L’État investit 5 milliards d’euros pour moderniser l’agriculture

Publié le 6 décembre 2018

Le volet agricole du Grand plan d’investissement (GPI) national se voit doté de 5 milliards d’euros sur 5 ans (2018-2022), dont 2,2 milliards sur des dispositifs déjà en place. Olivier Allain, éleveur breton et coordinateur des États généraux de l’alimentation, en est l’ambassadeur. Son tour des régions l’a conduit mardi 20 novembre à Toulouse pour une présentation à 120 opérateurs économiques d’Occitanie.
Conformément à l’engagement du Président de la République, le GPI plan quinquennal ambitionne d’« accompagner des réformes les mieux à même d’augmenter quantitativement et qualitativement le potentiel économique de la France ». Il s’élève à 57  milliards d’euros, dont 5 sont consacrés à l’agriculture. Olivier Allain présente cette « deuxième promesse de campagne d’Emmanuel Macron relative à l’agriculture » comme « l’un des principaux instruments de la transformation des secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt et du bois, de la pêche et de l’aquaculture ». Ce GPI agricole doit permettre la mise en
œuvre de projets concrets dans les territoires d’après les plans de filière stratégiques élaborés par les interprofessions. Semer aujourd’hui Olivier Allain voit dans ce prolongement des États généraux de l’alimentation « une opportunité d’améliorer la réponse de ces secteurs aux attentes du consommateur et du citoyen, par une évolution profonde des pratiques, des modes et processus de production, de l’offre de produits, mais aussi un regain en compétitivité ». Il réaffirme qu’« aucune transformation ambitieuse ne peut réussir sans investissement significatif ».

Pascal Augier, Directeur régional de l’alimentation, l’agriculture et la forêt, pose dans la discussion que « l’agriculture est un secteur d’avenir, car il offre une solution à tout » : alimentation, emploi (premier secteur en Occitanie avec 165.000 emplois), biocarburant, aménagement du territoire,… Pour faciliter l’installation et le renouvellement des générations, l’innovation doit être encouragée dans ce secteur à fort enjeu économique. C’est pourquoi le volet agricole du grand plan d’investissement ne se substitue pas à l’engagement des acteurs économiques pris dans le cadre des plans de filières. Il soutient des initiatives pour atteindre d’ici cinq ans des objectifs qualifiés d’« ambitieux » en termes de performance économique, environnementale, sociale et sanitaire. Trois axes majeurs sont privilégiés : la transformation de l’amont agricole et forestier ; l’amélioration de la compétitivité de l’aval ; l’innovation et la structuration des filières. Récolter demain Le GPI propose des outils complémentaires et mieux coordonnés, qui faciliteront cette transformation et maximiseront l’effet levier des financements publics. S’appuyant sur des dispositifs déjà existants, il ne mobilise néanmoins que 2.8 milliards d’euros supplémentaires sur les 5 milliards affichés. Différents outils ont été choisis : fonds de garantie, offres de prêts sans garantie ; apports en fonds propres ; subventions ciblées ; avances remboursables… L’objectif est de faciliter l’accès des entreprises agricoles aux financements, en particulier bancaires, et accélérer l’effort d’investissement pour retrouver de la compétitivité en amont. Plus concrètement, parmi les 19 mesures, deux dispositifs sont mis en place pour répondre aux besoins d’investissement des exploitations agricoles :

  • la création d’un fonds de garantie, dont la gestion sera confiée au Fonds européen d’investissement (FEI). Dès janvier 2019, il permettra de garantir les prêts aux exploitations agricoles afin de faciliter leur octroi par les banques et d’obtenir des conditions plus avantageuses, tout en sécurisant l’exploitant agricole en cas de défaillance en évitant d’hypothéquer les biens personnels. Les banques habilitées à commercialiser des prêts s’appuyant sur cette garantie seront sélectionnées après appel à candidature.
  • le plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) : mis en œuvre en région dans le cadre d’appels à projets régionaux, il permet d’accompagner les investissements en accordant des subventions financées par l’État, les Régions, les Agences de l’eau, le Feader et le cas échéant d’autres financeurs nationaux. Il ciblera en priorité les projets de transformation globaux des systèmes de production et accompagnera les investissements les plus transformants, dans un objectif d’amélioration de la performance économique, environnementale, sanitaire et sociale des entreprises. Les outils seront opérationnels début 2019. L’ensemble des appels à projets est détaillé sur le site du ministère de l’agriculture et de l’alimentation*

http://agriculture.gouv.fr/volet-agricole-du-gpiles-appels-projets-nationaux-en-cours2

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier