La génétique, alliée des concours de race (1/2)

Publié le 10 septembre 2018

Du 15 au 17 septembre, le parc des expositions du Comminges se transformera en vitrine de l’agriculture. Noël Comet, éleveur de Haute-Garonne, prépare l’évènement.

Tup : Vous allez participer au Top 100 Gascon. Quels animaux amenez-vous ?
Noël Comet : « Quatre de mes animaux ont été sélectionnés : Gina, une vache adulte ; Neige, génisse de 20 mois ; Ophélie et Oxygène, deux soeurs âgées de 9 mois.

Comment s’est déroulée la sélection ?

J’avais déjà repéré les bêtes. Au printemps, des techniciens de la station raciale basée à Villeneuve-du-Paréage (09) sont venus et ont validé ma proposition.

Comment les préparez-vous à un tel évènement ?
Ils sont aux petits soins sur l’exploitation à Antignac ! Alors que le troupeau de 40 gasconnes est parti en estive à Bagnères-de-Luchon pendant cinq mois, ces quatre animaux sont restés en stabulation. Leur ration de foin est complétée avec du tourteau de soja et du maïs aplati. Elles doivent continuer à faire de la croissance pour être dans leur meilleur état le jour du concours.

Et le dressage ?
Je commence à dresser les génisses dès leur sevrage. Cette année, j’en avais présélectionnées 5, sur les 10 nées cet hiver. Pendant plusieurs semaines, j’ai passé du temps quotidiennement à les avoir à la corde et leur faire effectuer un petit tour de box pour les habituer. Puis j’ai resserré mon choix pour le concours sur Ophélie et Oxygène. Avec Gina et Neige, elles poursuivent l’entraînement à la corde. Cela me prend environ une heure par jour. Certaines fois, elles ne veulent pas mais je m’oblige à garder le rythme voire l’augmenter les dernières semaines pour être sûr que les animaux soient dociles le jour J.

Cela veut dire que vous dressez uniquement les animaux présentés au concours ?
J’accorde une attention particulière à ces animaux. Les autres bénéficient aussi, de temps en temps, de ce travail de dressage. C’est plus facile pour sortir le troupeau, qui devient plus maniable.

La docilité fait-elle partie de vos critères de sélection génétique ? 

Bien sûr. Avec l’expérience, on connaît les origines qui font des veaux plus calmes. Je les recherche pour des bêtes sereines en concours. Il y a toujours une montée d’adrénaline sur le ring, qui amène la satisfaction quand tout s’est bien passé. Je cherche aussi des animaux dociles pour la vente de reproducteurs. Ma passion pour la race gasconne et mon investissement en génétique depuis mon installation en 2002 portent leurs fruits : je vends deux à trois mâles par an à la station raciale. Un veau trop vif ne sera pas sélectionné comme futur reproducteur.

Quels autres critères génétiques recherchez-vous ?
Je souhaite garder la morphologie typique de la race gasconne à travers l’épaisseur musculaire. Je reste aussi attentif à la valeur laitière, sans pénaliser la rusticité. Je suis convaincu que l’insémination artifi cielle (IA) est le meilleur moyen pour progresser rapidement en génétique. 60% de mon troupeau bénéficie d’IA. Cela demande beaucoup de surveillance mais les résultats sont là.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier