Pas besoin d’être un pro de l’engraissement

Publié le 19 juin 2014

Éric Vidal est éleveur de Blondes d’Aquitaine à Boulogne/Gesse. Avec un troupeau de 40 mères, 20 génisses entre 2 et 3 ans et une dizaine de réformes par an, il est surtout orienté naisseur. Le marché du broutard Blond étant actuellement satisfaisant, l’engraissement n’est pas clairement pas dans ses priorités. « J’en fais un peu, avec les vaches de réforme, comme beaucoup de monde dans le secteur », sourit-il. « Je suis adhérent à Synergie, qui m’achète toutes mes bêtes. Quand j’en ai quelques-unes qui sont bien conformées, j’essaie de les finir pour gagner un peu de marge. »

Concours Gras, une opportunité à saisir

C’est justement la coopérative qui lui conseilla, l’an passé, de présenter une de ses vaches de réforme au concours de bovins gras de St Gaudens. Un conseil qu’Éric Vidal ne regrette pas d’avoir suivi. Bien conformée, avec un poids carcasse de 621 kg contre 546 en moyenne sur son troupeau, sa bête obtiendra un Grand Prix d’Honneur dans sa catégorie. « Je l’ai gardée un mois de plus que les autres réformes que j’ai vendues », explique-t-il. « Elle avait une ration de 10 kg de céréales issues de l’exploitation, 4 kg de correcteur azoté et du foin à volonté. Mais à 5,80 € le kg, ça valait le coup de soigner la finition. » C’est vraiment l’opportunité qui a prévalu. De fait, Éric ne participera pas au concours de cette année. Ayant repris l’exploitation, tenue auparavant par son frère, il y a seulement 2 ans, la conduite du troupeau ne correspond pas aux dates du concours. Les vêlages, groupés, se font fin septembre/début octobre. L’engraissement des réformes débute en février et les animaux sont vendus 5 mois après, soit un mois avant le concours de St Gaudens. « La vache que j’ai présentée l’an dernier était la dernière à partir », précise l’éleveur. « Comme elle avait une très bonne conformation pour le concours, j’ai décidé de la garder et la pousser. Mais cette année, je n’ai pas la même chance. Aucune ne rentre dans les critères requis… »

Valeur ajoutée et promotion de l’élevage local

L’expérience – et le prix obtenu – ont motivé Éric Vidal à essayer de décaler progressivement sa conduite de troupeau dans le temps, pour mieux la faire coïncider avec le concours. Mais s’il en apprécie la proximité du concours et la simplicité des démarches administratives, Éric Vidal ne songe pas pour autant à se spécialiser dans l’engraissement. « Je cherche surtout à avoir des vaches conformées pour avoir des veaux, ce qui ne correspond pas nécessairement aux critères des concours de gras », explique-t-il. Comme beaucoup d’éleveurs, Éric n’est pas un professionnel de l’engraissement et ne pense donc pas terminer à chaque fois sur un podium. Mais il trouve dommage, quand on a une ou plusieurs bêtes de réforme qui rentrent dans les conformations « concours », de rater cette occasion d’augmenter leur valeur ajoutée. « En plus de gagner quatre sous, c’est aussi l’occasion de faire parler de l’élevage dans le Comminges, où les concours – notamment en gras – sont plutôt rares », ajoute-t-il. « Ce genre d’évènement contribue à dynamiser notre terroir, en offrant une vitrine du savoir-faire des éleveurs locaux. C’est enfin une occasion de se rencontrer entre éleveurs, de voir comment les autres travaillent et de passer un bon moment ensemble. Même si je ne peux pas présenter de bêtes cette année, j’irai quand même y assister. »

 

Et si vous participiez au prochain concours ?

Organisé par la Fédération des ACVA et la Chambre d’Agriculture, le prochain Concours de bovins de boucherie et de veaux gras du Comminges aura lieu le 18 septembre 2014, au foirail de St Gaudens.
Pensez à inscrire vos animaux avant le 25 août, auprès de vos conseillers de la Chambre d’Agriculture !

Auteur de l’article : Sébastien Garcia