Un contexte porteur pour les semences hybrides

Publié le 8 décembre 2013

Malgré une année aux conditions climatiques défavorables, l’AG des producteurs de semences et de légumes de la coopérative Arterris qui s’est déroulée le 19 novembre était marquée par l’optimisme, au vu d’un contexte porteur en semences, notamment hybrides. En effet, de nombreux facteurs sont favorables au développement de la filière : croissance des besoins alimentaires mondiaux, développement des marchés des semences en Europe de l’Est, et des niveaux de stocks faibles chez les semenciers. L’investissement de longue date de la coopérative dans la promotion et le développement de la production de semences se révèle donc un choix stratégique pertinent.

Razès Hybride, vitrine du développement de la filière maïs semence

Les 20 ans de Razès Hybride, outil industriel de production de semences créé par KWS et Arterris, étaient l’occasion de retracer le développement exemplaire de la filière maïs semence. En 1993, dans un contexte morose pour l’agriculture, suite à une année 1992 marquée par l’évolution de la PAC et la mise en jachère d’une part importante des terres agricoles, créer cette usine était un véritable pari, mais également une belle opportunité d’apporter de la valeur ajoutée sur le territoire.

Mettant en commun leurs ressources et leurs expertises, les producteurs audois et l’entreprise allemande KWS ont conçu l’usine, située à Alzonne, pour traiter 900 ha de maïs semence. Accompagnant le développement vigoureux de KWS en maïs semence, l’usine a été agrandie pour atteindre sa capacité actuelle de 3.000 ha.

Cette belle aventure ne s’est pas déroulée sans heurts : rapidement après la création de l’usine, la tendance a tourné à la délocalisation de la production de semences vers l’Europe centrale. Heureusement pour les producteurs français, la sécheresse de 2003, entraînant une récolte catastrophique en Europe centrale, a mis en lumière les limites de ces pays pour la production de semences. Le savoir-faire des producteurs français et la sécurisation de la production, liée à un climat favorable et à des investissements importants dans l’irrigation, sont donc revenus sur le devant de la scène.

En 20 ans, ce sont finalement 12 millions de doses qui ont été produites à Alzonne. Poursuivant son développement, le site sera équipé en 2014 d’une chaudière de 6 MW permettant de valoriser les rafles et de baisser de 40% la consommation de gaz de l’usine.

Parallèlement, l’usine de production de semences Arterris de Castelnaudary verra sa capacité de séchage augmenter de 1.200 ha, soit un investissement de 6,5 millions d’euros.

De belles perspectives malgré une année difficile

Ces investissements coïncident avec des objectifs de développement des surfaces à court terme, notamment + 1.200 ha en maïs semence, + 300 ha pour le colza semence, + 200 ha en tournesol semence et enfin, + 100 ha pour le légume sec emblématique du territoire de la coopérative : le haricot lingot. Ces belles perspectives font cependant suite à une année marquée par un climat très défavorable pour la majorité des productions. D’où l’intérêt, comme l’ont fait remarquer les dirigeants de la coopérative, d’une caisse de péréquation, comme celle qui existe pour le maïs semence. Celle-ci permet en effet de compenser la perte de revenue liée à de mauvaises récoltes, assurant ainsi la pérennité d’une production stratégique du point de vue de la création de valeur ajoutée sur le territoire.

Esther Laurens (Terres d’Ariège)

 

Les chiffres clés de l’activité semences du groupe Arterris - Sud Céréales

  • 1er multiplicateur de semences en France (en surfaces) ; ­ 1.000 agriculteurs multiplicateurs ;
  • ­ 20.000 ha de multiplication sur 10 départements et trois régions (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côtes d’Azur) ;
  • ­ 70.000 tonnes de semences certifiées ; ­
  • 180 employés ETP ;
  • ­ 8 usines.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia