La FDCUMA 31 fête un de ses adhérents

Publié le 5 janvier 2014

Ambiance particulière lors de la dernière Assemblée Générale de la Fédération des CUMA de Haute-Garonne, le 18 décembre dernier à Péguilhan (canton de Boulogne/Gesse). Son directeur, Jean-Damien Laborde, a ouvert la réunion en demandant à l’assemblée un instant de recueillement pour deux grands absents de cette journée. Alain Tapiau, Président de la FDCUMA, était en effet hospitalisé en urgence dans la matinée pour un problème cardiaque et Mathieu Solle, trésorier de la structure et « hôte » de la journée, assistait à la sépulture de sa mère, décédée quelques jours plus tôt. « Toutes nos pensées vont vers eux dans ces moments difficiles », ajoutait Jean-Damien Laborde avant d’attaquer l’ordre du jour de l’Assemblée Générale. Un programme chargé puisque la matinée comprenait l’AG statutaire, des exposés et des débats internes, quand l’après-midi était consacrée à des démonstrations de matériel dans plusieurs locales. L’invité d’honneur de la journée, Luc Vermeulen, secrétaire général de la FNCuma, était en outre venu spécialement à Péguilhan pour fêter les 50 ans de la CUMA des Trois Coteaux (voir encadré).

Année stable et finances saines

Si le volume des investissements reste relativement stable depuis 5 ans (3,5 millions € pour cette année), on constate en parallèle que le nombre de matériels achetés diminue. « Les CUMA investissent dans des matériels plus chers et plus performants », explique Jean-Damien Laborde. « Le prix moyen d’un tracteur acheté par nos CUMA tourne autour de 90.000 € HT. Mais les principaux achats sont généralement des automoteurs, qui représentent 2,3 millions € d’investissement en 2013. » Malgré un résultat en négatif de 10.000 €, la structure affiche tout de même une situation financière saine. En 2014, la FDCUMA achèvera en outre le remboursement de ses plus gros emprunts et devient ainsi propriétaire de ses murs et de la majeure partie de son parc automobile, laissant augurer un prochain exercice en positif.

Prêts des CUMA en 2013

Prêts MTS 454.000 €
Prêts non bonifiés 1.222.000 €
Prêts Agilor 388.000 €

Subventions

Conseil Général 31 85 matériels pour 227.648 €
Conseil Régional 45 dossiers pour 162.695 €
JA Un dossier pour 2.700 €

L’économie au cœur des préoccupations

Après un retour sur les activités marquantes de la FDCUMA en 2013, la matinée s’est poursuivie par un exposé très détaillé sur les coûts de revient des principaux matériels d’exploitation utilisés en CUMA. Fruit d’un gros travail de Bastien Puech, animateur de la Fédération haut-garonnaise, cette présentation fait l’inventaire de tous les frais inhérents au fonctionnement et à l’entretien des tracteurs, moissonneuses, chargeurs, épandeurs, round-ballers et outils de récolte des fourrages, selon leur puissance et leur âge. Une base de données précieuse pour piloter au mieux les investissements du parc matériel de sa CUMA.

Les débats ont enfin occupé une bonne partie de l’AG statutaire, avec notamment des échanges vifs mais toujours constructifs sur l’épineuse question des provisions pour factures impayées d’adhérents. Ce problème délicat, pas si rare que cela en Haute-Garonne, méritait qu’on s’y penche pour limiter au mieux son impact sur la cohésion et les finances d’une structure. Entre solidarité des adhérents et gestion purement comptable d’une CUMA, il s’agit de trouver un juste milieu, acceptable par tous.

Après un repas des plus conviviaux, c’est encore l’économie qui était abordée lors des démonstrations, l’après-midi, des différents matériels par les concessionnaires partenaires. Une dessileuse automotrice Lucas G Autospire 120 était à l’honneur ce jour-là. Présentée pour la 1ère fois en Haute-Garonne, elle a évolué dans plusieurs exploitations des environs. Si son efficacité ne faisait aucun doute, son tarif de 110.000 € en faisait hésiter plus d’un. « Ceci dit, quand on prend en compte la revente de son matériel dédié à l’alimentation du troupeau et l’économie en temps de travail que procurent cette dessileuse et son chauffeur dédié, cette solution mérite une étude approfondie », précisait Bastien Puech. « Adapté aux exploitations du Volvestre et du Comminges, ce matériel pourrait être un atout non négligeable pour 4 ou 5 élevages relativement importants regroupés dans un rayon maximal de 15 km. »

Même si l’investissement dans une telle machine ne semble pas à l’ordre du jour, la FDCUMA a tout de même atteint son objectif de faire à nouveau réfléchir les éleveurs du département aux moyens d’améliorer leurs exploitations ou leurs conditions de travail.

 

Un demi-siècle au compteur !

C’était la première fois que la FDCUMA 31 offrait un cadeau à une de ses CUMA adhérentes. Il faut dire qu’il ne s’agissait pas de n’importe quelle CUMA…

Une partie des adhérents de la CUMA des 3 Coteaux.
Une partie des adhérents de la CUMA des 3 Coteaux.

À cheval sur les coteaux de Péguilhan, Lunax et Mondilhan, d’où elle tire son nom, la CUMA des Trois Coteaux fait figure de référence jusqu’au niveau national. Créée en 1964 par 6 agriculteurs, elle a su grandir, tant en nombre d’adhérents qu’au niveau de son parc matériel, pour compter aujourd’hui 24 membres, dont 6 en CUMA intégrale, deux hangars de 550 et 350 m² pour entreposer les engins et outils, un atelier équipé, un bureau/salle de réunion et 2 chauffeurs à plein temps, via un groupement d’employeurs.

Le secret de la réussite de cette CUMA ? « Une histoire commune des adhérents qui ont souvent grandi ensemble et ont la même vision de l’agriculture, ainsi que des règles claires, établies en commun et qui ont valeur de loi pour tous », estime son Président, Dominique Lacaze. Si la CUMA des 3 Coteaux veille à maintenir une taille raisonnable, elle n’en est pas pour autant fermée aux nouveaux adhérents. « Une CUMA peut favoriser l’installation de jeunes et nous ne leur avons jamais fermé la porte », poursuit Dominique Lacaze. « Une CUMA est aussi un acteur économique à part entière, qui peut créer de l’emploi, comme nous l’avons fait au travers du groupement d’employeurs que nous avons créé en 1998. Nous voyons enfin notre CUMA comme un soutien à plusieurs niveaux. Soutien professionnel puisqu’elle permet aux adhérents, la plupart en polyculture-élevage, de se concentrer sur leur travail et de disposer de matériel performant et fréquemment renouvelé, sans avoir à investir comme un céréalier individuel. Soutien moral aussi, avec une vraie solidarité au sein de notre groupe qui nous permet de mieux affronter les maladies et tous les petits ou grands soucis qu’on rencontre fatalement à un moment ou à un autre de sa vie. »

L’histoire et le fonctionnement de cette emblématique CUMA du Boulonnais n’ont d’ailleurs pas manqué de susciter questions et intérêts de la part des participants de l’AG de la FDCUMA 31, qui étaient invités à en visiter les installations en fin de journée. L’occasion enfin d’accrocher sur le hangar de la CUMA le cadeau de la Fédération départementale : une grande enseigne aux couleurs des 3 Coteaux, destinée à améliorer encore plus sa notoriété et à porter haut « l’esprit cumiste ».

Auteur de l’article : Sébastien Garcia