Concours Vaches Grasses : «Ça ne coûte rien d’essayer»

Publié le 10 mai 2013

Jérôme Adoue est éleveur de Blondes d’Aquitaine à Boulogne/Gesse. L’an dernier, cet exploitant naisseur-engraisseur a participé pour la 1ère fois au concours de vaches grasses de Saint Gaudens, durant les Pyrénéennes. Bien lui en a pris puisque l’unique vache qu’il a présentée a remporté un prix d’Excellence…

Un système déjà bien en place

À l’EARL de Brocaille, l’engraissement, on connaît. « Jusqu’en 1994, on faisait du veau de boucherie », explique Jérôme Adoue. « On est ensuite passé au broutard et on a commencé à engraisser pour essayer de finir au maximum nos animaux. C’est en 2000, avec la crise de la vache folle, que nous nous sommes tournés vers du broutard lourd. » Depuis près de 13 ans, l’EARL produit donc du broutard de plus de 300 kg, des génisses grasses et des vaches de réforme. L’exploitation de 110 ha, dont 60 de maïs irrigué, compte une soixantaine de mères et vend entre 15 et 20 bêtes engraissées par an. L’aliment provient de Sud-Ouest Aliment et les Adoue travaillent avec Val de Gascogne pour la partie grandes cultures. Adhérent « depuis toujours » à Synergie, Jérôme et son père vendent l’intégralité de leurs animaux à la coopérative, qui fournit également l’appui technique. « On travaille dans la plus complète confiance avec eux », précise Jérôme. « C’est à dire qu’on ne négocie même pas les prix de vente. On sait que le commercial de Synergie nous achètera les bêtes à un prix satisfaisant pour tout le monde, ça nous suffit. » C’est d’ailleurs ce dernier, Yves Soum, qui convaincra Jérôme de participer au concours de vaches grasses de Saint Gaudens. « Avec Bertrand Vincent, le technicien Chambre d’Agriculture qui nous suivait depuis des années, ils m’ont encouragé à m’inscrire », se souvient-il. « Pour eux, étant donné la conformation de plusieurs de mes vaches, il n’y avait pas grand-chose de plus à faire pour pouvoir présenter un ou plusieurs animaux qui correspondent aux critères du concours. »

Petit supplément de soins

De fait, les deux vaches que Jérôme sélectionnera avaient déjà une base solide pour entrer dans la compétition. Pour les préparer au mieux, Jérôme les a finies 2 mois de plus que les autres vaches de l’élevage, soit 7 mois au lieu de 5 habituellement. « En cultures, je fais du triticale, du pois, de l’avoine et du maïs sec, non ensilé », explique-t-il. « C’est ce qui compose ma ration de base que je complète avec du BV3, un correcteur azoté, ainsi que du foin et de la paille à volonté. Pour les deux vaches du concours, je suis juste passé sur du BV9. » Malheureusement, l’une des deux vaches ne supportait pas d’être attachée et l’éleveur a dû se résoudre à ne présenter qu’un seul animal au concours. Mais cela a suffit. La qualité de sa vache – « bien viandée » comme il le dit lui-même – a permis à Jérôme de se voir attribuer un prix d’Excellence dans la section Blonde d’Aquitaine n° 6. Une distinction bien méritée, selon les organisateurs. Jérôme y voit, lui, la récompense d’un travail effectué depuis de nombreuses années sur son élevage. « Je n’ai pas participé pour gagner ou pour le côté financier, même si je reconnais qu’Arcadie m’a acheté cette vache à un bon prix », poursuit-il. « J’y suis allé parce que je n’avais jamais participé à un concours, que celui-ci était à côté de chez nous et que c’était aussi une façon de faire connaître notre élevage. » Pari réussi pour l’EARL qui, avec 2/3 de son troupeau inscrit, mise depuis le début sur la qualité et la maîtrise de la production de la naissance à la finition.

Conquis par cette première expérience, Jérôme Adoue compte bien recommencer cette année et se présenter sur les rangs le 27 septembre prochain, au foirail de Saint Gaudens. Il a d’ores et déjà repéré quelques bêtes susceptibles de concourir. « Ceux qui engraissent déjà devraient vraiment essayer de participer », estime-t-il. « Jusqu’à trois mois avant le concours, il est encore temps de se décider si on a des animaux qui rentrent dans les critères. C’est un concours qui se passe dans une bonne ambiance, qui est bien organisé et qui a vraiment bonne réputation dans le Comminges. L’an dernier, tous les animaux ont été vendus, ce qui prouve que la demande est présente. Avec un prix de vente final qui couvre les frais supplémentaires de finition, pour moi, cela ne coûte rien d’essayer. »

Et, comme dans le cas de Jérôme Adoue, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia