La Chambre d’Agriculture entre projection et exaspération

Publié le 30 novembre 2015

C’est par une minute de silence – en mémoire des victimes des attentats de Paris et de François Chibarie récemment décédé – qu’a débuté la dernière session de la Chambre d’Agriculture 31, le 20 novembre dernier.

Le premier point de la réunion a concerné les élections régionales. Le Président Yvon Parayre a fortement incité les élus présents à encourager leur entourage professionnel à aller voter. Avec la place qu’occuperont l’agriculture et l’agroalimentaire dans l’économie de la future grande région, il est en effet important que le monde agricole fasse entendre sa voix et prenne part au choix des élus qui la dirigeront. Il a en outre annoncé son engagement sur une des listes électorales régionales, en réponse à l’appel de Guy Vasseur, Président de l’APCA, qui demande aux agriculteurs de davantage s’impliquer dans les conseils municipaux ou collectivités territoriales pour porter la voix du monde agricole.

Une voix trop faible comme en témoigne, selon lui, les décisions gouvernementales sur le financement des Chambre d’Agriculture. « Comment peut-on demander aux Chambres d’augmenter leurs prestations payantes, dans un contexte de crise, et de réduire leur personnel, tout en diminuant leurs ressources financières et en ponctionnant leurs réserves ? », s’insurge-t-il. « On va en arriver à devoir emprunter pour licencier ! C’est une gestion à court terme, paradoxale et absurde. »

« Paperasserie »

Revenant sur la crise agricole en général et de l’élevage en particulier, il a regretté que les efforts consentis par les agriculteurs pour travailler mieux tout en essayant de se préserver un revenu soient sans cesse remis en cause par une réglementation toujours plus contraignante. « Nous attendons toujours la simplification administrative promise depuis des années », ajoutait-il. « Au lieu de cela, nous ne voyons arriver que de la paperasserie supplémentaire, avec un sommet de complexité atteint lors de la dernière déclaration PAC. Dans le même temps, les normes environnementales s’accumulent avec, entre autres, la directive nitrates, la redéfinition de la carte des cours d’eau et, tout récemment, le renforcement d’Écophyto alors même que le Premier ministre avait promis une pause réglementaire. » Autre motif d’exaspération, les priorités retenues pour le futur SDAGE. Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux est un outil de planification et d’orientation de la politique de l’eau dans le bassin, pour une gestion équilibrée et durable de la ressource pour les 6 ans à venir. Le SDAGE 2009-2015 arrivant à terme, le suivant est donc en cours de finalisation et s’est fixé 5 priorités. Or s’il est indiqué qu’il faudra accueillir quelques centaines de milliers de nouveaux arrivants d’ici 2020 à l’échelle du bassin Adour-Garonne, il n’y a aucune mention d’une nécessité de créer de nouvelles ressources en eau…

La session s’est achevée sur l’intervention du directeur du M.I.N. de Toulouse. Claude Sandeyront a ainsi présenté le fonctionnement du Marché d’Intérêt National, son évolution depuis ces dernières années et surtout ses projets d’avenir. Il compte notamment sur un partenariat renforcé avec la Chambre d’Agriculture pour développer une filière « Produits carnés » de proximité. Les deux structures sont actuellement en discussion sur ce thème important pour l’élevage local.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia