Dernière AG pour la SAFER GHL

Publié le 5 juin 2016

« C’est la fin d’une grande étape de la vie de notre SAFER. » C’est par ces mots que Michel Baylac, son Président, débutait l’Assemblée Générale de la SAFER Gascogne Haut-Languedoc (GHL), le 2 juin 2016 à Labège. Il s’agissait de la dernière AG de la structure en tant que GHL, qui couvre les départements de Hautes-Pyrénées, Gers, Ariège et Haute-Garonne. De fait, au 1er avril 2017, les trois SAFER intervenant sur le territoire de la grande région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées (LRMP) auront fusionné. Après un retour sur l’exercice 2015 satisfaisant, fruit d’une activité très intense, Michel Baylac et ses homologues de la SAFALT* et de la SAFER Languedoc-Roussillon ont profité de la journée pour se tourner vers leur devenir commun.

55 ans d’activité au service du foncier agricole

Avant de se lancer dans cette nouvelle aventure commune, Michel Baylac et Henri de Ferluc, directeur de la SAFER GHL, ont  retracé les temps forts de la structure, fondée en 1961. « Nées des grandes lois d’orientation agricoles, dans le sillage de la toute jeune politique agricole commune européenne, les SAFER sont avant tout une histoire d’hommes, de terres et de projets », déclarait le Président. « Des grands hommes d’État, comme De Gaulle, Edgard Pisani ou encore Michel Debatisse, aux leaders régionaux, comme le fondateur de la GHL, M. Debarrat et ses successeurs, en passant par les salariés et membres des Comités Techniques SAFER, jusqu’aux acteurs au sens large du monde agricole, une même idée les animait et nous anime toujours. Celle que l’évolution de l’agriculture passe par une double volonté politique de structurer et organiser le foncier. »

Revenant sur les mutations des terroirs agricoles de la SAFER GHL, Michel Baylac a insisté sur l’esprit de service qui sous-tend chaque projet mené par la SAFER, malgré les évolutions de ses missions et de ses moyens. « L’installation, encore et toujours, est l’âme même de notre activité », rappelait-il. « Nous l’accompagnons sous de nombreuses formes : achat direct, fermages, baux SAFER, location temporaire, etc. Si l’installation est au cœur de notre métier, la SAFER agit également, depuis des générations, à consolider et structurer des projets agricoles. Qu’ils concernent une transmission familiale, une reconversion, une diversification ou qu’ils touchent au développement économique d’un territoire rural ou à la préservation du patrimoine, l’accompagnement des porteurs de projet a toujours été la priorité de la SAFER. »

Henri de Ferluc, lui, s’est penché sur les statistiques historiques de la SAFER GHL, depuis sa création… avec quelques surprises pour l’auditoire. Cette dernière a ainsi traité, depuis 1964, 310.000 ha auprès de 40.000 attributaires. Si le rythme fluctue fortement d’une année sur l’autre, il apparaît néanmoins que les niveaux des années 2000, situés autour des 5.000 ha/an, se situent tendanciellement à un palier inférieur aux 30 années antérieures. Les prix du foncier n’ont cessé de fluctuer au cours des années, avec des cycles de hausses puis de baisses. Mais si les valeurs en monnaie courante suivent une tendance haussière, ramenées en valeur constante (hors inflation), les années 70 ressortent avec un prix relatif encore bien supérieur à celui d’aujourd’hui !

Démonstration par l’exemple

Quoi de mieux, pour illustrer les défis relevés au cours de la vie de la SAFER GHL, que de faire témoigner des porteurs de projet de leur expérience ? Quatre témoins sont donc venus raconter leur histoire. Tout d’abord, Pascal Le Houelleur, Directeur de Pyrenia Hautes-Pyrénées, a revenu sur le dossier du parcellaire d’activités aéroportuaire de Tarbes-Lourdes-Pyrénées. Franck Puau, du service Maîtrise d’ouvrage de la DREAL, a relaté la restructuration du parcellaire agricole en périphérie de l’élargissement de la RN124, au niveau de Gimont. Une restructuration à l’amiable qui a suscité l’étonnement puis les félicitations du Préfet devant l’absence exceptionnelle de tout recours au tribunal administratif. Sur le dispositif de portage du foncier, c’est le cas de l’installation d’un jeune agriculteur, Benjamin Asna, représenté ce jour-là par son père, qui était présenté à l’assemblée. Enfin, le Maire de Mazères-Ariège, Louis Marette, a rappelé comment l’aide de la SAFER a été déterminante dans le succès du Domaine des oiseaux, né de la conversion de carrières en un projet environnemental qui attire aujourd’hui 18.000 visiteurs par an.

(de g. à dr;) Hakima Bechoua, Jean-Louis Chauzy, Dominique Barrau, Michel Baylac, Dominique Granier et Jean-Louis Cazaubon
(de g. à dr;) Hakima Bechoua, Jean-Louis Chauzy, Dominique Barrau, Michel Baylac, Dominique Granier et Jean-Louis Cazaubon

Régionalisation et proximité

La future SAFER régionale sera celle qui devra composer avec le plus grand nombre de départements. « À 13 départements, il va nous falloir bâtir un nouveau modèle de SAFER, sur la base d’organisation performante et de cohésion interne forte », annonçait Michel Baylac lors de la table ronde finale. Celle-ci réunissait Dominique Barrau et Dominique Granier, respectivement Présidents de la SAFALT et de la SAFER Languedoc-Roussillon, Jean-Louis Chauzy, Président du CESER** LRMP, Jean-Louis Cazaubon, Vice-Président du Conseil Régional LRMP et Hakima Bechoua, Commissaire du Gouvernement Adjointe qui représentait la DRAAF. Tous ont insisté sur l’importance de l’anticipation, devant les défis qui attendent la SAFER régionale. Hausse de la démographie et étalement urbain non maîtrisé qui caractérise la région, création de ressources en eau, projets ferroviaires et routiers, etc., les négociations qui attendent les responsables de la SAFER promettent d’être nombreuses et ardues. « Nous n’avons pas attendu pour commencer à faire converger les trajectoires de nos trois SAFER au sein d’une nouvelle et unique SAFER », concluait Michel Baylac. « La régionalisation va paradoxalement nous obliger à avoir un échelon local encore plus performant. Nous œuvrons donc à harmoniser les méthodes de travail de nos différents Comités Techniques Départementaux. Dès l’année prochaine, nous réunirons trois fois par an un comité territorial des 13 Présidents de CTD pour poursuivre, en parfaite cohérence, nos missions dans le prolongement de nos histoires et expertises respectives. »

* Aveyron, Lot, Tarn, Tarn et Garonne

Auteur de l’article : Sébastien Garcia

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