Avec le tournesol, mettez de l’or dans vos rotations : 10 bonnes raisons d’en cultiver

Claire Martin-Monjaret – Terres Inovia

Plante largement médiatisée, le tournesol bénéficie d’une image très positive auprès du grand public. Au-delà de ses qualités esthétiques dans le paysage, découvrons les atouts technico-économiques du tournesol qui en font une culture durable et compétitive à introduire et/ou maintenir dans les systèmes de cultures.

Une culture qui répond aux enjeux sociaux et sociétaux

1. Une culture économe en temps pour l’agriculteur

Son itinéraire cultural nécessite peu d’interventions même s’il faut soigner certains points techniques comme le choix variétal, l’implantation et le désherbage pour valoriser au mieux le potentiel des variétés. De la préparation du sol à la récolte la culture ne nécessite que 7 à 8 passages. La présence du tournesol sur une exploitation permet ainsi de répartir la charge de travail, grâce à son calendrier de travail complémentaire à celui des céréales d’hiver.

2. Des débouchés assurés contribuant à l’autonomie protéique  

Les débouchés du tournesol sont diversifiés et valorisent l’huile (pour usage alimentaire et industrielle) et les protéines contenues dans la graine. Parmi les filières innovantes citons la filière des biocarburants à bas GES (Gaz à Effet de Serre), l’oléochimie avec des protéines concentrées ou la production de tourteaux HighPro (haute teneur en protéines).

Sur le marché des graines oléagineuses et des huiles la demande est soutenue, comme en témoignent les 10 millions de tonnes d’huiles végétales consommées en Europe, soit 20% de plus que sa production. Avec ses 2 millions d’hectares (dont 35% de tournesol), la France est le premier producteur européen de graines oléagineuses. Le tournesol représente 25% de l’huile brute produite sur le territoire et constitue la 1ère huile consommée par les ménages français.

N’oublions pas non plus que les tourteaux de tournesol sont une source de matière riche en protéines et qu’ils contribuent à réduire le déficit protéique européen. Dans certaines unités de trituration, leur valeur nutritionnelle peut être améliorée par le décorticage.

Une culture aux atouts agro-économiques biens réels

3. Une culture pilier de la compétitivité des exploitations 

Le tournesol s’intègre à des systèmes de production variés, disposant ou non de l’irrigation, valorisant les dérobées pour des systèmes 3 cultures en 2 ans… Si le potentiel du tournesol est élevé en sols profonds, c’est aussi une des rares espèces d’été dont la rusticité est adaptée à des sols plus contraints.

Le tournesol est également très bien adapté à l’agriculture biologique. Il demande peu d’intrants, est adapté au désherbage mécanique et la génétique offre des solutions face au complexe parasitaire. Des coûts de production modérés, une valorisation intéressante et une faible variation des rendements en font une culture de choix en bio.

4. Une offre variétale qui bénéficiée du progrès génétique et permet à la culture de s’adapter à toutes les situations

Le tournesol bénéficie d’un progrès génétique important depuis plus de trente ans et la recherche est toujours dynamique que ce soit pour étoffer les groupes de précocité ou faire progresser les tolérances aux maladies. Il existe ainsi une offre variétale adaptée à chaque contexte sanitaire et pédoclimatique prenant en compte des critères multiples : précocité, gestion des flores difficiles, mildiou, verticillium, phomopsis, sclérotinia, orobanche cumana… Le choix variétal devient donc une étape clé pour la réussite du tournesol.

5. Une culture rentable mobilisant une trésorerie limitée 

La culture du tournesol mobilise peu de trésorerie et les immobilisations financières dues aux charges opérationnelles sont de courte durée, entre avril et septembre. 

Son cycle court permet donc un retour sur investissement rapide. Les charges opérationnelles sont maîtrisées et peu volatiles, variant en moyenne entre 300 et 450 €/ha. La fertilisation minérale peut être soumise à une forte volatilité interannuelle, ce qui est le cas actuellement. Le tournesol nécessitant peu d’engrais azotés par rapport à d’autres espèces, il présente une faible variabilité de ces charges et donc une stabilité des marges. 

6. Un précédent aux multiples atouts  

Le tournesol est une tête de rotation à cycle court, qui occupe le sol peu de temps, il libère le sol tôt en laissant de faibles quantités de résidus. Lors de sa récolte, les sols sont le plus souvent secs, le risque de tassement est alors fortement réduit. 

Le tournesol offre ainsi des conditions optimales d’implantation aux céréales d’hiver, en non labour superficiel ou en semis direct ou à un couvert hivernal. Son système racinaire pivotant contribue à la bonne structure du sol. L’effet bénéfique d’un précédent tournesol se traduit par une hausse moyenne de rendement de 15 % du blé qui suit, par rapport à un blé de blé. Il permet également d’insérer des couverts végétaux dans une interculture longue avant son implantation. 

7. Une culture candidate pour la diversification des systèmes dans certains bassins 

Dans les bassins où il est peu présent, le tournesol peut être une culture de diversification compétitive qui permet d’allonger les rotations tout en apportant une rentabilité aux exploitations. C’est en effet une culture de choix dans les rotations céréalières qui ne réclame pas de matériel spécifique hormis l’adaptation des plateaux sur la moissonneuse et permet d’améliorer la maîtrise du désherbage dans la rotation. 

L’introduction de cette cuture d’été facilite la lutte contre certaines flores hivernales notamment les graminées (vulpin, ray-grass) et assure une rupture du cycle des maladies des céréales (fusariose, piétin).

Une culture aux performances environnementales 

8. Une espèce peu gourmande en intrants

Le tournesol répond aux enjeux de réduction de l’usage des produits phytosanitaires par un faible IFT (Fréquence de Traitements Phytosanitaires), grâce à des moyens de lutte sanitaire essentiellement génétiques et une adaptation au désherbage mécanique et mixte. 

Le tournesol est peu gourmand en élément fertilisant, ce qui en fait une des cultures les moins émettrices de GES (faible apport d’engrais de synthèse) permettant une excellente valorisation en biocarburants à bas GES (Gaz à Effet de Serre).

9. Une culture robuste quel que soit la contrainte hydrique

Face aux enjeux du changement climatiques, et aux sécheresses estivales qui se répètent, le tournesol possède une bonne capacité de tolérance au stress hydrique. Il peut être considéré comme l’une des cultures d’été les plus robustes, supportant le mieux les conditions sèches, même en sol superficiel. 

Son alimentation optimale en eau requiert de disposer d’environ 420 mm sur l’ensemble du cycle, fournis par les pluies et la réserve en eau du sol. L’apparition d’une sécheresse modérée pendant la phase végétative induit un endurcissement du tournesol qui lui permet de mieux tolérer des stress hydriques ultérieures et de bien valoriser les pluies de fin de cycle.

En irrigué, cette culture est une opportunité car elle valorise très bien de faibles quantités d’eau, un atout lorsque la ressource en eau est limitée sur l’exploitation. 

Grâce à des besoins en eau précoces dans le cycle, il est possible de maintenir une irrigation optimale du tournesol même avec une interdiction d’irrigation avancée.

10. Une plante mellifère majeure pour les apiculteurs

Source importante de nectar, fort apprécié par les pollinisateurs dont les abeilles, le tournesol contribue à la production de miel. 

En offrant une ressource alimentaire abondante au cœur de l’été, le tournesol participe à la biodiversité.

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Auteur de l’article : Rédaction Tup 31