« L’ingénieur agronome doit faire société »

Publié le 7 février 2018.

Le monde agricole et agroalimentaire est au cœur de questions et de controverses complexes dans lesquels cohabitent des questions biologiques, techniques, sociales, économiques et éthiques.

Bruno Dufayet, Céline Imart, François Purseigle et Julie Ryschawy, ont contribué au débat.
Bruno Dufayet, Céline Imart, François Purseigle et Julie Ryschawy, ont contribué au débat.

S’interrogeant sur la place de l’ingénieur agronome dans ces débats sociétaux, l’association des diplômés de l’Ensat* organisait vendredi 2 février 2018 un colloque en ce sens. En introduction, elle a présenté les résultats d’un questionnaire diffusé en amont et qui visait à établir comment les répondants définissaient leur rôle dans la société, ainsi que leurs forces. Pour les étudiants et ingénieurs agronomes, leurs missions consistent à nourrir les populations, informer le grand public, la société et les agriculteurs sur les enjeux d’aujourd’hui tout en y apportant des solutions, résoudre des problèmes environnementaux en proposant des systèmes plus durables. Pour cela, leur capacité d’adaptation et leur pluridisciplinarité sont de précieux atouts.
En outre, 62 % des présents au colloque répondent se sentir partiellement voire totalement outillés pour faire face aux controverses. Ces controverses, quelles sont-elles ? Les intervenants de la table-ronde ont apporté leurs éclairages. François Purseigle, professeur des universités en sociologie à Toulouse INP-Ensat, rappelle qu’« après avoir perdu 4.5 millions d’actifs en un demi-siècle, les agriculteurs sont devenus une catégorie socioprofessionnelle minoritaire ». Pour lui, les controverses autour de l’agriculture sont portées par beaucoup de Français, qui se sentent issus du monde agricole. Il y voit un signe que la profession est entrée dans une forme de modernité, au même titre que les médecins, les enseignants,… eux-aussi  controversés par un savoir profane. Bruno Dufayet, éleveur de vaches Salers dans le Cantal et président de la Fédération nationale bovine, confirme que l’élevage est fréquemment au cœur de fortes controverses.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier