Colza – Tenez compte la croissance du colza pour évaluer la nuisibilité du charançon du bourgeon terminal

Quentin Lambert -Terres Inovia

Depuis 2021, Terres Inovia propose un outil d’aide à la décision sur le déclenchement de la protection du charançon du bourgeon terminal. En effet, le risque est réduit sur un colza suffisamment développé et poussant au cours de l’automne. Ainsi, la prise en compte de l’état de développement du colza et de sa dynamique de croissance sont déterminants dans le déclenchement d’une éventuelle protection. Avant toute intervention, il convient donc d’évaluer la robustesse du colza au moment où le charançon du bourgeon terminal fait son apparition dans les parcelles. Terres Inovia fait le point.

La combinaison de l’état agronomique avec la présence du ravageur permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider de l’intérêt d’une application d’insecticide. la présence du ravageur dans la cuvette jaune n’est pas le seul indicateur à prendre en compte.

La règle de décision proposée par Terres Inovia intègre maintenant un risque agronomique qui devra être évalué en cours de campagne par plusieurs indicateurs.  L’évaluation de ce risque s’appuie sur des observations simples à réaliser au champ au moment de la prise de décision, début novembre. La biomasse des colzas, la longueur des pivots, le risque de faim d’azote (couleur plus ou moins rougeâtre des plantes) et la zone géographique sont les principaux critères pris en compte dans l’outil.  

le charançon du bourgeon terminal (CBT) 
Les adultes
de charançon du bourgeon terminal (CBT) (Ceutorhynchus picitarsis) mesurent entre 2,5 et 3,7 mm. Ils ont le corps noir et brillant, avec une pilosité courte clairsemée, des taches latérales roussâtre entre le thorax et l’abdomen, et des taches dorsales blanchâtres. L’extrémité des pattes est rousse.
Les adultes, très discrets, pondent dans les pétioles à l’automne. Les larves peuvent passer dans le cœur des plantes au stade rosette et détruire le bourgeon terminal. Au printemps, les plantes ont alors un aspect buissonnant, sans hampe principale.

La lutte contre ce ravageur vise les adultes avant le début des pontes car une fois les pontes effectuées, il n’y a plus aucun moyen de gestion des larves.

Evaluez la « robustesse de votre colza » pour valider l’intérêt d’une protection insecticide.

Etape 1 : Evaluer le niveau pression exercée par le charançon de bourgeon terminal en surveillant son activité à la parcelle et en s’appuyant sur le « Bulletin de Santé du Végétal (BSV) Colza »

La cuvette jaune placée au-dessus de la végétation permet de détecter l’arrivée du charançon dans sa parcelle mais contrairement à certaines idées reçues, il n’existe pas de relation entre le nombre d’individus capturés et les dégâts causés par les larves. Il est donc recommandé de s’appuyer sur l’analyse de risque issue du réseau de piégeage présent dans le BSV colza qui permet d’établir une dynamique de vol à l’échelle de votre territoire et un risque d’entrée en ponte. Rappelons que la protection des colzas vise les adultes au moment de la ponte des femelles : l’arrivée des adultes signale le début de la période de risque.Etape 2 : Evaluer la capacité du colza à poursuivre sa croissance risque agronomique
Le tableau ci-dessous présente les indicateurs et les seuils associés pour se situer vis-à-vis d’un niveau de risque. Cette règle de décision est automatisée dans l’outil dédié « Colza, risques charançon du bourgeon terminal » présenté ci-dessous.

Utilisez l’outil « risque charançon du bourgeon terminal » pour prendre la bonne décision

Cet outil conçu par Terres Inovia combine les différents indicateurs présentés dans le tableau et évalue le niveau de risque lié au charançon du bourgeon terminal, à l’échelle de la parcelle.

Il s’utilise en parallèle et en complément des informations fournies par un suivi de cuvettes jaunes positionnées idéalement dans un réseau (type BSV).

◆ Cet outil permet de classer une parcelle dans un niveau de risque global qui combine risque agronomique et risque lié à la nuisibilité historique du charançon dans le département.◆ Chaque niveau de risque global est associé à une recommandation : intervention conseillée ou non, insecticide à privilégier en fonction du contexte de résistance du département.

Faut-il intervenir ? Avec quel produit ?

Les interventions sont à envisager dans les situations où le niveau de risque annoncé est moyen à fort (se reporter au tableau ou utiliser l’outil « Charançon du bourgeon terminal) et lorsque des captures significatives (> à 5 individus sur 7 jours) sont observées dans le BSV et/ou dans votre parcelle. La vigilance doit être accrue dans les parcelles qui ont levé tardivement et dans les parcelles très hétérogènes.

Quand ? Si une intervention se justifie, elle doit avoir lieu 8-10 jours après les premières captures significatives (durée moyenne pour la maturité sexuelle). Le traitement doit être positionné à ce moment pour empêcher les pontes des adultes et donc les larves de charançons du bourgeon terminal qui engendrent des dégâts.

Avec quel produit* ?
L’intervention a pour cible les charançons du bourgeon terminal adultes : recommandations 

Utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, deltaméthrine ou cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur. Même en présence de mutation KDR (région Auvergne, département de la Haute-Garonne), le niveau de résistance du CBT reste faible et les pyréthrinoïdes demeurent efficaces. Dans les régions du Sud de la France, l’intervention peut également avoir une efficacité sur les éventuelles larves de grosse altise.

Depuis le 1er novembre 2022, l’usage du Boravi est interdite sur la culture du colza, il n’est donc plus possible de l’utiliser contre la cible charançon du bourgeon terminal. 

(*) L’application d’un éventuel traitement doit être fait à la dose homologuée pour la cible.

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Auteur de l’article : Rédaction Tup 31