Herbicides : « L’étape finale du désherbage »

Publié le 3 juin 2018

Alain Rodriguez est ingénieur spécialiste en malherbologie et gestion de la flore adventice à l’ACTA. Sur son stand des Culturales, il échangera avec les visiteurs sur la place du désherbage dans les pratiques culturales.

Vous serez présent aux Culturales 2018. Pourquoi ?

Les Culturales représentent une formidable opportunité de présenter aux professionnels deux des plus importantes missions de l’ACTA : la recherche appliquée et la diffusion de connaissances. Créés et pilotés par les agriculteurs, les instituts techniques agricoles sont des organismes d’appui technique, d’expérimentations, d’expertises, de formation et d’information. Ils ont une mission opérationnelle d’adaptation au terrain. Ils jouent un rôle essentiel dans la création et la diffusion du progrès technique en agriculture.

Dans quel domaine avez-vous choisi d’apporter des connaissances pendant ces deux jours ?

Je serai entouré d’une collection d’environ cinquante espèces d’adventices au stade plantule, présentées chacune au stade cotylédon à quelques feuilles et au stade 4-6 feuilles. Les échantillons, récoltés en Occitanie les jours précédents, seront présentés et pourront être manipulés. J’échangerai librement avec les visiteurs pour leur apprendre à les reconnaître, en particulier les espèces invasives délicates que sont les ambroisies, le sicyos anguleux et les xantiums.

En quoi est-ce primordial de savoir distinguer les plantules ? 

Ces connaissances, basiques, sont essentielles pour mettre en place une gestion intégrée de la flore. En effet, connaître la biologie des plantes permet d’actionner les leviers agronomiques les plus adaptés. L’objectif étant d’avoir un système cultural solide et résilient, c’est-à-dire le moins sensible aux conditions extérieures.
Les pratiques actuelles consistent à utiliser le désherbage pour optimiser le rendement, quand il ne devrait être qu’une solution ultime. Et quand on sait qu’une mauvaise gestion des adventices fait baisser en moyenne de 40 % le rendement, on comprend mieux pourquoi.  L’impact du désherbage chimique sur notre santé et l’environnement, d’une part, et la baisse d’efficacité des matières actives d’autre part, nous obligent à changer de raisonnement. C’est le moment de réintégrer la biologie des plantes dans les pratiques.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier