Ondes : le machinisme en pôle position

Publié le 17 septembre 2010

« Impressionnant ! » C’était la réaction de Michel Sallenave, Directeur Régional de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt, lors de sa visite des ateliers du CFPPA d’Ondes, le 2 septembre dernier. Venu assister à la rentrée des classes du lycée, le DRAAF a découvert une partie de la « recette » du succès d’Ondes en matière de machinisme.

Une formation taillée pour le succès

Jean-Philippe Roques, Directeur du CFPPA n’est pas peu fier de ses ateliers. Chacun d’eux est dédié à une spécialité. Que ce soit le réseau électrique d’un engin, l’électronique, les automatismes, les transmissions, l’hydraulique, ou la mécanique, que machine soit entière ou en « éclaté », tout le matériel est récent et fourni par les constructeurs eux-mêmes. Ici, un épandeur d’engrais Kuhn équipé du dernier système GPS de précision. Là, un tracteur mis à disposition par Deutz-Fahr et renouvelé tous les 3 mois. Plus loin, un Massey-Fergusson expose ses entrailles à la curiosité des élèves, à côté d’une collection de relevages arrière, du plus ancien au plus récent. Tracto-pelles, moissonneuses, outils de travail du sol, …, pas un matériel ne manque à l’appel. Et pour la partie logicielle, une salle informatique dernier cri permet aux étudiants de réaliser tous les tests de détection de panne possibles.

« Nous avons un vrai partenariat avec les constructeurs », explique Jean-Philippe Roques. « Il s’est construit au fil des années pour devenir aujourd’hui un modèle de réussite. Les constructeurs savent qu’en mettant leur matériel à disposition de nos étudiants, ils contribuent à former de futurs collaborateurs qui maitriseront parfaitement leurs machines, dès leur sortie du centre. » De fait, le taux d’embauche des diplômés de ces formations machinisme varie entre 95 et 100 % ! Plutôt pas mal dans le contexte actuel de crise et de chômage élevé. « Même si la crise économique a touché les constructeurs de matériel agricole, l’emploi s’est maintenu. Entre autre parce qu’il y a beaucoup de départ en retraite dans cette branche où la tranche d’âge est assez élevée », explique Jean-Philippe Roques. « Mais aussi parce que les étudiants d’Ondes font partie des meilleurs. » Pour preuve, lors des finales régionales des Olympiades des Métiers en mai dernier, sur les 5 finalistes de la catégorie Mécanique Agricole, 4 viennent d’Ondes (voir encadré). La renommée d’Ondes en matière de machinisme est telle que l’établissement fait désormais partie des 4 ou 5 endroits privilégiés de France où les constructeurs viennent présenter leurs nouveautés.

L’environnement fait sa rentrée en classe de seconde

Si la Seconde Générale et Technologique existe depuis quelques années au lycée d’Ondes, jamais Gérard Parisot, le proviseur de l’EPL, n’avait vu une telle affluence : « Quand l’effectif tournait habituellement autour d’une vingtaine d’élèves, on a une classe de 35 jeunes et on a dû refuser du monde. » La raison de cet engouement : l’arrivée logique dans l’établissement d’une option « environnement » en 1ère bac techno. Cela permettra aux élèves ayant choisi l’option « Écologie-Agronomie-Territoire-Citoyenneté » en 2nde, de déboucher sur les métiers de l’environnement. Cette nouveauté a attiré une nouvelle catégorie de jeunes, plus féminine, plus généraliste aussi. « On a même vu des jeunes, habitant pourtant à côté du nouveau lycée de Fronton, insister pour venir chez nous suite à l’arrivée de cette option », témoigne Gérard Parisot. « Apparemment, c’est juste ce qui leur manquait pour franchir le cap et venir dans un lycée à l’image clairement professionnelle qui pouvait rebuter certains parents ou élèves. »

C’est d’ailleurs un point de débat au sein de l’équipe pédagogique d’Ondes. « Une partie des enseignants souhaite faire évoluer les formations du lycées vers le général, notamment l’emblématique série S », explique le proviseur. « Pour ma part, si j’y vois un avantage en terme d’image pour notre établissement, ma crainte est de perdre un peu notre identité professionnelle et territoriale. Sans compter que nous serons en concurrence directe avec le mastodonte qu’est le lycée de Fronton, qui devrait en plus doubler d’effectif dans les prochaines années. Mais la décision finale sera prise en concertation avec tout le corps enseignant et notre hiérarchie, en considérant l’apport que nous pouvons amener au territoire. »

La visite de Michel Sallenave ne pouvait donc pas mieux tomber. Quand il a appris le souhait du DRAAF de venir assister à la rentrée, Gérard Parisot a proposé aux représentants syndicaux de l’établissement d’organiser une rencontre avec le « patron ». « Le DRAAF est le représentant régional du ministre de l’agriculture, qui a en charge l’enseignement agricole », précise-t-il. « Les syndicats ne pouvaient pas trouver de meilleur interlocuteur pour exprimer leurs attentes et leurs craintes. » Une rencontre qui s’est donc déroulée en ce jour de rentrée… sans le proviseur. « Si ma présence empêche les représentants de dire tout ce qu’ils ont sur le cœur, autant que cela se fasse sans moi », sourit-il. « Je préfère que tout soit clairement mis sur la table plutôt que chuchoté dans les couloirs. » Une première dans la vie de l’établissement. Une de plus…

Ondes à l’assaut de l’Olympe…

Les 41èmes Olympiades des Métiers ont démarré partout en France pour plus de 50 métiers.  Les candidats du pôle agriculture de la région Midi-Pyrénées ont concouru pour les  sélections régionales, les 6 et 7 mai dernier, au Centre de Formation de Ondes.

Trois catégories de métiers étaient en compétition:

–     les jardiniers-paysagistes, avec 7 binômes

–     la mécanique agricole, avec 9 candidats

–     l’horticulture, avec 5 candidats

Tous les candidats ont réalisé un sujet en un temps imparti et ont été évalués par un jury paritaire de professionnels et d’enseignants. Les vainqueurs, des jeunes de moins de 23 ans, porteront haut les couleurs de leur Région lors de la finale nationale les 3, 4 et 5 février 2011 à Paris. Objectif ultime: représenter la France sur le podium lors de la finale internationale de Londres, du 5 au 10 octobre 2011.

Le Centre de Formation de Ondes a profité de cette occasion pour inviter les jeunes des collèges et des écoles alentour à venir découvrir les métiers en compétition et d’autres métiers agricoles en démonstration (élagueurs, maréchaux-ferrants…), ainsi que de s’informer sur l’orientation dans le domaine agricole. Pour l’Établissement d’Ondes et les branches professionnelles, ces Olympiades des métiers sont, en effet, un moyen très important de valoriser l’image des filières et des métiers dans le domaine des Agroéquipements, ainsi que dans la filière Travaux Paysagers. C’est d’ailleurs pourquoi de nombreux constructeurs ont pris part à l’organisation de cette finale régionale. Comme quoi le partenariat n’est pas qu’un simple mot à Ondes…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia