Récoltes 2010 : un petit goût d’optimisme…

Publié le 26 août 2010

Le moral remonte un peu chez les céréaliers de Haute-Garonne. À l’inverse de l’an passé, les rendements de cet été sont meilleurs chez nous que dans le nord de la France. L’annonce des récoltes en baisse des pays d’Europe Centrale (Ukraine, Russie) et la parité €/$ qui joue en faveur de la compétitivité de nos céréales, produisent déjà leurs premiers effets, avec des cours qui remontent depuis une dizaine de jours.

Le Trait d’Union Paysan a contacté les trois principales coopératives du département pour faire un point sur l’état des récoltes en Haute-Garonne. Les chiffres ci-contre sont des moyennes départementales et sont donnés à titre indicatif, les moissons n’étant pas tout à fait terminées.

« Si les pluies de mai ont parfois couché le colza, on peut dire qu’elles ont littéralement sauvé les blés », explique Olivier Rouméguère, ingénieur à la Chambre d’Agriculture 31. En effet, les rendements moyens sont bons et il n’est pas rare d’observer 65 qx en blé dur et 75 en blé tendre. La qualité est au rendez-vous. Les PS sont bons, voire très bons selon Marc Reymond d’Arterris, qui qualifie 2010 d’année record en la matière. Un bémol toutefois concernant le taux de protéine, globalement en retrait. « Beaucoup d’agriculteurs n’ont pas anticipé les rendements », estime Bruno Gasparini, d’Euralis Coopéval. « Ils ont donc sous-estimé les besoins en azote. » Selon des échos entendus sur le terrain, certains exploitants démoralisés par la crise économique et le poids des charges ont même carrément fait l’impasse sur le dernier apport. Si quelques problèmes de mouchetures et de mitadinage ont été constatés ça et là, le phénomène a été globalement bien contenu.

Le colza et le pois connaissent une année moyenne. Pour André Abadie, de la CRL, les intempéries et surtout la neige ont causé de gros écarts suivant les zones les plus touchées. « En pois, les secteurs qui ont vu leurs cultures écrasées sous la neige n’ont pas excédé les 20 qx de rendement, alors que du côté de Verfeil, on a des zones qui dépassent les 40 qx. Même chose avec le colza, dont les rendements varient du simple au double (20 à 40 qx). » Quelques problèmes sanitaires, avec des attaques de phoma qui ont pénalisé les rendements de colza, ont enfin été constatés dans certains secteurs du Lauragais.

L’orge s’en tire avec de bons rendements, cette année, même si les surfaces ont diminué par rapport aux années précédentes.

Si les bons rendements et la remontée des cours redonnent un coup de fouet au moral des exploitants, l’ambiance n’est pas exempte d’une certaine fébrilité. La méfiance est de mise pour des agriculteurs échaudés par le contrecoup de l’envolée de 2007. Dans leur ensemble, les coopératives recommandent à leurs adhérents de bien calculer leurs coûts de revient afin de déterminer leur prix de vente optimal. Comme personne ne peut prévoir ce que sera le marché, les 3 coopératives conseillent la prudence. En bref, éviter de tout jouer sur un coup de dés, entre tout stocker ou tout vendre d’un coup. Chacune d’elles propose plusieurs solutions de commercialisation. A chacun de faire un « panachage » selon ses besoins de trésorerie ou son goût du risque…

Arterris CRL Euralis Coopéval

Blé Dur

50 à 55 qx 50 à 55 qx 50 à 55 qx

Blé Tendre

57 à 60 qx

55 à 65 qx

55 à 60 qx

Orge

60 à 65 qx

60 qx

Colza

30 qx

30 à 35 qx

32 qx

Pois

35 qx

30 à 45 qx

35 à 40 qx

Auteur de l’article : Sébastien Garcia