Elle tend enfin à améliorer l’inventaire des retenues du département avec une connaissance de leur taux réel d’utilisation et de leur mode de remplissage. Pour conduire cette étude, une conseillère hydraulicienne, Ophélie Delattre, a été recrutée en complément des compétences internes pour un an. L’étude est financée à 70% par l’Agence de l’eau et à 30 % par la Chambre d’agriculture. Elle comporte trois phases. La première, qui s’étale jusqu’à cet été, consiste en connaître l’état des plans d’eau et leur usage actuel. Au moment de l’enquête, le propriétaire peut également inscrire son plan d’eau dans une base de données des volumes disponibles pour l’irrigation à l’usage des agriculteurs voisins et une autre base pour analyser l’intérêt d’effectuer du soutien de l’hydrologie aval. L’ensemble du dispositif ne peut se faire qu’avec l’accord du propriétaire.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier