Le RGA 2010 est sur les rails

Publié le 14 novembre 2010

Une quarantaine de randonneurs a joyeusement participé à la 1ère Rando des Champs. Même si le Recensement Général Agricole 2010 (RGA) a débuté il y a un peu plus d’un mois, la DRAAF Midi-Pyrénées a tenu à marquer symboliquement son lancement, le 19 octobre dernier, en invitant la presse sur une ferme gersoise. Michel Sallenave, son directeur, a convié télés, radios et journaux à assister en direct au recensement de l’exploitation de Benoît Vidal, à Saint-Germier.

Un recensement exhaustif mais simplifié

Si le RGA est loin d’être la seule source de statistiques de l’administration française, il est en revanche le seul à être exhaustif. « Toutes les exploitations agricoles, même les plus petites, sont concernées », précise Michel Sallenave. « Il est aussi obligatoire, ce qui fait que, tous les 10 ans, nous avons une photographie exacte et détaillée de l’agriculture française. » Il est sûr qu’avec près de 700 données recueillies, l’enquêteur passe en revue la quasi intégralité de l’exploitation visitée. Preuve en a été faite lors de cette démonstration chez Benoît Vidal. En une heure, Jean-Michel Ponsin, enquêteur pour cette zone du Gers, a ainsi interrogé l’agriculteur sur ses productions et leurs superficies, ses modes de protections des cultures, son équipement, son niveau de formation, sa façon de gérer l’exploitation, la présence ou non de main d’œuvre, ses éventuelles activités de diversification et, le cas échéant, le mode de commercialisation des produits, etc. « Nous abordons tous les aspects et l’environnement de l’exploitation visitée », confirme l’enquêteur. « Mais la grande différence avec les précédents recensements, c’est l’arrivée de l’informatique. Quand j’arrive chez un agriculteur, j’ai déjà dans mon ordinateur portable, toutes les données dont l’administration dispose (déclaration PAC, base de données d’identification animale, casier viticole informatisé, données des organismes certificateurs bio,…). Je ne fais donc que confirmer ces éléments avec l’agriculteur. Ce qui nous laisse beaucoup plus de temps qu’auparavant pour aborder de nouveaux sujets, comme les pratiques agroenvironnementales, les énergies renouvelables, la diversification, les biocarburants, l’irrigation et j’en passe. Le seul point que je n’aborde pas est la situation financière de l’exploitation, pour laquelle l’administration s’appuie sur d’autres sources. »

Discrétion assurée…

La DRAAF Midi-Pyrénées a recruté et formé 250 enquêteurs et enquêtrices pour recenser les 48.574 exploitations de la région. Le principal critère de sélection étant la bonne connaissance du milieu agricole. Après 15 jours d’activités, si Jean-Michel Ponsin n’avait qu’un seul message à faire passer, cela concernerait l’accueil de ces enquêteurs. « Nous ne sommes ni des contrôleurs, ni des voyeurs », insiste-t-il. « Nous sommes tenus au secret professionnel et les données collectées n’auront qu’une utilisation interne aux services de statistique agricole, et jamais de façon individuelle. Nous ne descendons jamais en dessous du niveau communal dans les chiffres que nous diffusons. Vous pouvez donc accueillir en toute confiance les enquêteurs du RGA. » Mais Michel Sallenave conseille tout de même aux exploitants de s’assurer de l’identité de leur interlocuteur, pour éviter les mauvais plaisantins. Chaque enquêteur doit donc pouvoir présenter sa carte avec son numéro d’agrément, délivrée par la DRAAF. De plus, la période de passage de l’enquêteur local est annoncée par voie d’affichage, le plus souvent en mairie.

Vous risquez donc de les croiser dans les campagnes jusqu’en avril prochain, date de clôture du RGA 2010. Les premiers résultats provisoires arriveront, au fur et à mesure des fins d’enquêtes, en juin 2011. C’est en septembre 2011 que les résultats définitifs seront exploités et diffusés. « La France est le premier producteur agricole de l’Union Européenne », termine Michel Sallenave. « L’agriculture est un secteur clé pour notre pays. Le RGA 2010 permettra d’évaluer sa position et son évolution en recueillant des données précises et en les comparant à celles des précédents recensements et à celles issues d’autres pays européens. Ces données, qui seront disponibles gratuitement sur Internet, constituent un outil d’aide à la gestion et à l’aménagement du territoire. Elles seront également très utiles pour de nombreux acteurs : exploitants agricoles, organisations professionnelles, chercheurs, pouvoirs publics… »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia