Sécheresse 2017 : refus du Comité national des calamités agricoles

Publié le 3 mai 2018

Suite aux pertes de récoltes fourragères du printemps 2017, particulièrement marquées en zone de piémont et de montagne, la Chambre d’agriculture a engagé, dès septembre 2017, une démarche de reconnaissance de calamité sécheresse dans l’objectif d’obtenir une indemnité financière pour les éleveurs du sud du département.

Ainsi, la Chambre d’agriculture a mobilisé la commission d’expertise des calamités. Une mission d’enquête sécheresse a été organisée le 25 septembre dans les cantons de Salies du Salat, Saint-Béat et Luchon. Les éleveurs rencontrés ont pu faire part des déficits de récolte sur les premières coupes d’herbe, et de la quasi absence de regain suite à la canicule de juin. Dans ces zones quasi exclusivement herbagères, les animaux ont manqué d’herbe dès le mois d’août. Les difficultés concernaient particulièrement les éleveurs en système foin sec n’ayant pas eu la possibilité de faire de récoltes précoces en ensilage et n’ayant pas de maïs à ensiler pour compenser le manque d’herbe.
Suite à cette mission d’enquête, la Chambre d’agriculture a réalisé une vingtaine de bilans fourragers chez des éleveurs répartis sur le territoire concerné afin de calculer le déficit réel de fourrages et de démontrer que le taux de perte était supérieur à 30%, seuil d’éligibilité de la demande.
Les bilans fourragers, les données météorologiques, ainsi que les images satellitaires ont démontré la l’importance des pertes de récolte sur les deux zones retenues :
• 43 communes de la zone Vallées/Piémont
• 53 communes de la zone Montagne/Haute-Montagne.

Fort de ces éléments, le Comité départemental d’expertise des calamités agricoles, réuni le 2 février 2018, a donné un avis favorable à la demande de reconnaissance calamité sécheresse transmise au ministère de l’Agriculture mi-février.
Toutefois, la Chambre d’agriculture a appris le 21 mars dernier, que le Comité national de gestion des risques agricoles (CNGRA) refusait la demande concluant que l’aléa climatique ne pouvait pas être considéré comme exceptionnel… Pourtant, dans le Luchonnais, tous les éleveurs assurent qu’ils n’ont jamais vu pareille sécheresse, ayant entraîné un déficit de récolte de plus de 50%, des ventes anticipées d’animaux, et des achats complémentaires de foin ou de céréales pour pouvoir nourrir le troupeau…

Pour la Chambre d’agriculture, « la décision du Comité national reste difficile à accepter dans la mesure où tous les signaux étaient au rouge et permettaient de justifier un taux de perte de plus de 50% »

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier