Apiculture : tout savoir pour bien s’installer

Publié le 1er mars 2011

C’était une première dans le département. Les 3 et 17 février derniers, le CFPPA* d’Auterive organisait, dans ses locaux, deux journées consacrées à l’installation en apiculture. « Il y a une réelle dynamique d’installation sur cette production », reconnaît Gérard Thibaud, responsable de la formation apicole de cette antenne décentralisée de l’EPLEFPA** d’Auzeville. « Il faut dire qu’il y a de nombreuses incitations, que ce soit de la part de l’Union Européenne, du Conseil Régional, du Conseil Général ou à travers des MAE. »

Répondre à toutes les questions

Une trentaine de candidats à l’installation s’est donc retrouvée au CFPPA pour rencontrer les représentants des différents organismes qui interviennent dans un parcours d’installation, ainsi que des acteurs du monde professionnel apicole. « Bien sûr, on a déjà vu plusieurs des sujets abordés dans ces deux journées durant notre formation », avoue Guillaume, stagiaire en BPREA « Système Apiculture » au CFPPA d’Auterive. « Mais là, on a la possibilité de rencontrer et d’interroger en direct les organismes auxquels on aura affaire et des apiculteurs confirmés, qui seront peut-être nos collègues de demain. » Et côté questions, les intervenants ont été servis ! Il faut dire aussi que près de la moitié des participants n’étaient pas élèves du CFPPA, ces journées étant ouvertes à tous. « On sent bien qu’il y a un déficit d’informations dans ce domaine », continuait Gérard Thibaud. « C’est pour cela qu’avec l’association de Développement de l’Apiculture en Midi-Pyrénées (ADAM), nous avons tenu à organiser ce temps fort, à l’ouvrir à tous et que nous comptons bien reconduire l’opération l’an prochain. »

Bien réfléchir son projet

« La région a besoin d’apiculteurs », soulignait Gérard Thibaud. « Il n’y a qu’à voir l’augmentation du prix des essaims, qui est passé de 80 à 120 €, parce qu’il n’y a pas assez d’offres en la matière en Midi-Pyrénées. » Mais pour autant, il ne faut pas se lancer tête baissée dans l’aventure. C’était le principal message adressé aux participants par Maurice Morlière. Cet apiculteur installé à Génos (canton de Barbazan) sait de quoi il parle, avec plus de 700 ruches exploitées en GAEC. C’est sans hésitation qu’il a répondu à l’appel du CFPPA pour venir témoigner des expériences. À commencer par la première d’entre elles : survivre à son installation. « Il y a beaucoup d’apiculteurs qui se lancent, mais peu qui deviennent professionnels », regrette-t-il. « Le principal tord qu’on peut leur reprocher est de vouloir démarrer trop gros, trop vite. Il faut y aller progressivement, quitte à garder un emploi à mi-temps pour commencer. J’ai rencontré récemment une femme qui voulait m’acheter 200 ruches et 200 essaims pour démarrer. Elle n’avait ni formation, ni expérience, ni bâtiments… Il est même incompréhensible que des structures d’aide à l’installation aient pu l’encourager et qu’une banque ait pu lui prêter de l’argent pour un projet voué à l’échec. »

Être apiculteur est un métier complexe. Il faut savoir produire, savoir transformer et savoir vendre. En cela, une initiative telle que ces 2 journées est salutaire pour les candidats à l’apiculture. Elle permet de confronter le rêve d’une activité exaltante aux contraintes bien terre à terre de la réalité. Une mission qui tient particulièrement à cœur au CFPPA d’Auterive. « Nous encourageons nos stagiaires à prendre leur temps », concluait Gérard Thibaud. « Beaucoup s’installent 4 à 5 ans après leur formation chez nous. Avec un investissement de départ de 50 à 100.000 € pour un débutant, le CFPPA se doit de lui mettre toutes les cartes en main pour faire de ce projet une activité rentable et épanouissante. »

* Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles
** Établissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole

Auteur de l’article : Sébastien Garcia