L’agroéquipement, une filière qui recrute

Publié le 5 mai 2020

L’agroéquipement est une filière qui recrute. On pourrait donc se dire que les formations concernées ne doivent pas manquer de candidats. Pas si sûr. Exemple au CFPPA de Ondes.

Au CFPPA de Ondes, l’agroéquipement est véritablement inscrit dans l’ADN de l’établissement. C’est sur ces terres qu’une école régionale d’agriculture voyait en effet le jour en 1906. À cette époque, les outils étaient encore attelés à des animaux. Il fallait donc accompagner les agriculteurs dans l’ère de la mécanisation. L’établissement évoluera au fil des années. Mais l’agroéquipement sera toujours présent, que ce soit dans les formations diplômantes ou courtes.

Des emplois et peu de candidats

Une filière qui propose toute une diversité de métiers: conducteurs d’engin agricole, responsable d’atelier, mécanicien agricole, technico-commercial, démonstrateur-commercial, etc. L’offre de formations à Ondes est donc à cette image, avec un certificat de professionnalisation conducteur de travaux en ETA, un BTS Génie des équipement agricoles (en apprentissage
et contrat de professionnalisation), un BP agroéquipement, un certificat de spécialisation Tracteurs et machinismes agricoles (CS TMA) ou encore un BPREA option maraîchage et grandes cultures.

Pour autant, toutes les places ne sont pas pourvues. Quand on fait un point sur le recrutement, on remarque en effet que le CS TMA ne compte que 4 candidats (sur 12) ; seuls 3 élèves (sur 12) sont également inscrits pour le certificat de professionnalisation conducteur de travaux en ETA. « C’est vrai que pour les BTS, il y a un peu plus de monde. C’est un bac +2, c’est juste après le baccalauréat, c’est une voie plus traditionnelle. La difficulté, ce sont les formations pour adultes, hors parcours scolaire », reconnaît Hasnia Benaissa, chargée de recrutement au sein du CFPPA de Ondes.

Des apprenants assurés d’avoir un emploi

Pourtant, la filière recrute activement et ne manque pas de le faire savoir. Chez les industriels, par exemple, les effectifs ont augmenté de 2,1% en 2018 ; ils devaient augmenter de 2,3% en 2019. « En France, 4000 emplois sont non pourvus faute de candidats, sur une quinzaine de métiers différents », précise encore Hasnia Benaissa.

Lorsque des apprenants sont diplômés, force est de constater que les recruteurs n’hésitent pas à les séduire. « Nos stagiaires ne connaissent pas le chômage quand ils sont ici. Ils sont déjà tous embauchés. Les entreprises essaient de les débaucher avant même qu’ils aient terminé leurs formations », confirme-t-elle aussi.

Beaucoup d’opportunités

Des portes ouvertes virtuelles – confinement oblige – seront organisées lors le 7 mai. Des interventions sont également régulièrement proposées dans les établissements d’enseignement agricole. Mais comment attirer les élèves? Quels arguments utiliser ?

« C’est un métier qui amène beaucoup de richesses en terme de savoir-faire, c’est un métier manuel. On peut s’orienter vers l’agroéquipement si on est un peu habile de ses mains. Mais les tâches sont variées. On peut débuter mécanicien, puis passer chef d’atelier, tout comme travailler dans une exploitation agricole ou une concession. Il y a une très forte demande », indique Frédéric Schwaller, adjoint à la direction du CFPPA de Ondes. L’appel est en tout cas lancé.

Aurélien Tournier

Cet article est initialement paru dans notre édition papier du 14 février 2020. Elle a été mise à jour ce 5 mai 2020 (mention des portes ouvertes virtuelles).

Auteur de l’article : Aurélien Tournier

Journaliste.