La CRL affiche toujours une belle santé

Publié le 14 décembre 2012

Est-il besoin de le dire, la Halle au Salé de Villefranche de Lauragais était comble, comme à chaque fois que la CRL y tient son Assemblée Générale. Avec 260 participants, les derniers arrivés ont du investir les places en balcon pour suivre les exposés et débats, le 14 décembre dernier.

Un chiffre d’affaires qui se maintient

Avec plus de 1.400.000 quintaux sur l’exercice 2011/2012, la collecte de la CRL diminue de 12 %. Le chiffre d’affaires de 56 millions d’euros est quasiment le même que celui de l’exercice précédent. En effet, la baisse de la collecte est contrebalancée par l’augmentation du chiffre d’affaire des Approvisionnements, qui passe de 8,5 à 10 millions €. Serge Marquier, le Président de la coopérative, annonçait ainsi un bénéfice net de 850.000 €. Si on est loin des 1.800.000 € de l’an passé, c’est que 2011 était, d’une part, une campagne exceptionnelle. Ensuite, si le chiffre d’affaire est stable, les charges ont, elles, bien augmenté, compte tenu d’un prix d’achat aux adhérents plus élevé que l’an passé. « Mais la principale raison est le soutien à nos adhérents », précise Richard Sié, directeur de la CRL. « Sur cet exercice, nous avons octroyé 154.000 € de compléments de prix de céréales et 603.000 € de ristournes sur les produits phytos et semences. Nous avons donc amorti la hausse du prix des intrants pour nos adhérents, par un taux de marge très faible en appros. Mais même avec cette baisse de résultat net, la coopérative affiche une belle santé. » Il a enfin rappelé qu’avec seulement 16 salariés, les charges de personnel étaient optimisées au maximum et que le résultat montre leur engagement à tous dans la recherche de la meilleure efficacité.

Le salut du blé dur passe par la qualité

On ne change pas une formule qui marche, l’Assemblée Générale s’est poursuivie par une intervention technique, assumée cette fois-ci par Joël Cassagne, sous-directeur de la Chambre d’Agriculture 31. Il présentait la réforme de la PAC et surtout, revenait en détail sur les conséquences d’un classement en Zones Vulnérables, avec les contraintes imposées en termes de dates de labour et de stockage des effluents. Une présentation qui n’a pas manqué de susciter de vives réactions, ainsi que de nombreux échanges entre la salle et Yvon Parayre, Président de la Chambre d’Agriculture, présent à la tribune. Fidèle des AG de la CRL, Philippe Duriava, de la société Emeric, courtier en céréales à Toulouse, a ensuite fait un tour d’horizon du marché des céréales et tenté d’en anticiper les futures évolutions. La nouveauté venait de l’intervention de Jean-Philippe Everling, directeur exécutif de la société Granit Négoce et spécialiste du blé dur, qui a détaillé de façon brillante ce marché de niche (par rapport à celui du blé tendre), bien plus complexe qu’il n’y parait. S’il n’y avait que deux choses à retenir de son exposé, c’est la nécessité de ne pas faire de rétention et de soigner la qualité de cette production, qui représente tout de même la moitié de la collecte de la CRL. « Les marchés du Maghreb devraient nous être entièrement acquis », insistait-il. « Or, nous passons à côté de certains des plus importants appels parce que nos blés durs présentent trop de mouchetures. Au-delà de 3 ou 4% de grains sales, nous sommes souvent hors cahier des charges, ou bien les sanctions sur les prix d’achat sont trop pénalisantes pour les producteurs. Si nous voulons retrouver ces marchés, il faut que nous soyons meilleurs en qualité. Et si ce n’est pas toujours facile pour les mouchetures, il y a de grosses marges de progression en termes de grains cassés. Enfin, nous avons eu des demandes sur lesquelles nos blés répondaient aux exigences de ces pays. Mais nous n’avons pas pu les honorer, faute de volumes suffisants ! Il faut absolument arrêter cette rétention à la ferme. Une fois qu’on a raté un appel comme ça, le marché est définitivement perdu et ce sont nos concurrents canadiens ou mexicains qui nous passent devant. Soyez réactifs et mettez en marché quand vos coopératives vous le demandent. »

Pour clore cette après-midi studieuse, le traditionnel repas offert par la coopérative du Lauragais a de nouveau fait carton plein, alliant gastronomie, convivialité et discussions professionnelles. Mais là aussi, était-il nécessaire de le préciser…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia