Les vins de Fronton à la croisée des chemins

Publié le 30 avril 2019

Le syndicat des vins de Fronton a tenu son assemblée générale annuelle jeudi 4 avril. L’occasion de faire le bilan de la récolte 2018 et des projets en cours. La montée en gamme et la segmentation restent les priorités.

Avec 54.814 hl revendiqués et un rendement moyen de 45.9 hl/ha, la récolte 2018 s’annonce comme une année standard pour les vins de Fronton. Les surfaces affectées – 1235 ha – restent stables et l’année 2017, où le gel avait pénalisé la vigne, est derrière. Si le vignoble garde une superficie équivalente, il évolue de façon intrinsèque : l’AOP diminue au profit de l’IGP. Témoin de ce glissement entre les deux signes de qualité, Frédéric Ribes, président du syndicat, insiste sur le fait de l’accompagner par une « nécessaire montée en gamme et une valorisation de la production par le vigneron auprès des clients ». Quant aux stocks, ils atteignent 1.7 équivalent année, un volume « confortable qui ne pose aucune difficulté tant qu’il est de qualité ».

Des retombées pour le label

Virage touristique cette fois : l’année 2018 a aussi été marquée par l’obtention du label « Vignobles et découvertes », qui fait l’objet d’un réel engouement auprès des visiteurs et des tours opérateurs. Sous ce label, dont l’image est positive, Frédéric Ribes invite chacun, et en particulier les « petits domaines » à s’emparer de l’image positive de ce label pour « faire venir du monde sur les vignobles et avoir des retombées économiques intéressantes ».

Dans un contexte changeant, « aussi bien au niveau climatique que sociétal », Frédéric Ribes rappelle que les agriculteurs sont appelés « à rendre des comptes aux citoyens qui sont aussi souvent leurs voisins ». Selon lui, la vigne est fréquemment associée à l’image des traitements phytosanitaires. Aussi, dans son rapport moral, le président du syndicat des vins de Fronton pousse les adhérents « à être vertueux et à montrer l’exemple ». Pour autant, il est convaincu que le vignoble a pris un virage. « De nombreux vignerons ont sauté le pas du bio ou de certification Haute Valeur Environnementale, appréciées des consommateurs. » Il croit profondément que ces cahiers des charges vont prochainement devenir des standards. Il s’agit donc de continuer à être moteurs, pour garder le temps d’avance.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier