Quel outil pour travailler le sol de ses vignes ?

Publié le 4 novembre 2012

Dans les vignes du frontonnais, la pratique de l’enherbement de l’inter-rang, qui se met peu à peu en place, se double souvent d’un retour au travail du sol. Pour accompagner cette technique et comparer les résultats des différents types d’outils, les Chambres d’Agriculture de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne avaient convié les viticulteurs à une démonstration de matériel, le 25 octobre dernier. C’est Pierre Espagnet et sa famille qui recevaient les visiteurs, au GAEC des Jouaninels à Fronton.

Joindre l’économique au technique

Les dernières années sèches ont engendré des stress hydriques parfois importants sur les vignes et donc des diminutions de vigueur pénalisant les rendements. C’est souvent ce premier point qui amène certains viticulteurs à (re)venir vers le travail du sol. L’objectif est de favoriser leur aération, la pénétration des eaux de pluie et la rétention de l’humidité du sol.

Pour aider au choix de l’outillage le plus économique tout en restant adapté aux besoins du viticulteur, l’Institut Français de la Vigne et du Vin a mené des essais sur la consommation en gasoil selon la profondeur de travail, l’humidité du sol, la vitesse d’avancement ou encore le régime moteur utilisé. Marion Houlès, conseillère Chambre d’Agriculture 31, en a présenté les résultats, en préambule des démonstrations de matériel. Il en ressort, en résumé, que la vitesse de travail augmente la consommation instantanée, mais que le débit de chantier permet finalement de consommer moins. La profondeur de travail est également un facteur très important de surconsommation (+ 50 %). Davantage que l’humidité du sol qui, en revanche, est déterminante pour l’efficacité du travail. Enfin, le régime moteur est le moyen le plus efficace de réduire la consommation : le couple à bas régime compte pour la souplesse de travail et les économies.

À chaque saison son outil

Les mises en situation d’outils sur une parcelle du GAEC ont permis à la soixantaine d’agriculteurs qui s’étaient déplacés parfois de loin, d’observer le travail réalisé par la dizaine d’outils exposés. Beaucoup de constructeurs et/ou concessionnaires avaient répondu présent. On notait plusieurs catégories de matériel d’entretien du sol pour l’inter-rangs, les outils rotatifs, à dents rigides, à dents vibrantes, à bêches ou à disques (dérivés des covercrops grandes cultures). Ces catégories peuvent être complémentaires. En début de saison, les besoins ne sont pas les mêmes que lors de l’entretien estival. Mais il est difficile d’acheter plusieurs outils. En général, on notera que les disques présentent une polyvalence correcte, de même que les outils à dents rigides, que l’on équipe ou non d’ailettes  de désherbage. Mais les démonstrations ont bien montré que le choix dépend de nombreux critères et qu’aucun matériel ne peut être écarté ou imposé d’office. En parallèle, Mathieu Pessato, conseiller Viticulture à la Chambre d’Agriculture 82 et 31, tout comme les constructeurs, s’étaient mis à la disposition des visiteurs pour discuter stratégies d’équipement, fertilité des types de sols, érosion, polyvalence des outils et, bien sûr, avantages et inconvénients de chaque outil.

Une météo clémente, le café et les friandises offerts par les caisses locales du Crédit Agricole et du Crédit Mutuel terminaient d’assurer la réussite de la 1ère démonstration de ce genre dans le frontonnais. Une expérience assurément à renouveler, tant elle permet de mieux appréhender son renouvellement de matériel, dans une réflexion plus globale des besoins de son exploitation.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia