Il faut commencer l’engraissement aujourd’hui !

Publié le 5 mars 2011

Pour la 3ème année consécutive, le concours/vente de bovins de boucherie, organisé par la Fédération des ACVA du Comminges, se tiendra à Saint Gaudens en septembre prochain. Pour son Président Yves Salles, éleveur à Saint Marcet, la participation à cet évènement doit se préparer dès aujourd’hui.

Finition exemplaire pour débouchés à saisir

« Pour ce concours de vaches grasses, on ne peut pas se contenter d’un engraissement de 4 mois, comme on le fait parfois ici », estime Yves Salles. « Les acheteurs qui se déplacent sont à la recherche d’un produit d’excellente qualité et d’une conformation exemplaire. Pour y parvenir, il faut prévoir aux environ de 6 mois d’engraissement. Autant dire qu’il ne faut pas tarder à s’y mettre… »

Avec 66 animaux présentés l’an passé, le concours avait déjà fait la preuve du savoir-faire de nombreux éleveurs du Comminges, en matière de finition. Pour cette 3ème édition, les organisateurs visent désormais la quantité, en plus de cette qualité remarquée. « Certains acheteurs, comme les grandes surfaces, peuvent acheter de 20 à 30 bêtes d’une même race ou d’une même catégorie d’un seul coup », précise Yves Salles. « Pour attirer ces acheteurs et les faire revenir les années suivantes, il faudrait que nous puissions présenter entre 120 et 150 bêtes. » Avis aux amateurs, il y a de la place pour tout le monde…

Instaurer une « culture du gras »

L’engraissement n’est pas le point fort de notre secteur, davantage tourné vers les marchés d’export de broutards maigres à destination de l’Italie ou de l’Espagne. Pourtant, finir ses animaux est loin d’être une aberration, dans une région comme la nôtre. « Lors d’une formation VIVEA sur le coût de l’alimentation animale, les calculs qui nous ont été présentés montrent bien que, même avec des céréales chères comme on a actuellement, les plus-values sont meilleures avec l’engraissement qu’avec la vente des céréales », témoigne Yves Salles. « Il est donc faux de croire que la finition coûte cher, surtout avec la dominante polyculture-élevage de notre secteur qui permet de produire nos propres aliments. Et c’est encore plus faux dans des contextes de crise comme celle que l’on connaît en ce moment en viande bovine où, si on ne finit pas ses bêtes, on ne gagne quasiment rien… » Les organisateurs du concours aimeraient donc voir s’installer une vraie culture du gras dans le Comminges. Et attirer ainsi de nouveaux clients. « Pour le moment, on a majoritairement affaire à des négociants », termine Yves Salles. « Pérenniser ce concours et développer l’engraissement nous permettrait de faire venir plus régulièrement de gros acheteurs et, pourquoi pas, les inciter à terme à se rendre directement dans nos exploitations. »

L’idée vous tente ? Alors n’hésitez pas à vous renseigner auprès de la Fédération des ACVA ou de Christophe Martelet, de la Chambre d’Agriculture 31 (06.71.47.81.23)

Auteur de l’article : Sébastien Garcia