Une AG FDSEA très animée

Publié le 15 mars 2016

L’Assemblée Générale 2016 de la FDSEA31 s’est déroulée sur la commune de Longages. La matinée à huis clos a été l’occasion pour les nombreux adhérents présents d’échanger avec les élus du syndicat et d’exprimer leur ressenti sur le syndicat et sur cette année mouvementée. Thierry Coué, vice-président de la section environnement à la FNSEA, a participé au huis clos. La présence d’un représentant de la FNSEA aura permis une meilleure circulation de l’information, par le lien direct entre adhérents et élu national. Les différents sujets de l’année 2015 ont été abordés : nouvelle carte de la zone vulnérable, évolution de la facturation par le SMEAG, crise agricole, FCO, grippe aviaire, cartographie des cours d’eau…

Un débat animé sur les normes

L’après-midi, la table ronde avait pour thème : les normes environnementales et sociales. Elle s’est déroulée en présence de maître Bedry, avocat spécialisé en droit social ainsi que Jacques Arthuys, propriétaire d’un centre équestre et membre du parti Europe Écologie les Verts (EELV).

Benoit Dal, Président de la section employeur de main-d’œuvre de la FDSEA31, a expliqué que la FDSEA31 et les syndicats de salariés ont négocié de nombreux mois pour finalement réécrire une convention collective équivalente à celle de 1985. Maître Bedry justifie ce fait par la peur des Français de dénaturer les acquis sociaux, ce qui pousse à complexifier la norme. La France fait trop de protectionnisme. Et cette manie de la sur-réglementation se retrouve également dans les normes environnementales. Par exemple, la directive-cadre sur l’eau européenne fait 6 pages, tandis que la version française est un pavé de plusieurs dizaines de pages. Pour Jean François Rigal, membre du conseil d’administration de la FNSEA, « si l’on veut produire avec des normes très strictes, il faut fermer les frontières. » Ce à quoi Jacques Arthuys a répondu « qu’il serait préférable d’étendre ces normes restrictives à l’ensemble des pays européens. » En conclusion, pour une concurrence loyale, il faut rétablir l’équilibre entre les normes françaises et celles de leurs voisins européens.

Lors de cette table ronde, Jacques Artuys, conscient des difficultés actuelles des agriculteurs puisqu’il y est lui-même confronté, a convenu qu’aujourd’hui, la France en est venue à un excès de normes. Après avoir vu le projet agricole régional présenté par la profession agricole aux élus régionaux et il s’est dit d’accord avec les objectifs principaux : développer l’agro-tourisme et les circuits courts, promouvoir l’agriculture régionale, etc.

Jacques Artuys (EELV) et Thierry Coué (FNSEA), deux visions de l'écologie et, parfois, des préoccupations communes.
Jacques Artuys (EELV) et Thierry Coué (FNSEA), deux visions de l’écologie et, parfois, des préoccupations communes.

Cependant, il a admis que son parti et lui-même ne sont pas d’accord sur les moyens à mettre en place pour parvenir à ces objectifs. D’après lui, partout où l’Homme a mis les pieds, l’eau, l’air et la terre ont été dégradés. C’est ce qui crée le bouleversement climatique. C’est pour cette raison qu’il estime que l’agriculture va devoir s’adapter, entre autres en diminuant la consommation d’eau et que la création de normes permettra d’accompagner ce changement.

Dans la salle, les participants ont regretté que les agriculteurs soient toujours la cible des médias et subissent de nombreuses critiques environnementalistes. Les médias ne mettent jamais l’accent sur l’adaptation de leurs pratiques, ou sur l’utilisation des nouvelles technologies qui permettent de diminuer les doses de produits phytosanitaires ainsi que les volumes d’eau consommés. Thierry Coué a même regretté qu’aujourd’hui le mot « écologie » soit volé aux agriculteurs, qui sont pourtant les premiers écologistes. En conclusion, certes il faudra sûrement adapter l’agriculture au changement climatique. Mais il faut aussi et surtout reconnaître que les agriculteurs font évoluer leurs pratiques tous les jours pour préserver l’environnement.

Continuer à se battre

Lors de son discours de clôture, Luc Mesbah, Président de la FDSEA31, a expliqué qu’en 2016, la FDSEA31 continuerait de se battre sur les différents dossiers tels que la directive nitrates, la cartographie des cours d’eau, l’irrigation, etc. Il est également revenu sur le dossier de l’influenza aviaire, pour lequel la FDSEA31 ne transigera pas. L’arrêté de biosécurité – tel qu’il est actuellement – est inapplicable pour les élevages du département.

Il a remercié les participants de s’être déplacés pour assister au débat. Aujourd’hui, plus que jamais, les agriculteurs doivent se sentir concernés. Face à la crise qui touche tout le monde agricole, chacun doit prendre ses responsabilités. Et c’est aux agriculteurs de se battre tous les jours pour faire entendre leurs revendications. Enfin, il a remercié les gens pour avoir participer aux différentes mobilisations de l’année. Aujourd’hui plus que jamais, les agriculteurs doivent être solidaires.

Thierry Coué, de son côté, a fait part de l’action de la FNSEA pour simplifier le travail des agriculteurs et le rendre rémunérateur. Même si cela ne se ressent encore que peu sur le terrain, en 2016 les choses bougent, et jusqu’en Europe. Pour continuer à obtenir des avancées, les agriculteurs doivent faire parler d’eux. Ils doivent raconter leur métier au grand public, par le biais des médias et par l’accueil à la ferme.

Yvon Parayre, Président de la Chambre d’Agriculture, a quant à lui, rappelé que 1ha de grande culture capte 7 fois plus de gaz à effet de serre qu’il n’en émet. La profession doit le dire haut et fort. De plus, il a insisté sur le caractère complémentaire de l’agriculture de production locale et de l’agriculture exportatrice. Enfin, il a énoncé le problème de l’eau en disant qu’il ne comprenait pas pourquoi en France on « abordait toujours le problème de l’eau par le petit bout de la lorgnette ». Rappelons que notre département a besoin d’eau pour sa production agricole.

 

Communiqué FDSEA31

Auteur de l’article : Sébastien Garcia