La gasconne, star du concours de Saint-Gaudens 2016

Publié le 14 mars 2016

Depuis le début du concours de bovins de boucherie du Comminges, la Fédération des ACVA du Comminges, qui organise l’évènement en partenariat avec la Chambre d’Agriculture 31, s’est toujours efforcée d’améliorer chaque année sa formule, pour le rendre toujours plus attractif et convivial. Après avoir ajouté à la mouture initiale, une vente aux enchères, un concours de veaux, un repas des éleveurs, etc., les organisateurs ont décidé de mettre une race à l’honneur à chacune des éditions. « L’objectif de cette opération est de toujours mieux communiquer sur les qualités bouchères des animaux élevés dans le Comminges », explique Éric Dinnat, éleveur et co-organisateur du concours. « Nous avons choisi la Gasconne pour débuter. C’est une race à petit effectif, mais emblématique de notre région. Avec un outil de commercialisation axé sur le Label Rouge, elle nous a semblé être un bon choix pour montrer que l’engraissement peut être rentable et faire vivre de petites exploitations sur le piémont et la montagne. »

La race sera mise en avant sur les supports de communication et tout au long de la journée, avec un emplacement privilégié au milieu du Foirail de St Gaudens. Trois sections spéciales seront ainsi ajoutées au concours : Bœufs gras Label Rouge, Vaches et génisses Label Rouge et Gasconnes Hors label. La meilleure bête de chaque section sera ensuite vendue aux enchères, aux côtés des autres animaux primés du concours. Enfin, le repas proposé aux visiteurs sera bien entendu à base de viande de Gasconne.

« Le groupe Gascon nous a également proposé d’ajouter une animation », ajoute Yves Salles, Président de la Fédération des ACVA du Comminges. « Au moment de l’apéritif du midi, la Confrérie du Bœuf Gascon va introniser un à trois acteurs de la filière élevage du Comminges, pour les sensibiliser à cette race locale, que nous aimerions d’ailleurs voir mieux représentée dans notre concours à l’avenir. »

Retenez donc la date. Ce 15 septembre prochain a toutes les chances de vous réserver des surprises et promet d’être à nouveau une belle fête.

 

Ludovic Calvet, la passion de la Gasconne
Avec la mise à l’honneur de la race gasconne au concours de bovins de boucherie du Comminges 2016, le Groupe Gascon ne pouvait trouver plus qualifié pour le représenter que Ludovic Calvet. Cet éleveur de Montastruc de Salies participe en effet au concours depuis des années, à titre personnel. C’est donc en terrain connu qu’il portera les couleurs d’une race qu’il affectionne tout particulièrement.

Une race faite pour la montagne

« Mon père élevait déjà des gasconnes, il y a 40 ans », explique-t-il. « Mais pour des raisons économiques propres à l’époque, il a arrêté l’engraissement pour faire du broutard. Quand je me suis installé sur l’exploitation familiale, j’ai décidé de recommencer. Et je ne le regrette pas une seconde. J’adore « faire ma cuisine » pour que mes animaux sortent comme il faut, tout en trouvant le meilleur équilibre entre l’économique et le qualitatif. » Première commune située en zone de montagne, Montastruc est un environnement idéal pour la gasconne, qui se plait dans les milieux escarpés. Ludovic Calvet apprécie également beaucoup la rusticité et la facilité de la race. D’ailleurs, confronté à un problème de places dans ses bâtiments, plusieurs de ses mâles passent toute l’année à l’extérieur depuis deux ans. Sans aucun problème, assure-t-il, du moment qu’ils trouvent des bois et haies pour s’abriter pendant les plus mauvais jours.

Ludovic Calvet (à droite) prépare le concours de St Gaudens avec les partenaires de l'évènement. De g. à dr.: Eric Dinnat et Yves Salles (ACVA), Sébastien Suspène (CDA31), Eric Barnay (abattoir de St Gaudens et Jean-Pierre Gajan (groupe gascon)
Ludovic Calvet (à droite) prépare le concours de St Gaudens avec les partenaires de l’évènement. De g. à dr.: Eric Dinnat et Yves Salles (ACVA), Sébastien Suspène (CDA31), Eric Barnay (abattoir de St Gaudens et Jean-Pierre Gajan (groupe gascon).

Tout en circuit court !

Pour nourrir ses 110 mères, ses 120 bœufs et sa cinquantaine de génisses, Ludovic Calvet a fait le choix du « tout maison ». Toute l’alimentation est produite sur l’exploitation. « Y compris la protéine », insiste-t-il. « Pour avoir une ration équilibrée sans devoir complémenter mes animaux, je sème de la fève et du lupin, que je mélange à du triticale et du maïs. » Ce mode de production, sous label et garanti sans OGM, a été sa meilleure carte pour trouver son déboucher. De fait, Ludovic Calvet commercialise tous ses animaux en direct, auprès de deux bouchers des environs. L’un lui prend une bête par semaine et l’autre, une tous les 15 jours. « Quand elles sont bien engraissées, les gasconnes ont une viande à la couleur très reconnaissable, avec un persillé et un grain exceptionnels », poursuit-il. « C’est pourquoi je suis heureux que la race soit mise en avant cette année. Nous espérons ainsi mieux faire connaître ces qualités aux bouchers. »

Des concours pour s’améliorer

Cette année, l’éleveur va inscrire, comme d’habitude, deux ou trois de ses meilleurs animaux au concours de St Gaudens. La seule différence est qu’il va en préparer autant pour compléter, si besoin, l’effectif des gasconnes présentes ce jour-là. « Il y a normalement 3 ou 4 gasconnes inscrites à chaque édition », précise-t-il. « Mais avec la mise à l’honneur de la race, cette année, il devrait y en avoir une quinzaine. Autant être prêt… » Les bêtes retenues ont déjà été identifiées et sont à l’engraissement depuis 6 semaines. Une routine pour l’éleveur qui essaie de participer à 3 ou 4 concours, chaque année. Encore faut-il avoir suffisamment d’animaux bien conformés. « Pour un naisseur, ce n’est pas automatique », reconnaît-il. « La finition est un métier difficile, si l’on vise l’excellence. En plus de l’alimentation, il faut arriver à maîtriser la génétique, ce qui n’a rien d’évident. C’est bien pour cela que j’aime aller me mesurer aux autres éleveurs dans les concours. Cela permet de se juger et se comparer aux meilleurs. Et souvent, on se rend compte qu’on a encore du travail. Mais à force, on s’améliore et on arrive à faire quelque chose de plus que correct. »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia