Agriday passe en revue un siècle d’agriculture

Publié le 11 septembre 2016

Ils étaient bousculés mais heureux, les organisateurs du dernier Agriday, la fête de l’agriculture organisée tous les deux ans à Merville. Ce dimanche 11 septembre, en début d’après midi, Axel Tran Van faisait un premier bilan du week-end, juste après le coup de feu du repas de midi. « Alors qu’on avait quelques restes lors de la dernière édition, aujourd’hui, on a manqué de tout », sourit l’agriculteur et Président de l’association Agriday. « On a dû courir les boulangeries et commerces du coin pour pouvoir nourrir tout le monde, mais tout s’est finalement bien passé. Nous n’avons pas compté le nombre de convives. Mais avec plus de 550 œufs, offerts par la ferme de La Fourcade, cassés pour l’omelette géante, nous avons largement dépassé les 200 personnes. »

Une vraie moisson pour 2016

Si la FDSEA porte la manifestation depuis ses débuts, l’association Agriday31 qui l’organise est surtout un groupe de passionnés du machinisme. Elle compte ainsi dans ses rangs plusieurs membres qui ne sont pas agriculteurs mais des collectionneurs, fondus de machines anciennes. « Nous pouvons retracer toute l’évolution du machinisme agricole depuis l’invention du tracteur jusqu’à aujourd’hui », explique, non sans fierté, Axel Tran Van. « C’est ce qui plait aux visiteurs d’Agriday. Ils peuvent mesurer tout le chemin qui a été parcouru par l’agriculture, entre les machines rudimentaires des débuts et les techniques de pointe utilisée de nos jours. » Une démonstration qui a duré deux jours… et en dynamique, s’il vous plait. Chaque engin présenté à Agriday est en effet parfaitement restauré et fonctionnel. Tout à tour, ils étaient amenés par un membre de l’association sur les parcelles voisines pour labourer, faucher et même moissonner ! C’était la nouveauté de 2016 : des parcelles avaient été conservées sur le site pour être récoltées en direct, à raison de quelques bandes toutes les heures, par de vénérables moissonneuses. La star de cet exercice a été sans conteste une moissonneuse-lieuse Dollé de 1930. Après avoir dormi pendant des décennies dans une grange, cette mamie a repris du service grâce aux soins de Christian Simion et Jean-Daniel Drapier. Si le bois des rabatteurs a été changé, tout le reste, y compris la peinture vieille d’un siècle, est strictement d’origine !

Les citadins au rendez-vous

Il y avait la queue au bord des parcelles d’Agriday. Les baptêmes de tracteur confirmaient à nouveau l’attraction qu’exercent sur les enfants ces monstres de technologie, aux côtés desquels leurs ancêtres faisaient presque figure de modèles réduits. « Il n’y a pas que les petits qui voulaient monter dans nos tracteurs », corrige Axel Tran Van. « Leurs parents, mais aussi des adultes venus seuls ou en couple, étaient ravis de faire un tour. Devant l’affluence, nous avons même été obligés d’augmenter le nombre de tracteurs pour ne pas les faire patienter trop longtemps sous le soleil. » Des tracteurs heureusement présents en nombre suffisant grâce au soutien de concessionnaires locaux (comme Nougadère, Agri Montauban, Agricat ou DCMA), que les organisateurs tiennent à remercier. De nombreux partenaires avaient répondu présent pour faire de ce week-end un moment d’échanges entre citadins, agriculteurs, mais aussi artisans, venus présenter le travail du bois ou de la pierre. Ajoutez à cela des animations pour les enfants (structures gonflables et pataugeoire improvisée), la présence d’animaux de la ferme et une buvette qui n’a pas désempli, et vous obtenez la recette d’un rendez-vous réussi.

L’association Agriday s’est fixé comme objectif d’organiser sa manifestation tous les deux ans. « Il faut beaucoup de travail pour monter un week-end comme celui-là », conclut Axel Tran Van. « Pour ne pas épuiser les bonnes volontés, nous alternons, une année sur deux, avec une journée plus simple avec juste quelques démonstrations et un concours de labour. » Rendez-vous donc dans deux ans ou, si vous voulez aller saluer et discuter avec les membres de cette sympathique équipe, en septembre 2017 pour la « Fête des labours ».

Auteur de l’article : Sébastien Garcia