Lavail sort l’artillerie lourde

Publié le 18 septembre 2012

« Pour un évènement comme celui-là, ça valait la peine de marquer le coup. » De fait, Pierre Lavail n’était pas peu fier de voir arriver sur le site de Revel, le tout premier tracteur de la gamme T9 de New Holland vendu en France. Et pour cause, ce tracteur articulé est parmi les plus puissants du marché et surtout, le plus gros autorisé à rouler sur route.

Un américain à la sauce européenne

C’est donc un « beau bébé » qui accueillait les visiteurs, le 27 août dernier. Pour la remise du T9 à André Cestrières, son propriétaire, Pierre Lavail avait invité quelques clients, le personnel revelois du groupe et des ingénieurs du staff technique New Holland. Mais tout ce monde paraissait bien petit au pied de ce monstre de 3,85 mètres de haut et 7,40 de long. Engin de tous les superlatifs, le T9 est par exemple équipé des plus gros pneus existants à ce jour, des Trelleborg de 2,15 m de haut et 90 cm de large. « S’il est très impressionnant, le T9 est quand même très facile à mener », précise Nicolas Morel, chef de produit New Holland France pour les T7 à T9. « Il a été présenté au SIMA 2011, dans sa version internationale. Mais nos ingénieurs ont dû travailler pendant un an pour l’adapter à la réglementation européenne. Le pot d’échappement a ainsi été mis à l’horizontale pour dégager le champ de vision. On a réduit la longueur des arbres et ajouté des dispositifs de sécurité en cas de perte de freinage ou autres… Avec seulement 3 m de largeur hors tout, il dispose désormais d’une carte grise. Les déplacements entre parcelles peuvent donc se faire sur route, sans voiture pilote. »

Coté motorisation, l’IVECO Cursor 13 fabriqué en France délivre la bagatelle de 450 cv, même s’il n’est pas le plus puissant de la gamme qui culmine à 560 cv. Ce moteur de 13 litres de cylindrée, 4 soupapes par cylindre, à injection common rail, répond à la norme Tier 4 avec dépollution par additif AdBlue. « Il y a un réservoir de 1.200 litres de carburant et un autre, de 170 l, placé sous la cabine, pour l’AdBlue », poursuit Nicolas Morel. « En moyenne, on fait un plein d’AdBlue tous les trois pleins de carburant. » Le T9 est vendu entre 280.000 et 340.000 €, en fonction de la puissance et des options (blocage de différentiel, système de relevage, suspension hydraulique de la cabine…). Il est équipé de série d’un système de guidage (ici, un Omnistar), de phares xénon, sellerie cuir, etc…

Un tracteur à l’aise dans le Lauragais

À voir l’engin, on pourrait se demander s’il a bien sa place dans nos contrées. « Tout à fait », rétorque Pierre Lavail. « Que le premier exemplaire du T9 ait été vendu ici prouve que ce type de tracteur correspond à certains besoins du Lauragais, ceux des exploitations qui grandissent ou des entrepreneurs les mieux équipés, par exemple. » La campagne de démonstration du T9 a montré que les clients type pour ce genre d’engin sont des agriculteurs équipés de tracteurs standards puissants, mais qui n’arrivent pas à faire travailler leurs plus gros outils à leur vitesse optimale. « Ces derniers travaillent souvent à 10 km/h, ce qui est délicat dans des régions vallonnées comme ici », ajoute Nicolas Morel. « Un tracteur comme le T9 va leur permettre, sans changer leurs outils, d’aller chercher la puissance nécessaire pour atteindre une rapidité et une qualité de travail maximum. » Un argument qu’a bien compris André Cestrières, le nouvel acquéreur. « J’ai des sols difficiles », explique-t-il. « Je n’ai donc pas de temps à perdre quand les conditions sont bonnes pour les travailler. Ce tracteur a la puissance nécessaire pour aller vite et bien, avec une empreinte au sol très importante qui limite la compaction. » Mais cet exploitant à Montgey, dans le Tarn, ne s’est pas arrêté à cette seule notion de puissance. « Lors des essais pendant la campagne de démonstration, j’ai tourné avec une consommation de 7 litres/ha », explique-t-il. « Avec mon tracteurs actuel, je suis au double de cette consommation. Il y avait de quoi me faire réfléchir. Avec le T9, je vais pouvoir faire travailler convenablement mes outils, à la bonne vitesse et sans casser mes ponts de tracteur, comme cela m’est trop souvent arrivé. Quant au choix du New Holland, je suis client chez Lavail depuis toujours et je sais que mon matériel sera parfaitement suivi et entretenu. » Moins de carburant, moins d’entretien, moins de réparation, pas de stress sur le SAV, le T9 dispose de sérieux arguments. Auxquels s’ajoute un autre, moins objectif. « J’ai deux salariés, qui font pratiquement tous les travaux de culture », souligne André Cestrières. « Acheter ce tracteur est, pour eux, un gain en efficacité et en confort de travail. Mais le côté gratifiant de pouvoir piloter un tel engin est aussi une façon de motiver et fidéliser ces deux garçons. »

Une opinion que ne contredit pas Pierre Lavail, bien au contraire. « C’est aussi une fierté pour mes équipes de vendre et entretenir un matériel de cette envergure », renchérit-il. « À quelques semaines du cinquantenaire du groupe Lavail, c’est la preuve que nous sommes toujours à la pointe du progrès en machinisme agricole et que nous accompagnons l’agriculture du Lauragais dans son évolution. »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia