Arterris officialise sa fusion avec Sud-Céréales

Publié le 26 janvier 2017

Arterris accélère son développement en concrétisant des alliances stratégiques, pour sécuriser les filières de production de ses 25.000 adhérents, ainsi que leurs débouchés commerciaux. En ce début d’année 2017, et dans la continuité de ses dernières acquisitions sur la filière viande, Arterris consolide son positionnement sur le Sud-Est en fusionnant avec la coopérative Sud Céréales.

Arterris assoit sa présence en PACA

La fusion avec la coopérative Sud Céréales a été validée lors de son Assemblée Générale de novembre 2016. Spécialisée dans les productions céréalières (blé dur, riz,…) et semencières (sorgho, céréales à paille…), en agrofournitures (grandes cultures, viticulture, arboriculture, maraîchage), mais aussi dans la distribution Grand Public (magasins GAMM VERT), Sud Céréales présente un chiffre d’affaires de 84 millions d’euros et couvre tout le territoire de PACA. Cette fusion, qui reste suspendue à l’autorisation de l’Autorité de la Concurrence, permet à Arterris d’affirmer sa présence sur le Sud Est de la France et de développer son maillage territorial en restant proche de ses adhérents. Cela se traduit notamment par le déploiement en PACA d’équipes de conseil agronomique (services à valeur ajoutée pour les agriculteurs) et de vente d’agrofournitures pour les productions végétales.

Grâce à ses récentes alliances stratégiques, les activités d’Arterris s’équilibrent désormais entre l’amont et l’aval et entre les productions végétales et animales. En 2017, le Groupe Coopératif Agricole souhaite développer des activités en direction des filières de cultures spécialisées Vignes/Arboriculture/Maraîchage et renforcer significativement ses activités de distribution grand public pour valoriser les productions locales.

L’ensemble des filières conforté en 2016

En 2016, le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 760 millions d’euros, en augmentation de 2,7% par rapport à l’année 2015. Le plan stratégique « Vision Ambition 2025 » d’Arterris vise à porter le développement agricole sur le territoire de l’Occitanie en valorisant la production des adhérents et en favorisant l’installation de jeunes agriculteurs. Le bilan 2016 montre que ces objectifs se concrétisent progressivement sur les différentes filières. En Grandes Cultures, la collecte atteint plus d’un million de tonnes, avec une progression de l’agriculture biologique de 23% en volume (10.000 hectares de culture bio). En tout, plus de 1,14 million de tonnes de céréales et oléoprotéagineux ont été mises en marché en 2016, dont 50% à destination du marché français. En tant que 1er multiplicateur de semences en France, Arterris a de véritables ambitions de développement sur cette filière. Avec 33.000 tonnes de semences autogames sur l’ensemble du territoire, cette filière a progressé de 3% par rapport à 2014/2015. Sur le marché de la transformation animale, le groupe reste dans la continuité de la fusion en décembre 2015 avec la coopérative de production bovine Synergie. En décembre dernier, Arterris a acquis les groupes Dufour Sisteron (CA 38 M€), Ovimpex (CA 250 M€) et Ovimpex Distribution (CA 40 M€). L’objectif est d’assurer aux adhérents éleveurs d’ovins et de bovins de véritables débouchés sur le marché aval, tout en maîtrisant l’ensemble de la chaîne (production, transformation et mise en marché). Arterris se dote ainsi d’une véritable filière ruminant et valorise les productions françaises sur le marché intérieur (bassins parisien, lyonnais et Sud-Est notamment). Enfin, concernant la distribution, Arterris cherche à toujours mieux valoriser la production locale, en investissant dans des magasins en Occitanie. Aujourd’hui constitué de 30 magasins sous les enseignes Gamm Vert, Larroque, Frais d’ici et Les Fermiers Occitans, le réseau favorise une relation la plus directe possible entre ses adhérents et les consommateurs.

Passer le cap de la crise agricole

La conjoncture agricole devient difficile pour les adhérents. « De nombreux céréaliers sont dans le rouge », déclarait Jacques Logie, directeur d’Arterris, lors d’une conférence de presse à Toulouse, le 19 janvier dernier. « Les multiplicateurs de semences sont également en difficulté. D’une part, le niveau élevé des stocks mondiaux fait baisser les prix. D’autre part, la baisse du rouble a conduit à une relocalisation de la production semencière dans les pays de l’Est. » Dans ce contexte de crise, le Conseil d’Administration de la coopérative a validé des mesures de soutien à la trésorerie des exploitations. Arterris a ainsi signé un partenariat avec deux banques, le Crédit Agricole et le CIC. Ses adhérents pourront bénéficier d’une prise en charge par la coopérative de la moitié des frais financiers des emprunts. « Il ne faut pas baisser les bras », insistait Régis Serres, Président d’Arterris. « Faire l’impasse sur les intrants, les semences ou l’alimentation animale ne peut que conduire dans une spirale négative dont il sera difficile de sortir. Avec les taux très bas des emprunts actuellement et la participation d’Arterris, il est possible de passer le cap, en attendant la reprise des cours. »

De son côté, le Groupe poursuit sa politique de maîtrise des coûts et s’est engagé dans une réorganisation de son fonctionnement dans les 3 ans à venir. Objectif affiché : réaliser 5 Mons € d’économie, répartis entre baisse des charges générales et réduction de la masse salariale que le groupe compte réaliser sans recourir à des licenciements. « Nos agriculteurs adhérents font des économies partout où ils le peuvent, il serait impensable pour notre coopérative de ne pas en faire autant », concluait son Président.

 

Auteur de l’article : Sébastien Garcia