Foin : séchage en grange inauguré au lycée

Publié le 27 juillet 2018

L’exploitation du lycée agricole de Saint-Gaudens a rentré son premier foin en vrac, inaugurant ainsi son installation de séchage en grange.

Alors que la fenaison battait son plein dans le département, Éric Deboeuf, responsable de l’exploitation agricole rattachée au lycée de Saint-Gaudens, a le sourire : cette année, le foin devrait être de qualité. Pourtant, avec le contexte climatique perturbé du mois de mai, la récolte des 10 premiers ha (sur 80 ha à faucher) n’annonçait rien  de bon. Fin juin, la suite de la récolte promet une qualité supérieure. L’herbe coupée sur 30 ha va inaugurer le bâtiment de stockage équipé de cellules de séchage en grange. Fraîchement terminées, elles affichent une capacité totale de 200 tonnes de matière sèche. Ramassé à l’autochargeuse, le foin est disposé au fur et à mesure de la récolte dans l’une des deux cellules au moyen d’une griffe. Une répartition en couches homogènes de deux mètres de haut garantit un ultime séchage dénué de fermentation : « Le secret réside en trouver le juste milieu entre tasser un peu mais pas trop », avoue Éric Deboeuf.
Le bâtiment se veut autonome sur le plan énergétique : des panneaux thermovoltaïques installés sur le pan sud du toit du bâtiment produisent de l’électricité, qui sera revendue, et de la chaleur, pour sécher le fourrage. Cette chaleur accumulée dans le double plafond est alors injectée dans le fourrage par un ventilateur placé sous  les caillebotis. Alors que la température extérieure affiche 30°C et un taux d’humidité de 35% en ce premier jour d’utilisation, la température de l’air soufflé s’élève à 37°C et l’hygrométrie, à 24%.

Eric Deboeuf se félicite de récolter un foin de meilleure qualité, avec moins de pertes de feuilles au champ et une couleur plus verte.
Eric Deboeuf se félicite de récolter un foin de meilleure qualité, avec moins de pertes de feuilles au champ et une couleur plus verte.

Meilleure qualité

Si la technique de fauche et de fanage est identique, l’herbe subit un à deux passages de faneuse en moins. Le fourrage peut être rentré au bout de trois voire deux jours. Outre le fait de gagner du temps de main-d’oeuvre, la technique permet de s’affranchir quelque peu du contexte climatique et d’envisager la fenaison à la moindre fenêtre météo de trois jours de beau temps consécutifs. Le responsable de l’exploitation agricole estime ainsi pouvoir démarrer quand les éleveurs voisins  ensilent.
De plus, « moins d’actions mécaniques et un temps passé au soleil limité contribuent à adoucir le traitement du fourrage, pour en préserver  les qualités », assure Éric Deboeuf. Ce foin de meilleure qualité, destiné exclusivement au troupeau laitier, devrait améliorer la qualité du lait, tout en autorisant à diminuer la quantité de concentrés achetée. Avec le séchage en grange, l’exploitation de Saint-Médard vise l’autonomie alimentaire.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier