FNCUMA : 2020, c’est demain

Publié le 25 juin 2010

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la FNCuma* ne vit pas dans le passé. Comme en témoignait le thème de son congrès national « Quelle CUMA demain ? », la FNCuma se veut résolument tournée vers l’avenir et exposait aux 400 congressistes présents ce 10 juin, à Labège, les grandes lignes de son projet « CUMA 2020 ».

CUMA : l’anti-crise

Stéphane Gérard, exploitant en Indre-et-Loire, y croit dur comme fer : « Le système CUMA permet d’amortir le choc de la crise économique. Et c’est une des solutions pour y survivre ! » Cet agriculteur de 41 ans, nouveau président de la FNCuma, a succédé, le 10 juin dernier, à Jean-Pierre Carnet qui occupait cette fonction depuis 9 ans. Avouant « carburer au collectif », il s’est donné comme mission de réussir le développement du réseau. « Il nous faut continuer à faire évoluer les métiers de nos fédérations départementales », déclarait-il lors de son premier discours. « Développer encore plus l’animation de proximité, par un binôme administrateur/salarié toujours plus efficace. » Appelant à resserrer les partenariats avec les organismes professionnels agricoles, le jeune Président réaffirme l’élargissement du champ d’action des CUMA. « Notre projet ne se cantonne pas aux machines, à de la ferraille et à des boulons », ironisait-il. « Circuits court, énergie, emploi, mécanisation, les CUMA sont parfaitement dans leur rôle dans tous ces domaines. Nous sommes de véritables groupes de développement et nous le revendiquons avec fierté. » C’est dans cet esprit que Stéphane Gérard souhaite mener les futurs travaux de la Fédération nationale : réécrire le projet politique de la FNCuma, avec des projets et des objectifs clairs et cohérents.

« Ne découragez pas la mutualisation ! »

Pierre Charpentier, le représentant du ministre de l’agriculture, devrait avoir retenu le message. Les CUMA ne pourront remplir leurs fonctions sans le soutien de l’État. La FNCuma, l’a martelé à plusieurs reprises : si le Gouvernement semble avoir pris conscience de l’importance du rôle des CUMA, au travers de récentes décisions budgétaires et politiques (comme l’éligibilité des CUMA au dispositif du Fonds d’Allègement des Charges), il reste encore des verrous à faire sauter. C’est notamment le cas avec la « double peine » de l’emploi en CUMA. « Aujourd’hui, une CUMA ne peut utiliser que 30% de sa main d’œuvre pour les services directs (autres que la conduite de matériel de la CUMA) auprès de ses adhérents », note Philippe François, premier vice-président de la FNCuma. « Cette restriction de la mutualisation de la main d’oeuvre limite la création et la pérennisation d’emplois dans les CUMA. De plus, celles-ci ne bénéficient pas de l’exonération de charges sociales pour l’embauche de travailleurs occasionnels, contrairement à l’ensemble des employeurs agricoles. » La FNCuma demande donc au gouvernement une augmentation de 30 à 49% de la masse salariale que la CUMA peut affecter à l’activité de groupement d’employeurs et une extension aux CUMA du dispositif Travailleurs occasionnels. « Par les temps qui courent, ce n’est vraiment pas le moment de décourager la mutualisation des moyens », prévient Stéphane Gérard. Qui a clos son intervention en invitant personnellement le ministre à venir en discuter dans sa CUMA.

* La Fédération Nationale des Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole regroupe et représente les 12.500 CUMA de France.

8 scénarios d’évolution possible des CUMA à horizon 2020

Impulser une réflexion sur l’avenir, tel est le but des 8 scénarios d’évolution élaborés à partir des réflexions d’un groupe d’adhérents de CUMA en 2009. Lors du congrès, un outil prospectif issu de ces réflexions a été présenté aux congressistes. Intitulé « Quizz CUMA 2020 », ce questionnaire ludique et pédagogique permet aux adhérents de déterminer les caractéristiques propres à leur CUMA et de voir quelle pourrait être son évolution, compte tenu des 8 possibilités d’avenir proposées. Loin d’être une prévision, cette démarche d’anticipation se veut davantage une ouverture sur des futurs potentiels des CUMA.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia