Semence : le paradoxe d’une filière d’excellence

Publié le 12 février 2018.

Premier exportateur mondial, premier producteur européen, pourvoyeur de 17.000 emplois directs en France dont 4.400 dans le Sud-Ouest, les chiffres avancés par le GNIS,  l’interprofession des semences et plants, impressionnent.

Cette filière d’excellence trouve dans le Sud-Ouest toutes les conditions pour s’exprimer : le terroir, qui offre un contexte pédoclimatique des plus appropriés à la production de semences ; des centres de recherche, créateurs d’innovation, Toulouse étant assimilé à la Sun Valley du tournesol ; des hommes aux compétences reconnues ; des outils performants, aussi bien les  équipements que les usines, des TPE aux multinationales ; une grande diversité d’espèces avec comme fers de lance le maïs, le sorgho, le tournesol, le colza, la betterave et la luzerne. Cet ancrage territorial fort est à mettre en parallèle d’un savoir-faire historique. La sélection française est une filière historique en France. Pour Gérard Crouau, délégué régional du GNIS, « cette excellence s’appuie sur la grande diversité du catalogue national et européen, fruit de cette longue histoire. Sans cette richesse de variétés, la filière n’existerait pas ». De plus, ce savoir-faire reconnu est porté par des entreprises semencières dynamiques, qui consacrent en moyenne 13 % de leur chiffre d’affaires à la recherche et au développement. Autant d’atouts qui justifient le qualificatif d’excellence pour toute cette filière.  500 nouvelles variétés par an. Pourtant, cette filière est au cœur de multiples paradoxes. La filière serait accusée par la  société de s’approprier le vivant, alors qu’elle a été à l’origine dans les années 1950 de la mise en place du droit d’obtention végétale, un mode de propriété intellectuelle libre et ouvert à tous. Autre paradoxe : elle est décriée pour avoir créé un catalogue des variétés, imposé par l’État, qui monopoliserait le marché des semences.

Le saviez-vous ?

La filière dans le Sud-Ouest

  • 91.941 ha en production
  • 24 % de la surface nationale
  • 5.307 multiplicateurs
  • 4.400 emplois directs (première région de France)
  • 1.616 millions € exportés (51 % du volume français)
  • Espèces phares : betterave, luzerne, maïs, sorgho, tournesol, colza, potagères.

Source : GNIS Sud-Ouest (Occitanie et Nouvelle-Aquitaine). Campagne 2016-2017

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier