La SAFER renforce son ancrage local

Publié le 9 juin 2010

La mutualisation offre de nombreux avantages. La SAFER GHL, qui couvre 4 départements (Ariège, Gers, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées), le sait bien. Toutefois, l’ancrage territorial et la proximité sont 2 valeurs à ne pas négliger. C’est pourquoi Laurent Forest, Président du Comité Technique Départemental SAFER pour la Haute-Garonne a inauguré, le 1er juin dernier, la première Journée Départementale SAFER, à Grenade.

Communiquer plus largement

« Lors de l’Assemblée Générale annuelle de la SAFER GHL, seuls les administrateurs des 4 départements participent », explique Laurent Forest. « Nous avons voulu cette journée comme un rendez-vous plus local et plus ouvert à tous les partenaires du monde rural, voire à des personnes que nous n’avons pas l’habitude de côtoyer dans nos fonctions. » De fait, la liste des invités était large. Étaient ainsi présents des présidents des commissions cantonales SAFER, des représentants d’organisations syndicales, des enseignants de lycées agricoles, mais aussi des élus locaux, des représentants de collectivités territoriales et même des notaires. Cette assemblée très variée a donc fait connaissance avec le service SAFER de Haute-Garonne, présenté par son directeur, Christian Roussel. Ce dernier a profité de l’occasion pour faire un tour d’horizon du marché foncier départemental et de l’activité de son service pour l’année 2009. Autre différence avec une AG SAFER, la majeure partie de cette après-midi a été consacrée à un débat sur le thème : « Installations agricoles en périurbain et politiques territoriales ». C’est suite à deux témoignages sur des projets locaux que la journée a pris tout son sens.

Développement tous azimuts

C’est d’abord avec une très grande attention que la cinquantaine de participants a écouté Stéphane Sansonetto raconter son parcours. Ce jeune agriculteur, installé à Cornebarrieu en 2009, n’est pas un inconnu pour nos lecteurs, puisqu’un article lui a été consacré dans notre édition du 15 janvier dernier. Sur 17 ha, il cultive des céréales bio, qu’il transforme en farine ou encore en pâtes. Épaulé par la SAFER dans sa recherche de terres, il a tenu à témoigner de la difficulté de s’installer en zone périurbaine et de porter un projet qui sort des schémas habituels. Il a en effet choisi de commercialiser sa production via le réseau des AMAP, puis en vente directe sur l’exploitation, avec le réseau Bienvenue à la Ferme. À l’issue de son exposé, le jeune agriculteur a été soumis à un feu nourri de questions, sur la rentabilité et la viabilité de son projet, ou encore sur les évolutions possibles de sa structure. Très pointu techniquement et assumant parfaitement ses choix économiques, Stéphane Sansonetto répondait point par point à toutes les interrogations d’une assistance visiblement très intéressée par les spécificités de son entreprise.

Puis c’était au tour de Rémi André, Maire de Grenade et Président de la communauté de communes « Save et Garonne », de décrire le projet Valterra (VAlorisation du TERRitoire Agricole). C’est un projet de développement économique et durable de la communauté de communes, qui vise à développer économiquement son territoire, en s’appuyant sur l’agriculture. En gestation depuis 2 ans, Valterra prévoit la création d’une zone de 160 hectares à Merville, dédiée au maraîchage bio ; le développement d’une industrie verte (valorisation de productions agricoles végétales et méthanisation) et enfin la création d’un pôle équin. Là encore, l’exposé a entraîné de nombreuses questions et échanges quant à la prise en compte de l’agriculture locale ou sur la concertation entre les différents acteurs et utilisateurs de l’espace rural. Bien sûr, le projet reste encore à mûrir mais les bases d’une discussion équilibrée sont maintenant posées.

Michel Baylac, Président de la SAFER GHL, ne cachait pas sa satisfaction en clôturant cette première journée départementale : « Notre objectif premier est d’arriver à obtenir l’adhésion de toutes les franges d’un territoire, pour le faire évoluer harmonieusement, pour le bénéfice de tous, agriculteurs ou non. Le succès de cette journée est un encouragement pour nous et nous conforte dans notre mission de défendre une agriculture forte mais intégrée à son environnement. » Pour une première du genre, cette rencontre départementale SAFER a rempli ses objectifs. Et même s’il regrette que trop peu de Présidents cantonaux se soient déplacés, Laurent Forest reste positif : « Cette journée est vraiment le moment idéal pour échanger avec nos partenaires sur des thématiques très locales. Je suis sûr que nous pouvons faire avancer les choses avec ce type d’initiative et que les absents d’aujourd’hui ne rateront pas la prochaine rencontre, que l’on compte bien renouveler chaque année. »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia