« Le solaire amortit mon hangar »

Publié le 5 mai 2019


Les panneaux photovoltaïques posés depuis trois ans, chez Antoine et Christian Colombies à Baziège (31) leur donnent entière satisfaction.

« Nous avions besoin d’un nouveau hangar pour entreposer notre matériel, se souvient Antoine Colombies, l’un des deux frères associés au sein du Gaec Latchou. Le nôtre était devenu trop exigu. Deux voisins s’étaient lancés dans le photovoltaïque de la première génération et les échos qui nous arrivaient étaient positifs. Nous nous sommes donc rapprochés de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne pour étudier la question. »
Dès les premières études, les associés et les techniciens réfléchissent à un bâtiment prévu pour accueillir des panneaux solaires. Toutes les contraintes techniques sont anticipées : orientation adéquate, toiture en bac acier, structure avec report de charges de 25 kg/m², 910 m² dont 650 m² exploitables en panneaux. Même le permis de construire est déposé dans cette optique.

Faisabilité du projet

Pour garantir la qualité et la fiabilité de l’ouvrage, les travaux sont entièrement confiés à des entreprises spécialisées et locales. « Nous aurions pu faire de l’autoconstruction mais cela prend du temps et ce n’est pas notre métier. De plus, nous n’aurions pas bénéficié des garanties décennales, ce qui pourrait être préjudiciable en cas de problème. Au regard de l’enjeu financier, nous ne nous y sommes pas risqués. »
Le hangar sort de terre en avril 2015. Les deux associés se lancent rapidement dans la seconde étape : étudier la faisabilité d’équiper le hangar de panneaux photovoltaïques. « Chaque projet fait l’objet d’une pré-étude de faisabilité détaillée, pour estimer les frais de raccordement, le prix de la centrale en fonction de sa puissance et, bien sûr, le tarif de rachat de l’électricité », détaille Geneviève Gomez-Crosa, conseillère énergie la chambre d’agriculture de Haute-Garonne. « Nous avons déposé, auprès d’Enedis, la proposition technique et financière (PTF), rédigée par un organisme agréé. Trois mois plus tard, Enedis nous communiquait le montant définitif du raccordement électrique, fixé dans notre cas à 17 000 euros », se souvient Antoine Colombies. « Aujourd’hui, Enedis accorde une subvention équivalente à 40 % du prix pour le raccordement sur l’espace public. En cas d’accord, l’entreprise s’engage aussi sur le prix de rachat pendant 20 ans », complète Geneviève Gomez-Crosa.

Actuellement, ce tarif s’élève à 11,19 €/kWh. Connaître au préalable ces paramètres rassure les porteurs de projets qui savent ainsi où ils vont. Et c’est le cas pour les deux frères Colombies qui se sont lancés : le hangar a été financé par un crédit sur 15 ans dont l’annuité s’élève à 10 000 €. L’installation photovoltaïque sera payée pendant 10 ans grâce à une annuité de 12 500 €. Le montant annuel des remboursements de l’ensemble s’élève donc à 22 500 €, financé en grande partie par la production d’électricité, revendue pour un total de 18 000 € en 2018. Une bonne surprise pour l’agriculteur, car les estimations initiales avaient plutôt minoré la production, et donc le revenu généré.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier