Semences : le Sud-Ouest toujours en pole-position

Publié le 25 janvier 2016

Le début d’année marque généralement l’heure des bilans. Le GNIS Sud-Ouest s’est prêté à l’exercice le 19 janvier dernier, lors de sa conférence de presse régionale annuelle. Pour l’occasion, Gérard Crouau, Délégué régional, avait invité Delphine Guey, responsable des Affaires publiques et Presse du GNIS, à venir compléter les résultats locaux de la campagne 2014/2015, par une présentation du contexte national et des grands enjeux 2016 de la filière française des semences.

Rester une terre d’innovation variétale

Avec son terroir aux conditions pédoclimatiques favorables, la région GNIS Sud-Ouest (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Aquitaine) regroupe à elle seule un tiers des agriculteurs-multiplicateurs français. Et pour la première fois, la barre des 100.000 hectares de surfaces de production de semences a été franchie sur la région. « C’est le résultat du savoir-faire reconnu et plébiscité des hommes et femmes qui œuvrent dans ce réseau d’acteurs impliqués et performants, allant des TPE aux grandes multinationales », insiste Gérard Crouau. « Ce n’est pas un hasard sur les plus importants semenciers sont implantés dans le Sud-Ouest, et notamment en Midi-Pyrénées.

Campagne 2014 – 2015

Surface de production de semences (ha) Nombre de multiplicateurs
France Sud-Ouest France Sud-Ouest
Betteraves et chicorées 4 333 2 764 64% 978 731 75%
Céréales à paille 167 372 18 222 11% 7 741 1 154 15%
Fourragères et gazon 33 961 3 913 12% 3 255 484 15%
Lin et chanvre 12 216 14 0% 923 2 0%
Maïs et sorgho 98 290 60 037 61% 5 480 3 351 61%
Oléagineux 33 305 18 645 56% 3 711 2 004 54%
Potagères et florales 20 353 4 680 23% 2 775 690 25%
Protéagineux 8 412 420 5% 713 44 6%
Total 378 241 108 693 29% 25 576 8 460 33%

La région Sud-Ouest se démarque notamment par la grande diversité des espèces multipliées et leur placement au niveau national (cf. tableau ci-dessus). Une biodiversité et une qualité des productions qu’il est essentiel, selon le délégué régional, de faire connaitre et de préserver. Alors que se discutait, le même jour, la Loi Biodiversité au Sénat et que la Commission Européenne planche sur la directive 2001/18 sur les nouvelles techniques (voir page nationale), les représentants de la filière des semences et plants ne cachent pas leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’innovation variétale. « Il y a une grande incompréhension du grand public sur ce que nous faisons », reconnaît Delphine Guey. « Que des questions se posent, c’est tout ce qu’il y a de plus normal et nous nous devons d’y répondre. Mais la désinformation et l’emballement médiatique prennent le pas sur le fait scientifique, avec le risque grandissant que les politiques prennent des décisions basées sur des peurs non fondées. » La communication est donc un enjeu de première importance pour l’interprofession, qui va intensifier ses actions d’information vers le grand public, les professionnels mais également la presse. Tout au long de l’année, le GNIS organisera ainsi des événements comme la Semaine du Jardinage ou encore les Journées Biodiversité.

Des semences potagères discrètes mais performantes

On a tendance à les oublier mais les potagères représentent une part non négligeable des semences multipliées dans le Sud-Ouest. C’est pour cela que Régis Boisseau, adjoint au délégué régional GNIS, est revenu plus en détail sur cette production qui occupe tout de même 5.500 ha sur cette zone et 20% de la production nationale. « Les semences potagères sont une production délicate à mener », précise-t-il. « Elle nécessite beaucoup de technicité, du matériel spécifique (irrigation, séchage, serres…) et un suivi parcellaire très pointu. Mais cela n’empêche pas que la France soit le 1er pays producteur de ces semences en Europe et le 2ème exportateur mondial, derrière les Pays-Bas. » La performance de ce secteur tient en outre des process industriels de préparation des graines développés chez nous. De fait, les semences potagères demandent un gros travail de traitement chimique et mécanique, dont les entreprises françaises se sont fait une spécialité, pour permettre un taux de germination de très haut niveau.

Du côté de la multiplication, les professionnels se sont regroupés sous la bannière du GNIS pour mettre en place un système de cartographie numérique pour éviter tout croisement entre espèces potagères. Chaque producteur va indiquer, via internet, ses variétés et l’emplacement des parcelles où il compte les multiplier. Le logiciel national va alors détecter toutes les situations à risque de contamination croisée. Le réseau va ensuite organiser des réunions sur le terrain, avec les multiplicateurs, pour modifier au besoin les assolements, afin de garantir la pureté des semences produites. Ce système est d’ailleurs en cours d’expérimentation pour l’étendre à certaines grandes cultures (blés et colza).

« Ce système est unique au monde », conclut Gérard Crouau. « Il marque bien la volonté des acteurs de la filière de rester à la pointe de la technologie pour fournir aux agriculteurs français mais aussi étrangers, des semences de haute qualité. Il faut tout faire pour préserver ce niveau d’excellence qui nous est envié partout dans le monde. »

 

Semences 2014/2015 en chiffres

  • Chiffre d’affaires : 3,28 milliards €
  • 1er exportateur mondial avec environ 1,6 Mrd € de vente
  • Balance commerciale record de 841 millions €
  • Les semences représentent un tiers des exportations agricoles nationales
  • 19.000 agriculteurs multiplicateurs
  • 73 entreprises de sélection, dont 53 sont des PME ou ETI.
  • 244 entreprises de production
  • 8.200 distributeurs
  • 490.000 agriculteurs utilisateurs
  • 15.000 emplois générés

 

Auteur de l’article : Sébastien Garcia

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