L’apprentissage : que des avantages

Publié le 27 mai 2011

Transmettre son savoir à des jeunes, Xavier Michelin connaît bien. Exploitant 220 ha à Fourquevaux (blé dur, tournesol et colza), il est également responsable des centres de formations du Réseau Régional des MFR (maisons familiales et rurales). Ajoutez à cela,la présidence d’un groupe de réflexion sur l’agriculture et l’environnement, à la communauté d’agglomération, et vous obtenez un homme qui court après le temps. Pour arriver à faire face, il a embauché un salarié à temps plein et, depuis septembre, un apprenti du CFPPA du Tarn est venu étoffer l’équipe.

Un plaisir mais aussi un devoir

« J’ai accueilli de nombreux stagiaires, que ce soit pour des stages découvertes de collégiens, des stages de 1 à 2 mois d’élèves de 2nde d’Auzeville, etc. », explique-t-il. « C’est un plaisir pour moi de faire partager ma passion et mon métier à des jeunes qui ne sont pas du milieu agricole. Et au-delà de ça, quand on sait que 40% des installations se font hors cadre familial, je trouve qu’il est important de prendre du temps pour eux, de les motiver et les encourager. » Mais quand on parle d’apprentissage, Xavier Michelin se fait encore plus enthousiaste. « Il faut reconnaître qu’avec toutes les consignes de sécurité qu’on nous impose, on ne peut plus faire grand-chose avec les stagiaires », regrette-t-il. « On reste dans l’information. Tandis qu’avec un apprenti, on passe dans une toute autre dimension. » L’apprentissage, il y est venu par nécessité. Xavier Michelin avait besoin de trouver une solution à son problème de disponibilité. L’option de prendre un apprenti à mi-temps s’est avérée parfaite pour lui.

Relations privilégiées

« Guillaume vient 2 jours par semaine, ce qui est vraiment le bon rythme, tant pour moi que pour lui », explique-t-il. « Cette formule est plus avantageuse qu’un apprenti venant une semaine sur deux. Ça me permet de mieux gérer les pics de travaux et, pour lui, cela lui permet de ne rien rater de la vie d’une exploitation, de « ses coups de bourre », et d’être vraiment dans le concret. C’est d’autant plus important que Guillaume, qui prépare son BPREA, prépare son installation avec son père. Ce qui fait qu’il a 2 ans pour savoir tout maîtriser. » Le jeune apprenti a accès à tout le matériel présent sur la ferme et participe à l’intégralité des travaux. Du fait de son indépendance (voiture et logement), s’occuper de son apprenti n’est absolument pas une contrainte, pour Xavier Michelin. « Quand je ne suis pas là, c’est mon chef de culture, lui-même très compétent, qui supervise le travail de Guillaume », poursuit-il. « Plus qu’un apprenti, je vois en lui un futur collègue. Nous avons donc une relation d’égal à égal. Il fait le même boulot que nous, sur l’exploitation. Nous nous contentons de lui expliquer les ficelles du métier et ses petites astuces acquises avec l’expérience. » Il arrive même que les rôles s’inversent à l’occasion. Xavier Michelin vient d’acheter un nouveau télescopique, en commun avec des voisins. Guillaume l’a immédiatement pris en main et c’est lui qui en a expliqué le maniement à l’agriculteur…

« Prendre un apprenti, c’est du gagnant sur toute la ligne », conclut Xavier Michelin. « On met le pied à l’étrier d’un jeune, en échange d’une aide très appréciable sur son exploitation. Franchement, je ne vois aucun frein pour un agriculteur à ne pas tenter l’expérience. »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia