ELVÉA 31: une page se tourne

Publié le 10 juin 2017

Dernière Assemblée Générale d’ELVEA 31 pour son Président fondateur, Jean-Pierre Duclos, le 10 février 2017 au Sivom de Saint-Gaudens. Il y a de cela 25 ans, le 9 mai 1992, il avait créé l’ADEL 31 (Association Départementale des Éleveurs) avec quelques amis. Accompagné de Jean-Paul Bergougnan, son Vice-président, Jean-Pierre Duclos et le conseil d’administration ont toujours porté l’association et ont su la faire progresser. L’objectif initial était de permettre aux éleveurs et négociants de se fédérer, d’être plus forts et plus réactifs pour répondre aux attentes des distributeurs. L’obtention de la reconnaissance officielle par le ministère de l’agriculture a, par la suite, permis de prétendre à des aides directes pour les éleveurs.

Tourné vers l’avenir, Jean-Pierre Duclos a toujours été un précurseur. Tant au niveau national, où il a réussi à donner un nouvel élan à ELVEA France, qu’au niveau régional et départemental, il a toujours eu des idées novatrices qui ont souvent été reprises dans d’autres structures. On retiendra particulièrement la mise en place du prélèvement du taux d’hématocrite en Veau sous la mère (qui permet de détecter une anémie instantanément et d’apporter une correction adaptée sans dégrader la couleur) et la vulgarisation du Pâturage Tournant Dynamique pour une meilleure gestion et valorisation de l’herbe.

En 25 années, une génération, Jean-Pierre Duclos a su peser dans le monde de l’élevage, grâce à son avant-gardisme et son esprit collectif. Il a su faire évoluer techniquement l’association, malgré la baisse structurelle du nombre des exploitations et du commerce privé, afin de préparer les générations à venir.

La relève

Une page se tourne mais la relève est assurée. Le Conseil d’Administration s’est réuni le 4 mai dernier et a désigné un nouveau bureau. ELVÉA 31 fonctionnera avec deux co-présidents : Joël Mallet de Larroque, pour la section « Broutards et engraissement », et Daniel Abadie de St Marcet, pour la section « Veau Sous La mère ». Jean-Paul Bergougnan reste Vice-président, représentant le collège des Acheteurs, accompagné de Gérard Baron, éleveur. De même, Yves Salles conserve la fonction de Trésorier, avec Gilbert Aries comme vice trésorier. Enfin, Alain Taurignan devient Secrétaire Général, épaulé par Cédric Dinnat. Appuyé par la plupart des membres fondateurs de l’association, ce nouveau bureau est en marche pour assurer la continuité et le développement d’ELVEA 31.

Communiqué Elvéa

Interview : « L’important, c’est de transmettre »

Jean-Pierre Duclos : « Démarrée comme une histoire de copains, l’ADEL m’a conduit à occuper des responsabilités du niveau départemental au national, en passant par la région. J’ai ainsi eu la possibilité de faire avancer des dossiers importants pour les éleveurs, comme le développement de la mesure du taux d’hématocrite, que nous essayons maintenant d’étendre à la viande rouge. Mais ce qui est important, quand on reste aussi longtemps dans une fonction, c’est de pouvoir la transmettre. J’ai eu la chance de transmettre mon exploitation à ma fille. J’ai aussi eu la chance de pouvoir pérenniser ELVÉA France – alors que cette structure n’était pas censée durer longtemps – et de la transmettre à un ami qui poursuit cette mission. Nous avons créé une vraie dynamique sur nos terroirs et notre Organisation de Producteurs fait aujourd’hui partie du paysage. Tous les « anciens » de l’ADEL passent aujourd’hui le relais à une équipe avec qui nous partageons les mêmes valeurs de respect de la liberté et du commerce privé.

Alain Taurignan : Il nous faut poursuivre le travail technique, pour toujours améliorer nos résultats. Les éleveurs sont moins nombreux qu’il y a 25 ans, certes, mais plus performants. Le nombre de vaches est quasiment resté au même niveau. Je fais confiance à nos techniciens pour continuer à nous accompagner dans ce sens.

Daniel Abadie : Nous avons opté pour une coprésidence car nous avons tous des activités annexes (mairies, administrateur d’OPA, …), en plus du travail sur l’exploitation. Nous partager le travail, chacun en fonction de sa spécialité, nous permettra d’être plus efficaces et d’accomplir la mission qui nous est confiée par nos adhérents. C’est la base qui nous fait vivre. Si on la perd, on n’existe plus. Par contre, à 57 ans, je sais que je n’aurai pas la même longévité que Jean-Pierre Duclos à cette fonction. Préparer la relève fera aussi partie de notre travail.

Propos recueillis par S.G.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia