Cahors se rapproche des vins du Sud-Ouest

Publié le 1er mars 2013

« Historique ! » Le mot est lâché d’entrée de jeu par Henri-Michel Comet, le Préfet de région Midi-Pyrénées, qui présidait la signature d’une convention très attendue, le 31 janvier dernier à Toulouse. Ce jour-là, l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO) et l’Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors (UIVC), qui regroupent chacune des producteurs et metteurs en marché, officialisaient la mise en place d’actions communes de promotion des vins et de mutualisation des moyens mis en œuvre pour développer de nouveaux marchés, en particulier à l’export.

Travail de longue haleine

Jean-Marie Sigaud, Président de l’UIVC, le reconnaît volontiers, ce partenariat n’était pas gagné d’avance. Les vins de Cahors ont une réputation établie de longue date, en France comme à l’étranger, ainsi qu’une interprofession très attachée à son indépendance. « Nous avons porté tous nos efforts, ces dernières années, sur la valorisation de notre cépage, le Malbec, notamment au travers de la Villa Malbec à Cahors », expliquait-il. « Nous avons beaucoup investi dans nos programmes d’actions et, clairement, nous donnions priorité à notre appellation, avant celle du Sud-Ouest. » Dans ces conditions, on comprendra que les négociations sur un rapprochement entre les deux interprofessions ont pu parfois être délicates. Il aura fallu la patience et la ténacité de deux personnes pour que ce partenariat voie le jour. Tout d’abord Michel Sallenave, directeur de la DRAAF Midi-Pyrénées, chargé d’accompagner ce rapprochement entre interprofessions, voulu par le plan quinquennal de modernisation de la filière vitivinicole, lancé en 2008 par l’ancien ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire. Et c’est Bernard Gonzalez, préfet du Lot, qui aura sans doute fait pencher la balance. « Vos qualités humaines, d’écoute et de compréhension, m’ont touché », lui dira Jean-Marie Sigaud, qui rendait ainsi hommage à son engagement depuis plus de 2 ans sur ce dossier. De son côté, Michel Sallenave saluait « l’esprit de responsabilité » du Président de l’UIVC et de son homologue de l’IVSO, Michel Defrancès. Cette convention triennale de partenariat conserve à l’UIVC une certaine autonomie financière et décisionnelle, tout en lui permettant d’intégrer une interprofession plus large et de contribuer à renforcer l’image des vins du Sud-Ouest, en France et à l’export. « Je suis ravi d’accueillir l’UIVC », déclarait Michel Defrancès. « Nous allons pouvoir jouer groupés, ce qui semble simple sur le papier mais pas si facile à réaliser. La preuve, nous sommes pour l’instant la seule interprofession à y être parvenu en France… »

Un rapprochement qui ne pouvait que réjouir Vincent Labarthe, Vice-Président du Conseil Régional Midi-Pyrénées, en charge des affaires agricoles. Il voit dans cet accord, le renforcement d’une filière qui contribue fortement à l’économie d’une région, par les emplois qu’elle crée, et le développement d’un esprit collectif indispensable à la conquête de nouveaux marchés. « Le groupe sera toujours meilleur que le meilleur du groupe », concluait-il. Une maxime de circonstance…

Zoom sur…

Un bassin viticole fédérateur

Mis en place en janvier 2009 et présidé par le préfet de la région Midi-Pyrénées, en tant que préfet coordonnateur de bassin, le Conseil de bassin viticole Sud-ouest constitue le lieu privilégié de débats et de concertation entre les partenaires de la filière et les pouvoirs publics pour l’ensemble des questions portant sur la production et la commercialisation des vins.

Le Conseil de Bassin décide également des priorités régionales à conduire dans le cadre des politiques publiques mises en œuvre. Il définit notamment les priorités régionales en matière d’aides à la restructuration du vignoble, allouées au titre de l’Organisation Commune de Marché (OCM).

Le bassin viticole Sud-ouest est le 4ème plus important producteur de France, en termes de volume et de chiffre d’affaires. S’étendant sur près de 500 km, des limites du Massif Central aux rives de l’Océan Atlantique, il couvre 12 départements : 8 en Midi-Pyrénées, les Landes, le Cantal, les Pyrénées-Atlantiques et une partie du Lot-et-Garonne. Il représente environ 50.000 hectares de vignes, pour un potentiel de production annuelle d’environ 3 millions d’hectolitres et rassemble près de 5.000 vignerons et 3.700 salariés pour l’ensemble de la filière.

Les entreprises de production et de commercialisation regroupent environ 1.000 caves particulières, une vingtaine de caves coopératives et autant de négociants. La production se répartit à part égale entre les vignerons indépendants et les vignerons coopérateurs. La grande majorité des caves coopératives sont regroupées au sein d’unions de coopératives :

– la Compagnie des vins de Gascogne (CGV), qui met annuellement en marché près de 660.000 hl, essentiellement avec des ventes en vrac,

– l’Union des producteurs de Plaimont, qui regroupe environ les mêmes volumes de vin, essentiellement en bouteille,

– l’Union Vinovalie, qui regroupe les caves de Fronton, Côtes d’Olt, Rabastens et Tecou, avec un volume annuel global de 300.000 hl.

Le bassin viticole Sud-ouest rassemble une quarantaine de dénominations : 17 appellations d’origine protégée (AOP) et 23 indications géographiques protégées (IGP). La grande diversité de terroirs et de cépages a ainsi donné naissance à un large panel de vins d’appellation aux caractéristiques très marquées : IGP Côtes de Gascogne en blanc (Gers), AOP Fronton, Gaillac, Cahors et Madiran en rouge, ainsi que l’Armagnac.

 

Auteur de l’article : Sébastien Garcia