CUMA : 12 départements, une fédération régionale

Publié le 25 avril 2016

C’est fait ! Depuis le 6 avril dernier, la Fédération des CUMA de Midi-Pyrénées a ouvert son territoire aux fédérations départementales de Languedoc-Roussillon. Elle devient de ce fait, la Fédérations Régionales des CUMA de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Réunie en Assemblée Générale extraordinaire constitutive à son siège social, Maison de la Coopération à Auzeville Tolosane (31), la nouvelle équipe a présenté ses ambitions et son projet devant de nombreux partenaires venus des quatre coins du Sud-Ouest.

Un rapprochement mûri de longue date

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles n’ont pas perdu de temps. Dès l’annonce du rapprochement de Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, les Conseils d’Administration des deux Fédérations Régionales se sont réunies le 17 février 2015 à Castelnaudary pour en discuter. « Aller vers la mer n’était pas dans nos gènes », sourit Bernard Tressols, le Président de la nouvelle Fédération Régionale. « Nous avions historiquement l’habitude de travailler avec l’Aquitaine. Nous pensions que nous étions différents de nos voisins de l’Est. Mais nous nous sommes vite aperçus que l’ambition CUMA est la même, qu’on la décline avec 4 départements très spécialisés en viticulture ou plutôt orientée polyculture/élevage, comme chez nous. C’était une agréable surprise, des deux côtés. » Après un an de travaux, qui a vu la participation de nombreux administrateurs des deux régions, les deux Fédérations Régionales se sont rapidement mises d’accord. Une obligation pour pouvoir gérer un réseau de désormais 1.600 CUMA et 10 Fédérations de proximité, pour un chiffre d’affaires total de 62 Mons €. À voir l’ambiance et la qualité des échanges lors de cette première AG, il ne fait aucun doute que le consensus est acquis. Il reste tout de même beaucoup à faire.

Ainsi, après la partie statutaire, les échanges avec les partenaires, et notamment l’administration, étaient révélateurs du chemin à parcourir pour que les administrateurs de la FRCUMA et les représentants de l’État se mettent à jour des us et coutumes ou encore des dossiers spécifiques à chaque ancienne région. Mais la bonne volonté manifeste, de part et d’autre, d’avancer vite et en bonne intelligence, a donné un ton résolument positif à cette journée.

L’emploi en ligne de mire

La nouvelle FRCUMA a souhaité profiter de la réforme territoriale pour redéfinir ses objectifs fédératifs et son mode de fonctionnement. Axée sur une Fédération Régionale forte, travaillant en étroite collaboration avec la représentation de l’État, le Conseil Régional ou les Organisations Professionnelles Agricoles, elle s’appuiera sur ses compétences internes pour amener des services plus nombreux et plus ciblés. Ses orientations sont la promotion de l’agriculture de groupe, le développement de l’emploi partagé et des nouvelles formes d’organisation du travail, ou encore le renforcement de la formation des adhérents de CUMA. Elle entend rester le référent régional en matière d’agroéquipements. La FRCUMA compte ainsi beaucoup sur la généralisation d’un diagnostic de mécanisation de l’exploitation, notamment lors des projets d’installation. Désirant plus que jamais favoriser les échanges et les collaborations de travail, au sein de son  réseau et avec ses partenaires, elle se veut un vecteur de diffusion des initiatives collectives innovantes (agroécologie, circuits courts, énergie renouvelable, gestion de l’espace…). « L’emploi sera sans doute notre cheval de bataille », insiste Bernard Tressols. « Pas parce que c’est bien vu par les politiques, mais parce que l’agriculture en a vraiment besoin. Un agriculteur, comme tout le monde, est surchargé de travail. Se libérer un peu de temps et se faciliter la vie, grâce à l’emploi partagé ou une organisation du travail plus adaptée, est à mes yeux un moyen de mieux affronter la crise que nous connaissons. »

Bernard Tressols
Bernard Tressols

Cette première réunion « physique » devrait être suivie de 2 à 3 autres, chaque année. Allant des Hautes-Pyrénées au Gard, l’étalement de ce nouveau territoire va imposer une nouvelle façon de travailler. « Nous allons beaucoup fonctionner avec de la visioconférence et des réunions téléphoniques », conclut le Président. « Mais le principal changement que je veux inscrire dans notre fonctionnement est un travail en commissions, plus resserrées, plus autonomes et qui nécessitent donc moins de déplacements. »

Présentation expresse

Bernard Tressols, 58 ans, est agriculteur à Cordes sur Ciel, dans le Tarn.

En GAEC sur une exploitation de 100 ha, il élève des brebis viande, en parallèle d’une production céréalière traditionnelle (blé, orge, tournesol, maïs).

« Cumiste » depuis la création de sa CUMA locale, en 1985, il est également Président de la FDCUMA 81.

 

Auteur de l’article : Sébastien Garcia

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