L’apprentissage en toute sécurité

Publié le 20 octobre 2013

Troisième édition de la « Journée de l’apprentissage » au FPCA (Formation Professionnelle Continue et Apprentissage) d’Auzeville. Ce moment professionnel tout autant que convivial vise à regrouper sur une seule journée le maximum possible d’entretiens réglementaires, avec un repas en commun le midi.

Faire passer les informations dans les 2 sens

Pour rappel, « l’entretien réglementaire » est une étape préalable obligatoire dans le cadre de la formation des apprentis. Les trois parties concernées (apprenti, maître d’apprentissage et coordonnateur de formation) doivent se rencontrer afin de clarifier l’aspect réglementaire de leurs relations. Il s’agit de vérifier que les conditions d’accueil et de travail de l’apprenti respectent le code du travail. C’est aussi l’occasion d’informer ce dernier de ses obligations légales et de ses droits. Jusqu’à présent, il revenait aux 6 coordinateurs de formation du FPCA de planifier ces entretiens. Ils prenaient rendez-vous avec chacun des 270 maîtres d’apprentissage, qu’ils rencontraient soit à Auzeville, soit au siège de l’entreprise. Inviter les chefs d’entreprise à venir faire cet entretien dans le cadre plus détendu de cette journée était donc le meilleur moyen d’éviter le côté trop protocolaire, mais aussi de faire échanger les professionnels entre eux et avec les formateurs. « Nous recevons autant d’informations que nous en donnons », note Vincent Labart, directeur du FPCA. « Les maîtres de stage reçoivent habituellement une visite par an de nos formateurs, ainsi que la copie des notes obtenues en cours par leurs stagiaires. Avec cette journée, on peut aller plus loin dans les échanges. Et la quarantaine de maîtres d’apprentissage venu aujourd’hui en a donc profité pour nous dire ce qu’ils pensent de la formation de ces jeunes. Il y a du positif, du « moins positif » et souvent les choses sont dites sans détour. Ça peut être déroutant au premier abord, mais je préfère cela à des non-dits ou des bruits de couloir… »

La sécurité mise en avant

Comme l’année dernière, la journée était agrémentée d’ateliers pratiques et pédagogiques à destination des jeunes, tout autant que des professionnels. Des constructeurs ou revendeurs de matériel d’aménagement paysager étaient venus présenter leurs nouveautés et les faire essayer aux professionnels, aux jeunes et à leurs formateurs. Thème récurrent de nombreux ateliers, la sécurité était particulièrement mise en avant. « Il faut démystifier la réglementation sur la sécurité », martelait ainsi Philippe Castelle, conseiller à la Prévention des Risques Professionnels de la MSA MPS, venu présenter le Document Unique aux maîtres d’apprentissage. « Évaluer les risques inhérents à son activité professionnelle et mettre en œuvre les moyens de les éviter revêt plusieurs avantages. Tout d’abord, cela permet évidemment de protéger son salarié et, à plus forte raison, le ou les stagiaires accueillis dans le cadre de l’apprentissage. Mais cela joue aussi beaucoup en termes d’image mais également sur la qualité du service technique proposé par l’entreprise. Cette démarche va au-delà de la seule fourniture d’équipements de protection individuelle (EPI). C’est une réflexion globale du fonctionnement de l’entreprise. » Si la rédaction – obligatoire depuis 2001 – de ce Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) peut sembler fastidieuse, la MSA MPS propose un accompagnement et des outils qui en facilitent grandement la réalisation. « Il suffit de nous contacter », ajoute Philippe Castelle. « Nous avons créé un logiciel gratuit qui recense tous les types de situation et les risques possibles en fonction du domaine d’activité. En 2 jours de formation, le chef d’entreprise aura tous les éléments en main pour réaliser ou améliorer son DUERP. »

Zoom sur les nouveaux animaux de compagnie

Une journée sous le signe du serpent…

C’était l’attraction du jour ! Dans une des salles de cours du FPCA d’Auzeville, d’inaccoutumés pensionnaires ont créé l’évènement lors de la Journée de l’Apprentissage. Dans un vivarium improvisé, 5 serpents et un iguane vert accueillaient les visiteurs et passaient volontiers de bras en bras. Outre le côté sensationnel de cet atelier, la direction du FPCA souhaitait surtout donner un coup de projecteur sur un secteur en plein développement, les Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) et sa filière de formation dédiée mais méconnue : le Bac Pro « Technicien-conseil vente en animalerie ».

Audrey, Anthony et Ludovic posent avec leurs serpents, devant Fabrice Ami, spécialiste des reptiles et maitre d'apprentissage.
Audrey, Anthony et Ludovic posent avec leurs serpents, devant Fabrice Ami, spécialiste des reptiles et maitre d’apprentissage.

Un secteur à gros potentiel

« Le monde des NAC est en constante évolution », annonce d’emblée Fabrice Ami, responsable du rayon animalerie du magasin Esprit Jardiland à l’Union et spécialisé dans l’aquariophilie et les reptiles. « Avec pas mal de nouveautés, surtout en reptiles et rongeurs, c’est un secteur qui attire de plus en plus de clients. Des animaleries ouvrent d’ailleurs chaque année et il y en a déjà une bonne quinzaine dans Toulouse et sa région. » Qui dit ouverture de nouveaux magasins dit obligatoirement nouvelles embauches. Pourtant le personnel formé et compétent n’est pas si facile à trouver. La faute à un manque de communication globale, selon Fabrice Ami. Les centres de formation n’informent pas assez les entreprises spécialisées et animaleries de leurs cursus et les avantages à prendre des apprentis, d’une part, mais les entreprises ne communiquent pas assez non plus sur les filières existantes pour se former aux métiers de l’animalerie. C’est bien pour cela que Fabrice Ami n’a pas hésité quand on lui a proposé d’animer un atelier NAC à Auzeville. « Ce type de journée aide tout d’abord à faire tomber quelques barrières et faire découvrir ces animaux qui ont souvent mauvaise réputation », explique-t-il. « Mais c’est surtout une occasion d’informer les jeunes et les visiteurs de l’existence de cette filière qui, j’insiste, dispose d’importants débouchés à condition d’être correctement formé. » Preuve de la méconnaissance de ce diplôme, il n’y a pas eu d’ouverture de classe « Technicien-conseil vente en animalerie » l’an dernier, faute d’inscrits. Et la promotion 2013 ne compte que 5 élèves. Lui-même issu du CFA d’Auzeville et désormais Maître d’Apprentissage, Fabrice Ami note pourtant les nombreux avantages de Bac Pro.

Une formation bardée d’atouts

« C’est un cursus en deux ans qui forme de vrais professionnels », rappelle-t-il. « L’apprentissage en entreprise apporte une dimension que n’ont pas les autres formations. Les apprentis sont, en effet, des salariés à part entière. Ils participent aux ventes, aux commandes et ont une part de responsabilité dans la bonne marche du commerce. En contrepartie, ils apprennent énormément sur les techniques de soin et les spécificités des animaux de compagnie. C’est une formation complète et passionnante. » Ce ne sont pas les 3 apprentis, présents ce jour-là pour accueillir les visiteurs, qui diront le contraire. Titulaire d’un BTS Protection de la nature et après une première expérience en Guyane, Audrey n’a ainsi pas hésité à revenir au niveau Bac Pro pour suivre cette formation spécifique aux NAC à Auzeville. Ludovic a lui travaillé pendant 3 ans en animalerie à Rodez avant de s’inscrire au Bac Pro, la meilleure façon selon lui d’être bien formé. Arrivant de Tours, Anthony a en poche un BEPA Élevage canin. Actuellement en apprentissage à Savannah, une animalerie spécialisée dans les reptiles à Saint Sulpice (81), il envisage de vivre sa passion en créant un élevage de serpents. Il faut savoir que la quasi-totalité des animaux « exotiques » vendus dans les animaleries est issue d’élevages. Si ceux-ci sont majoritairement situés dans le nord de la France, à proximité des pays d’Europe du nord où la terrariophilie est beaucoup plus développée que chez nous, le développement de ce type d’élevage dans le sud est en plein boum. Mais ce que ces 3 jeunes sont surtout venus chercher à Auzeville et spécifiquement dans ce Bac Pro, c’est le Certificat de Capacité. Véritable sésame dans les animaleries, cette attestation est obligatoire pour avoir le droit de vendre des animaux en magasin. « Les capacitaires sont très recherchés », expliquent-ils. « Avec le développement de l’activité NAC, ceux qui le possèdent peuvent postuler partout ! La formation très orientée « technique » et le certificat sont vraiment les deux gros atouts de ce Bac Pro. » Faites-le savoir…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia