Auzeville mise sur ses délégués

Publié le 24 octobre 2009.

Être délégué de classe à Auzeville, c’est du sérieux ! Six semaines après la rentrée, quarante-cinq jeunes, de la seconde au BTS, ont été élus par leurs pairs pour les représenter. Loin d’être une simple fonction honorifique, le délégué a un véritable rôle de cohésion au sein d’un établissement scolaire. Le lycée agricole d’Auzeville l’a bien compris.

Réfléchir ensemble

Le ministère de l’agriculture, en charge de l’enseignement agricole, tout comme l’Éducation Nationale, ont rendu obligatoire la formation des délégués de classe. Mais quand certains y consacrent un ou deux demi-journées, l’EPLEFPA* d’Auzeville a choisi d’un faire un moment fort de la vie scolaire. Pour preuve, la quarantaine de délégués, encadrée par 6 professeurs et CPE**, s’est retrouvée pendant 3 jours à Aspet, au village vacances du « Bois Perché ». Au menu, réflexions sur le rôle de délégué, connaissances des institutions et du fonctionnement d’un lycée agricole, techniques de base de la communication, débats sur la place de l’enseignement agricole en France ou encore conseils de classe ou d’établissement fictifs. À côté de ces temps de travaux, de nombreuses animations et activités sportives ont amené ces jeunes à davantage se connaître, pour pouvoir mieux travailler ensemble à l’avenir. Pour Sébastien Albouy, en 2ème année de BTS ACSE à Auzeville et surtout délégué national des lycéens agricoles, « il est important de se retrouver entre nous, hors du cadre de l’école, pour se donner le temps de réfléchir à la façon dont nous pouvons jouer au mieux notre rôle d’intermédiaire. »

Enjeu pédagogique

Patrick Mignon, le Directeur de l’EPLEFPA, est venu participer aux travaux du 2ème jour. Il n’y voit que des avantages : « Se rencontrer et discuter dans un contexte plus détendu que celui de l’école permet des échanges beaucoup plus animés et variés. Et de ce côté-là, ces jeunes font preuve d’une étonnante maturité. Ils ont des positions constructives plutôt que revendicatives. Leurs propositions ne visent pas à révolutionner l’éducation mais à l’améliorer, en tenant compte des réalités que nous leur présentons. C’est vraiment un moment très important dans la vie de notre établissement et une des bases de notre pédagogie. » Une pédagogie qui a cependant un coût. Depuis quelques années, les budgets alloués par l’État à la formation des délégués de classe ont été supprimés. Mais le Conseil d’Administration d’Auzeville a voté son financement sur ses fonds propres, conscient de l’impact que représente ce stage, tant auprès des jeunes concernés que pour la vie de la « Cité des Sciences Vertes » en général. Cette volonté politique semble payer. À voir la richesse et la variété des discussions, l’objectif du séjour est atteint. L’ambiance y est. La motivation aussi. Ces jeunes sont visiblement prêts à prendre cette année de responsabilités à bras-le-corps.

Ceux qui reprochent aux jeunes de ne s’intéresser à rien feraient donc bien d’aller voir ce qui se passe dans les lycées agricoles et notamment à Auzeville. Ces élèves-là savent ce qu’ils veulent, savent où ils vont, ont des projets et des idées plein la tête. Et comptent bien tout mettre en œuvre pour y faire adhérer aussi bien leurs camarades que leurs éducateurs…

S.G.
*EPLEFPA : Établissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole
**CPE : Conseiller Principal d’Éducation

Auteur de l’article : Sébastien Garcia