Blé dur : vers des pâtes locales ?

Publié le 18 février 2018.

Arvalis réunit chaque année la filière blé dur pour une journée thématique. Jeudi 8 février, la 20e édition de cette rencontre nationale a montré comment l’évolution des attentes des consommateurs oriente la stratégie de développement de la filière.

C’est à Labège, au cœur de l’Occitanie,  premier bassin de production de blé dur avec 38 % des surfaces en France, que se sont retrouvés plus de 400 participants. La neige et les difficiles conditions de circulation dues aux mobilisations agricoles ne les avaient découragés d’arriver, preuve pour les organisateurs qu’à tous les maillons, chacun voit l’intérêt du partage de l’information et de l’échange pour progresser. « Les difficultés d’aujourd’hui nous posent l’obligation de réfléchir pour mieux rebondir », a avancé Jean-François Gleizes, président du Comité de pilotage de la filière blé dur. Sur la même ligne, Yvon Parayre, président de la Commission d’orientation professionnelle Arvalis Occitanie ouest, après avoir présenté l’importance du blé dur régional, a souhaité à la filière « d’avoir toujours 20 ans.»

M. Killmayer, B. Skalli, J.-F. Gleizes, J. Abecassis et P. Braun (de gauche à droite) ont participé à la table ronde.
M. Killmayer, B. Skalli, J.-F. Gleizes,
J. Abecassis et P. Braun (de gauche
à droite) ont participé à la table ronde.

Prêts à payer plus

Les spécialistes se sont relayés toute la journée, apportant des éclairages différents et complémentaires sur l’avenir de la filière. Avant de débattre l’après-midi sur les marchés et l’export vers la Méditerranée, la matinée était consacrée à la consommation. Régis Olagne, directeur BVA Earth, a exposé comment les attentes des consommateurs se portent massivement vers des productions locales qui préservent les ressources. L’étude, conduite en 2016 par BVA et son département transversal expert des questions de développement durable, illustre combien les Français adorent les pâtes (cf. infographie). Les consommations sont à la fois très fréquentes, très régulières et touchent pratiquement tout le monde : les pâtes sont identifiées comme des produits polyvalents et pratiques.
Elles sont faciles à cuisiner, à accommoder, goûteuses et bon marché. L’étude montre aussi que les Français méconnaissent les maillons de la filière : seuls 46% relient la fabrication de pâtes au blé dur. Quand près d’un Français sur deux déclare avoir diminué ou arrêté sa consommation de viande et est donc en recherche d’alternatives désirables, les pâtes présentant un profil nutritionnel renforcé (fibres, protéines) apparaissent comme une alternative crédible.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier