Influenza aviaire : la filière mobilisée

Publié le 2 décembre 2016

Après deux cas sur des canards sauvages en Pas-de-Calais et Haute-Savoie, un nouveau cas d’influenza aviaire a été confirmé par le Ministère de l’Agriculture, le 1er décembre 2016. Il s’agit d’un foyer H5N8 hautement pathogène dans un élevage d’Almayrac, dans le Tarn.

Une filière préparée et réactive

Pourtant situé dans une commune non classée à risque particulier, ce cas a pu être détecté très vite grâce au système de surveillance renforcée mis en place ces derniers mois. Les mesures de gestion et de protection ont été immédiatement déployées sur place. Les canards de l’exploitation concernée ont été abattus et une zone de protection de 3 km, ainsi qu’une zone de surveillance de 10 km, ont été établies autour de l’élevage. Les enquêtes épidémiologiques habituelles ont également été lancées. « Les professionnels sont aujourd’hui bien préparés à la gestion de cette situation, suite à l’épisode d’Influenza aviaire qu’ils ont traversé depuis un an », précise un communiqué du CIFOG*. « Ils ont l’expérience et disposent des procédures nécessaires, en particulier à travers les nouvelles mesures de biosécurité destinées à protéger les élevages. »

Retour à un risque maladie « élevé » sur tout le territoire

Alors que la France allait recouvrer son statut « indemne » le 03 décembre, ce nouveau foyer d’influenza aviaire, la dynamique de propagation du virus et l’évolution rapide de la situation sanitaire en France et dans plusieurs pays d’Europe ont conduit le ministère de l’Agriculture à relever le niveau de risque à « élevé » sur l’ensemble du territoire national. Ce classement entraîne la mise en place de mesures de protection renforcées dans tout le pays, à savoir :

  • l’obligation de confinement ou de pose de filets permettant d’empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles (sauf dérogation précisée par arrêté) et toutes les basses-cours (sans dérogation possible)
  • l’interdiction de tout rassemblement de volailles vivantes, en particulier des marchés de volailles vivantes. Les rassemblements peuvent avoir lieu sous dérogation, si notamment des dispositions sont mises en œuvre pour éviter tout risque de contamination par les oiseaux sauvages d’eau (oiseaux de la faune sauvage susceptibles d’être infectés par l’influenza aviaire) et entre volailles issues de différents élevages.
  • l’interdiction de lâchers de gibiers à plume sur tout le territoire national. Les lâchers de faisans et de perdrix peuvent être, eux, autorisés sous certaines conditions, tout comme l’utilisation des appelants.

Plusieurs pays sont touchés

Ce nouvel épisode d’Influenza H5N8 touche plus de 12 pays en Europe, depuis fin octobre. Sept de ces pays (dont la France aujourd’hui) ont déclaré des cas à la fois dans l’avifaune et dans des élevages domestiques. Quatre ont déclaré des cas dans l’avifaune uniquement et un uniquement dans des élevages domestiques. Une épizootie IAHP touche également les pays d’Asie du sud-est (Corée du sud et Japon).

Les professionnels français de la filière sont mobilisés mais rassurants face à ce cas qui reste isolé. Toutes les mesures et procédures ont été mises en place, en coordination avec les services de l’État pour surveiller et protéger les élevages. Les abattages qui ont pu avoir lieu (Gers Hautes-Pyrénées, Lot et Garonne) ont été réalisés de manière préventive, suite au cas déclaré du Tarn.

Le ministère de l’agriculture insiste enfin sur le fait que si ce virus, véhiculé par les oiseaux sauvages, est agressif pour les oiseaux, il est toutefois sans danger pour l’Homme. Il n’est, en effet, pas transmissible à l’homme par la consommation de viande et plus généralement de tout produit alimentaire. De plus, aucun cas humain lié au virus H5N8 n’a été signalé dans le monde à ce jour.

* Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras

Auteur de l’article : Sébastien Garcia