Finir ses bêtes : pourquoi pas vous ?

Publié le 25 juin 2011

Le prochain concours/vente de bovins de boucherie « Bœuf gras du Comminges », organisé par la Fédération des ACVA du Comminges en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, se tiendra à Saint Gaudens le 16 septembre prochain. Après le succès des deux précédentes éditions, qui ont vu participer respectivement 40 puis 66 animaux, les organisateurs espèrent atteindre la centaine de bovins gras pour donner une vraie dimension à cette manifestation publique, unique dans le département. Nous sommes allés à la rencontre de 2 éleveurs qui ont concouru l’an passé, pour recueillir leur témoignage sur cette expérience.

TUP : Qu’est-ce qui vous a amenés à participer au concours, l’an dernier ?

Gérard Baron, éleveur de Blondes d’Aquitaine à Montégut-Bourjac : L’envie de mieux vendre mes animaux, avant tout. Et ça a marché au-delà de mes espérances ! Je n’ai présenté qu’une bête, la seule qui me paraissait apte à concourir. Elle a remporté le 1er prix en catégorie Naisseur. Je l’ai vendue avec 1 € de plus que d’habitude (35 francs contre 28).

Éric Dinnat, éleveur de Charolaises à Terrebasse : Même chose pour moi. Je cherchais une meilleure valorisation de mes animaux. J’ai présenté 2 vaches qui ont terminé 2ème et 4ème. Elles ont été vendues à 30 francs en moyenne.

TUP : Que représente le surcoût lié à l’engraissement poussé au final ?

Gérard Baron : J’ai prolongé l’engraissement de 2 mois pour la « candidate ». À raison de 2,50 €/jours en autoconsommation, la préparer pour le concours m’aura coûté 150 € de supplément d’alimentation. Ma vache pesant 550 kg à la vente, cela représente une valorisation de 550 €. Au final, je gagne 300 € sur ma bête.

Éric Dinnat : Il y a un surcoût mais il est compensé par le prix de vente. D’ailleurs, certaines grosses structures se sont bien fait une spécialité d’acheter du maigre dans la région et de les finir. Si ces engraisseurs gagnent leur vie malgré le prix d’achat du maigre, la marge du maquignon et quelquefois, le coût d’un salarié, c’est que l’intérêt économique et les plus-values sont bien là…

Éric Dinnat (à droite) et Sébastien Suspène, technicien Viande de la Chambre d'Agriculture.
Éric Dinnat (à droite) et Sébastien Suspène, technicien Viande de la Chambre d’Agriculture.

TUP : Quels conseils donneriez-vous aux éleveurs qui hésitent encore ?

Éric Dinnat : Qu’il faut foncer ! Finir correctement une bête n’est pas difficile et le jeu en vaut la chandelle, à condition de les garder le temps nécessaire à une bonne finition. Sans compter que finir ses bêtes permet de mieux apprécier la génétique de son troupeau.

Gérard Baron : Attention à ne pas confondre vaches grosse et vache bien conformée ! Les animaux qui participent à ce concours ne sont pas forcément énormes, la preuve avec ma vache de l’an passé. Ici, on vise la qualité d’une vache bouchère et non le nombre de kg sur la balance. Donc si vous avez une ou plusieurs bêtes qui ont une bonne conformation, n’hésitez pas. Et surtout, ne pas hésiter à bien finir les bêtes. Les kg/carcasses se gagnent sur la fin de l’engraissement.

TUP : Pour vous, que représente ce concours ?

Éric Dinnat : Si le concours s’installe dans le paysage du Comminges, c’est toute une filière qui en bénéficiera, avec les débouchés qui en découleront. Son but est de mieux nous équiper pour se réapproprier des marchés qui nous échappent, comme celui de Toulouse.

Gérard Baron : Je fais de l’engraissement depuis toujours. Pour moi, ce concours est un moyen de mettre le pied à l’étrier d’éleveurs qui n’ont pas encore tenté l’aventure. Ils ont pourtant tout à y gagner.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia