TCS : un test grandeur nature

Publié le 21 octobre 2010

Beaucoup de monde pour cette première expérience de comparaison de différents outils de semis direct en conditions réelles, ce 15 octobre, à Montgazin (31), sur l’exploitation d’Yvon et François Parayre. Près de 200 personnes ont répondu à l’invitation de l’Association Occitane de Conservation des Sols (AOC Sols), organisateur de l’évènement, et sont venues voir évoluer les semoirs d’une dizaine de constructeurs. Chacun d’entre eux a effectué un aller/retour dans une parcelle de chaumes de tournesol qui n’avait reçu aucune intervention mécanique depuis la récolte. L’originalité de cette démonstration résidait dans le suivi qui sera fait de cette implantation. En effet, la culture sera suivie, évaluée et notée à tous les stades de développement (levée, tallage, épis/m2…), afin de mesurer l’influence du semis sur le comportement des céréales et les résultats obtenus par type de semoir.

Un concept innovant

Vue l’affluence tout au long de la demi-journée, la formule a fait mouche. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance pour une manifestation qui succédait à quelques grands rendez-vous du Machinisme comme Innov-Agri ou, plus proche, Mécasol. Mais Bernard Huntz et Jean-Luc Vergé, les conseillers machinisme des Chambres d’Agriculture de Haute-Garonne et de l’Aude, ont su convaincre les constructeurs de l’intérêt de ce concept. « La meilleure preuve est le nombre et la nouveauté des matériels en démonstration », note Jean-Luc Vergé. « Si nous avons vu du matériel déjà connu, nous avons été surpris de voir plusieurs constructeurs présenter des innovations jamais (ou rarement) vues dans la région. Par exemple, le brésilien Semeato a fait tourner un semoir pneumatique type accord de 4m50, monté sur trémie et distribution d’origine Amazone. C’est un modèle développé spécialement pour l’Europe et qui arrivait juste d’Innov-Agri. Kuhn a amené son dernier modèle, quant aux Aitchinson, Sola et Väderstad, c’est très rare d’en voir par chez nous. » Si les constructeurs ont apprécié de pouvoir se mesurer à leurs collègues et concurrents, les visiteurs y ont aussi largement trouvé leur compte.

Par des agriculteurs pour des agriculteurs…

Venus toute la région, agriculteurs, techniciens ou conseillers agricoles ont suivi attentivement le travail des différents semoirs. Après chaque passage, nombreux étaient ceux qui allaient gratter le sol pour observer et évaluer la profondeur d’enfouissement et la régularité du semis sur ces sols encombrés de chaumes et donc relativement difficiles à travailler. « Nous attendions une centaine de personnes, nous en avons eu le double », poursuit Jean-Luc Vergé. « Si ce type de journée plait, c’est parce qu’elle a été pensée par les agriculteurs de l’AOC Sols. Bernard Huntz et moi-même leur apportons un appui technique. Mais il y a une réelle volonté des membres de l’association de développer eux-mêmes ce groupement et de le porter auprès de leurs collègues. Tous se sont retroussés les manches, au point que certains ont à peine eu le temps d’aller voir les semoirs, trop accaparés par la logistique de l’organisation. »

Les suites de cette journée suivent ce principe de communication entre agriculteurs. Chaque visiteur, constructeurs compris, a volontiers laissé son adresse internet à l’entrée de la manifestation pour recevoir, par mail, les résultats et observations menées par les membres de l’AOC Sols sur ces parcelles. Une façon pour ces derniers de créer un réseau de partage et d’échanges d’expérience sur ces techniques qui concilient efficacité, économies, préservation des sols et lutte contre l’érosion. Une façon de donner enfin aux TCS les lettres de noblesse qu’elles méritent.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia