La FDCUMA de nouveau à l’équilibre

Publié le 18 janvier 2015

Empêché l’an dernier par des problèmes de santé, Alain Tapiau était de retour à la tribune pour présider l’Assemblée Générale 2014 de la Fédération Départementale des CUMA de Haute-Garonne. C’est à Martres Tolosane que Gilbert Tarraube, le Maire, et Joël Eychenne, Président de la CUMA locale, ont accueilli, ce 19 décembre 2014, les participants. Une AG marquée par un retour à l’équilibre financier de la structure et par la visite d’une invitée de choix. La secrétaire d’État Carole Delga a, de fait, profité de la tenue de cette assemblée sur ses terres d’élection pour venir discuter, en fin de réunion, de plusieurs dossiers locaux avec les cumistes.

Un budget à l’équilibre retrouvé

Après deux années déficitaires, la FDCUMA 31 renoue avec l’équilibre financier, en affichant 2.300 € de bénéfices. Un résultat obtenu par une meilleure maîtrise des produits, une compression des charges maximales durant tout l’exercice et une diminution de la masse salariale durant quelques mois, l’équipe n’étant pas au complet pendant une bonne partie de l’année. « Nous ne pourrons pas toujours utiliser les mêmes leviers à l’avenir sans mettre en péril le fonctionnement de la structure », avertissait Alain Tapiau. « Heureusement, notre bilan est sain, avec plus de 7 mois de fond de roulement et la fin, en 2015, de l’emprunt contracté pour financer nos locaux. »

Une inquiétude assombrit toutefois le tableau. Avec plus de 30.000 € de subventions de fonctionnement de la part du Conseil Général de la Haute-Garonne, la réforme des collectivités territoriales risque de bouleverser la donne. « Au-delà de ce soutien à notre structure, l’engagement des collectivités pour les CUMA du département se monte à près de 198.000 € pour le Conseil Général et plus de 162.000 € pour la région », insiste Alain Tapiau. « D’une part, nous ne savons pas ce que seront les compétences allouées à la future Assemblée Départementale. D’autre part, nous avons développé, depuis des décennies, d’étroites relations avec l’Aquitaine. Je pense ainsi au GIE Informatique monté avec les 13 départements des 2 régions, aux dossiers communs sur la mécanisation ou encore à l’organisation de salons comme Mécamaïs. La fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon en une région énorme et très (trop ?) diversifiée risque de casser cette dynamique. »

Investissements disparates des CUMA

Côté activité des CUMA adhérentes, les investissements ont été stables durant l’exercice, même s’il y a beaucoup de différences entre les divers bassins de productions du département. Ainsi, le Comminges et les zones d’élevages, notamment, ont divisé par 2,5 leurs investissements par rapport à 2012, alors que le Nord Toulousain en zone viticole et en production de semences affichent un bon dynamisme. « C’est surtout l’augmentation du prix du matériel agricole qui est préoccupante », ajoutait Alain Tapiau. « Avec + 50 % en dix ans, la France est le pays où les outils sont le plus cher, à un tarif totalement déconnecté des prix de la production agricole. » La FDCUMA évalue les charges de mécanisation entre 30 et 40% des charges de structures des exploitations, en moyenne. C’est pourquoi elle intensifie sa réflexion sur de nouvelles formes d’acquisitions collectives. « C’est le seul levier important sur lequel peuvent jouer les exploitants pour améliorer leur résultat », insiste le Président. « Il faut que toutes les organisations professionnelles poussent dans le même sens et conseillent la mutualisation des postes machinismes. »

Plusieurs actions ont d’ailleurs été mises en place dans ce sens au cours de l’année. Ainsi, le projet Bois du Comminges, mené en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, devrait aboutir à l’acquisition d’un coupeur-fendeur. Les groupes d’ensilages du Comminges et du secteur des Vallées et du Volvestre réfléchissent également au renouvellement de leurs ensileuses.

Une Secrétaire d’État à la tribune

Carole Delga était en terrain connu. L’ancienne Maire de Martres et Députée PS de Haute-Garonne travaille de fait depuis plusieurs années avec le monde agricole et cumiste de sa circonscription. Alain Tapiau a d’ailleurs tenu à la remercier pour son intervention auprès du Parlement et du Ministère de l’Agriculture pour faire accepter la construction, par les CUMA, de leurs hangars en zone agricole lorsqu’il existe un PLU ou tout autre zonage communal, demandée dans de nombreux départements. Il a également insisté sur le dossier des prêts bonifiés MTS (moyen terme spéciaux), dont les CUMA ont été écartées au profit de l’installation et des aides à l’élevage. « Beaucoup d’éleveurs et de jeunes ont recours aux CUMA pour leur installation », relevait-il. « Il nous semble qu’aider le collectif serait plus logique que d’aider l’individu. J’en appelle donc aux pouvoirs publics pour rectifier le tir  sur cette mesure, qui a un effet de levier important sur l’amortissement des matériels. »

L’heure étant aux échanges, Carole Delga a aussi été interpellée sur le dossier de la Directive Nitrats et de la réforme de la PAC. « Vous avez la chance d’avoir un Préfet qui s’investit et s’implique énormément sur le problème des Zones Vulnérables », estimait-elle. « Je connais les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et donc les difficultés supplémentaires que poserait cette réforme de la directive nitrates. Pour en avoir discuté avec le préfet, je sais qu’il travaille dur à trouver d’autres modalités, qui soient plus acceptables par les agriculteurs tout en restant « euro-compatible ». Il a d’ailleurs fait des propositions à Ségolène Royal et Stéphane Le Foll sur la durée de stockage des effluents et le calcul des pentes. Je resterai, pour ma part, très vigilante sur l’évolution de ce dispositif. Je n’aime pas les stéréotypes collés à l’agriculture. L’agriculteur est par définition proche de la nature et travaille au maintien de la biodiversité qui est indispensable à la pérennité de son métier. C’est pourquoi je défends, à Paris, une ruralité qui soit dynamique, solidaire, complémentaire des villes et synonyme d’avenir. Les CUMA sont, à ce sujet, une solution intelligente. Savoir travailler ensemble est un moyen indispensable pour adapter notre société aux transitions qui l’attendent. »

La Haute-Garonne en soutien des CUMA d’Ariège

À l’issue de l’Assemblée Générale, une convention a été signée entre la FDCUMA 31, Ariège CUMA et l’AGC* CUMA Midi-Pyrénées, en présence de Carole Delga. Ces trois organisations s’accordent par là à mutualiser leurs moyens humains, financiers et techniques pour répondre aux besoins d’animation et de comptabilité des CUMA du département de l’Ariège.
À compter du 1er janvier 2015, ces dernières bénéficieront donc, à travers d’Ariège CUMA, du même soutien que leurs homologues de Haute-Garonne. La mission comptable, elle, se décomposera en deux étapes. La saisie sera réalisée par le CERFRANCE Ariège et la clôture comptable par l’AGC Cuma Midi-Pyrénées.
Ceci permet ainsi aux CUMA de garder un seul et même interlocuteur, tout en bénéficiant de la compétence spécifique du réseau.

* Association de Gestion Comptable

 

Auteur de l’article : Sébastien Garcia